Les nouvelles pépites d’Hermès par Viviane Scaramiglia

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2 Sillage, structure en hêtre habillée de microfibre de cellulose issues de papier recyclé ou de forêts labellisées FSC. Crédit Marvin Leuvrey   La création artisanale comme le résultat d’exploration de la matérialité qui agrège d’exceptionnels savoir-faire. Ainsi s’exprime la nouvelle collection de la maison française, qui se veut universel dans sa relation à la nature et à l’homme. Un rapport innovant au monde, à la lumière, au toucher, à l’intimité : autant de liens indéfectibles avec la création qu’Hermès entretient depuis six générations à travers sa liberté d’expression, la noblesse des matières, renouvelables pour l’essentiel, et l’absolue rigueur du travail artisanal. Que l’engagement de la maison rejoigne dans sa nouvelle collection celui du Studio Mumbai, du nom de la mégapole indienne où il est installé, c’était en quelque sorte prédestiné, tant leurs valeurs se font écho. Ainsi du fauteuil « Sillage » dont la forme aux origines lointaines, taillée dans le hêtre, s’habille d’un composé inédit à base de microfibres de cellulose provenant des Pouilles, en Italie, berceau ancestral du papier mâché. Ainsi de la table « Lignage » en pierre bleue du Hainaut, en Belgique, qui raconte la rencontre d’une esthétique brutaliste et d’un savoir-faire délicat. Noire initialement, mais blanche quand on la grave, la pierre se fait rayons de lumière sous la main précise du tailleur de pierre. Deux pièces exceptionnelles de la nouvelle collection présentée en septembre au Salon international du meuble de Milan. Sillage, structure en hêtre habillée de microfibre de...

2 Sillage, structure en hêtre habillée de microfibre de cellulose issues de papier recyclé ou de forêts labellisées FSC. Crédit Marvin Leuvrey

 

La création artisanale comme le résultat d’exploration de la matérialité qui agrège d’exceptionnels savoir-faire. Ainsi s’exprime la nouvelle collection de la maison française, qui se veut universel dans sa relation à la nature et à l’homme.

Un rapport innovant au monde, à la lumière, au toucher, à l’intimité : autant de liens indéfectibles avec la création qu’Hermès entretient depuis six générations à travers sa liberté d’expression, la noblesse des matières, renouvelables pour l’essentiel, et l’absolue rigueur du travail artisanal. Que l’engagement de la maison rejoigne dans sa nouvelle collection celui du Studio Mumbai, du nom de la mégapole indienne où il est installé, c’était en quelque sorte prédestiné, tant leurs valeurs se font écho. Ainsi du fauteuil « Sillage » dont la forme aux origines lointaines, taillée dans le hêtre, s’habille d’un composé inédit à base de microfibres de cellulose provenant des Pouilles, en Italie, berceau ancestral du papier mâché. Ainsi de la table « Lignage » en pierre bleue du Hainaut, en Belgique, qui raconte la rencontre d’une esthétique brutaliste et d’un savoir-faire délicat. Noire initialement, mais blanche quand on la grave, la pierre se fait rayons de lumière sous la main précise du tailleur de pierre. Deux pièces exceptionnelles de la nouvelle collection présentée en septembre au Salon international du meuble de Milan.

Sillage, structure en hêtre habillée de microfibre de cellulose issues de papier recyclé ou de forêts labellisées FSC. Crédit Marvin Leuvrey.j

Bijoy Jain, l’éloge de la lenteur

Lignage, table de pierre bleue du Hainaut taillée et ciselée à la main. Crédit Marvin Leuvrey

Fondateur du bureau d’architecture Mumbai en 2005, Bijoy Jain a développé un corpus d’œuvres dans une audacieuse combinaison de traditions locales et de modernité. Son approche tournée vers l’avenir, mais avec des procédés qui s’inspirent d’un savoir-faire ancestral, fait l’éloge de la lenteur tant son travail empreint de finesse se distingue par l’exigence du détail. Son bureau réunit architectes et artisans, afin que les réalisations qui en émergent naissent de la relation profonde entre l’homme, la nature et les gestes de la main. « Lors de ma première rencontre avec le Studio Mumbai, j’ai gribouillé dans mon carnet de notes : le bambou doit être coupé quand il n’y a pas de pleine lune. Pourquoi ? Parce que, pendant ces nuits, il n’y a pas de moustiques et le bambou durera vingt ans » raconte le designer Peter Wilson. Un souvenir qui en dit long sur les rencontres sensibles avec les matières et la culture de la fabrication des choses. Auréolé de plusieurs prix, le travail mobilier du studio fait partie des collections du Centre Pompidou, du Moma de San Francisco, du LACMA de Los Angeles et du MAAS, à Sydney.

Lignage, table de pierre bleue du Hainaut taillée et ciselée à la main. Crédit Marvin Leuvrey

Cachemire

Parmi les autres objets de la collection – abat-jour en papier de correspondance, centres de table en cuivre émaillé, boîtes laquées et peintes à la main… -, la mise en exergue des couvertures de lit s’impose. Sur une étoffe de cachemire blanc, motifs et savoir-faire sont réinterprété avec pour seul crayon un fil doré. Ainsi, l’artiste américaine Carson Converse a brodé les dessins du plasticien italien Gianpaolo Pagni, selon la technique du quilt. Piqûres d’or et jeux d’ombres et de lumières parent trois pièces enchantées : « New Haven », « Fall River », Williamstone », des intitulés inspirés par les villes des Etats-Unis où la pratique du quilt est devenue un art.

Williamstone, couverture de lit quiltée en cachemire, travaillée au fil d’or par l’artiste Carson Converse. Crédit Marvin Leuvrey

Viviane Scaramiglia

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