Grand Palais Paris, Art Paris revient
Une foire! mais passé le vernissage, sa presse et ses frôlements, ses regards plus accordés peut-être – en douce – aux êtres vivants qu’aux êtres figurés, aux allées qu’aux cimaises, lors du
premier jour d’ouverture d’Art Paris donc, que de calme propice aux sélections concrètes (ô les heureux acheteurs !) ou fictives (ô les heureux rêveurs !) ; les nuages, au-delà de la verrière du Grand Palais, vont aussi calmement que les pas des flâneurs. Naturellement, chacun trouvera son compte, les jolis noms s’égrènent : Joan Miró, Pierre Soulages, Vera Molnár, Gérard Garouste, Olivier Debré, Antoni Tàpies, Béatrice Casadesus, ou encore Joan Mitchell ; art d’Australie ici, vaillantes, précises et instables « installations » là (on n’ose entrer, de peur d’amener trop d’air déstabilisateur sur ce stand, on regarde de loin).
On revient sur ses pas, on fait le tour et soudain, comme au musée, dans telle ou telle salle plus ou moins connue, vous vous sentez appelé par votre prénom, je ne doute plus de l’enrichissement que m’apportera ce petit détour au Grand Palais : je découvre chez Claude Bernard les brumes, les percées, les silhouettes de Gao Xingjian, En route, Après l’orage, L’Attente, L’Aube… Point de stand plus sobre, point de stand, me semble-t-il aussi, plus ponctué de ces gommettes rouges dont on voudrait tant – parfois – être à l’origine.