Malevitch : soleil noir de la modernité

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Robert Kopp Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la Révolution d’octobre qui a libéré les avant-gardes russes. Bien au contraire, elle les a tuées. C’est bien avant 1917 que de jeunes artistes comme Kasimir Malevitch, Vladimir Tatline, Michel Larionov ou Natalia Gontcharova se sont affranchis de la tradition, ont découvert le cubisme français et le futurisme italien, sans parler de l’expressionisme allemand, pour en faire une synthèse au moyen du cubo-futurisme. Les lettres et les arts ont souvent un caractère prémonitoire et annoncent, pour qui sait lire et regarder, les catastrophes à venir. Les avant-gardes de la Belle Époque ont pressenti les désastres à venir, tout comme celles des années soixante – Yves Klein, Jean Tinguely ou Ben Vautier – anticipaient sur le délitement de la civilisation européennes à laquelle nous assistons. C’est le 20 février 1909 que fut publié, en première page du Figaro, le  Manifeste du Futurisme de Filippo Tommaso Marinetti (1878-1944). Il avait été diffusé quelques semaines plus tôt en Italie et parut peu après en anglais, en allemand, en russe, ainsi que dans la plupart des autres langues européennes. Grâce au talent publicitaire de son auteur, le premier mouvement d’avant-garde du siècle naissant avait immédiatement acquis une dimension internationale. Celle-ci fut aussitôt confortée par un flot d’autres manifestes : peintres, sculpteurs, musiciens publièrent tour à tour les leurs. On en lançait contre Venise, Pompéi, Montmartre, la Scala, le clair de lune, symboles encombrants d’un passé dont il était urgent de se débarrasser.
Robert Kopp
Robert Kopp

Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la Révolution d’octobre qui a libéré les avant-gardes russes. Bien au contraire, elle les a tuées. C’est bien avant 1917 que de jeunes artistes comme Kasimir Malevitch, Vladimir Tatline, Michel Larionov ou Natalia Gontcharova se sont affranchis de la tradition, ont découvert le cubisme français et le futurisme italien, sans parler de l’expressionisme allemand, pour en faire une synthèse au moyen du cubo-futurisme. Les lettres et les arts ont souvent un caractère prémonitoire et annoncent, pour qui sait lire et regarder, les catastrophes à venir. Les avant-gardes de la Belle Époque ont pressenti les désastres à venir, tout comme celles des années soixante – Yves Klein, Jean Tinguely ou Ben Vautier – anticipaient sur le délitement de la civilisation européennes à laquelle nous assistons.

C’est le 20 février 1909 que fut publié, en première page du Figaro, le  Manifeste du Futurisme de Filippo Tommaso Marinetti (1878-1944). Il avait été diffusé quelques semaines plus tôt en Italie et parut peu après en anglais, en allemand, en russe, ainsi que dans la plupart des autres langues européennes. Grâce au talent publicitaire de son auteur, le premier mouvement d’avant-garde du siècle naissant avait immédiatement acquis une dimension internationale. Celle-ci fut aussitôt confortée par un flot d’autres manifestes : peintres, sculpteurs, musiciens publièrent tour à tour les leurs. On en lançait contre Venise, Pompéi, Montmartre, la Scala, le clair de lune, symboles encombrants d’un passé dont il était urgent de se débarrasser.

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