Chez Christie’s, les restes de la collection Sam Josefowitz

Gustave Caillebotte, Trouville, la plage et les villas, 1882, huile sur toile, © Christie’s Images Limited 2023. Si plusieurs ventes notables ont déjà été organisées dès 2015 après le décès du collectionneur, la maison disperse à Londres (puis à Paris et New York) les dernières pépites de cet ensemble considérable. Voici notre sélection des principaux chef-d’oeuvres vendus dans la capitale anglaise. Une célébration de Gustave Caillebotte+ Au plus fort de sa collection, Sam Josefowitz possède 20 oeuvres du peintre impressionniste. Son intérêt pour l’artiste se dévoile à Londres à travers cinq tableaux. Portrait d'Eugène Daufresne lisant de 1878 notamment présent dans la quatrième exposition impressionniste (1,1-1,7 million d’euros). Capucines, un paysage de 1892 estimé entre 1 et 1,6 million d’euros. Le chien Paul, un portait de lévrier exécuté en 1886 (460 000-690 000 euros), Trouville, la plage et les villas, un paysage normand de 1882 (800 000-1 million d’euros) et Verger aux pommiers en fleurs, Colombes, une huile peinte en 1883 et attendue entre 632 000 et 920 000 euros. La gravure à l’honneur Lors d’un vol Paris-Genève, Sam Josefowitz sympathise avec Ira Gale, une marchande spécialisée en estampes de Rembrand et Dürer. C’est le point de départ d’une passion de  Josefowitz pour la gravure. Il bâtit ainsi l’une des plus grandes collections de gravures de Rembrandt de l’après-guerre. Outre Rhinocéros, une gravure sur bois sur papier vergé de 1515 par Dürer (138 000-207 000 euros), la vente comprend Autoportrait à la fenêtre. Cette eau-forte et pointe sèche a été...
Tableaux Collection Sam Josefowitz
Gustave Caillebotte, Trouville, la plage et les villas, 1882, huile sur toile, © Christie’s Images Limited 2023.

Si plusieurs ventes notables ont déjà été organisées dès 2015 après le décès du collectionneur, la maison disperse à Londres (puis à Paris et New York) les dernières pépites de cet ensemble considérable. Voici notre sélection des principaux chef-d’oeuvres vendus dans la capitale anglaise.

Une célébration de Gustave Caillebotte+

Au plus fort de sa collection, Sam Josefowitz possède 20 oeuvres du peintre impressionniste. Son intérêt pour l’artiste se dévoile à Londres à travers cinq tableaux. Portrait d’Eugène Daufresne lisant de 1878 notamment présent dans la quatrième exposition impressionniste (1,1-1,7 million d’euros). Capucines, un paysage de 1892 estimé entre 1 et 1,6 million d’euros. Le chien Paul, un portait de lévrier exécuté en 1886 (460 000-690 000 euros), Trouville, la plage et les villas, un paysage normand de 1882 (800 000-1 million d’euros) et Verger aux pommiers en fleurs, Colombes, une huile peinte en 1883 et attendue entre 632 000 et 920 000 euros.

La gravure à l’honneur

Lors d’un vol Paris-Genève, Sam Josefowitz sympathise avec Ira Gale, une marchande spécialisée en estampes de Rembrand et Dürer. C’est le point de départ d’une passion de  Josefowitz pour la gravure. Il bâtit ainsi l’une des plus grandes collections de gravures de Rembrandt de l’après-guerre. Outre Rhinocéros, une gravure sur bois sur papier vergé de 1515 par Dürer (138 000-207 000 euros), la vente comprend Autoportrait à la fenêtre. Cette eau-forte et pointe sèche a été réalisée par Rembrandt en 1648. Pour Christopher White, spécialiste du maître flamand, cet autoportrait est « sans aucun doute le plus grand et le plus approfondi » (94 000-140 000 euros).

Visuel : Rembrandt Harmenszoon van Rijn, Autoportrait à la fenêtre, 1648, eau-forte et pointe sèche,
© Christie’s Images Limited 2023.

Des pièces de commande signées Diego Giacometti

La dernière grande dispersion de mobilier de Diego Giacometti fut chez Christie’s, en 2017, à l’occasion de la vente de la collection d’Hubert de Givenchy. Six ans après, un nouvel et rare ensemble de qualité revient sous le marteau, Sam Josefowitz ayant été un proche du sculpteur suisse qui a ainsi réalisé nombre de pièces uniques. Parmi elles, Grande table basse à deux plateaux aux grenouilles (1-1,6 million d’euros), La console « Hommage à Böcklin », conçue vers 1978 (2,3-4,6 millions d’euros), La table berceau aux renards (460 000-690 000 euros) ou encore La paire de fauteuils pommeaux de canne, estimée entre 345 000 et 575 000 euros.

Diego Giacometti, La paire de fauteuils pommeaux de canne, vers 1969, bronze à patine brune et acier, © Christie’s Images Limited 2023.

Sam Josefowitz : l’érudit

Amateur incontesté des artistes de l’École de Pont-Aven, le collectionneur était tout autant fasciné par l’art asiatique ancien. Au gré de ses divers voyages, il rapporta de nombreuses pièces aujourd’hui mises à l’encan. Ainsi d’un bas-relief assyrien d’Apkallu, un génie ailé du temps du roi Ashurnasirpal II (883-859 av. J.-C.), estimé entre 3 et 4,7 millions d’euros. Aussi une sculpture en bois de cyprès japonais d’un Jizo Bosatsu de la période Kamakura (XIIIe siècle) rapportée du Japon par Josefowitz en 1962 et exposée jusqu’en 2022 au Metropolitan Museum of Art à New York (2,3-4,6 millions d’euros).

Bas-relief assyrien représentant la figure du génie ailé Apkallu, règne d’Ashurnasirpal II, 883-859 av. J.-C., gypse, © Christie’s Images Limited 2023.

Record attendu pour Aristide Maillol

Avant de se consacrer à son art majeur vers l’âge de 40 ans, la sculpture, Maillol peint. Sa peinture est notamment influencée par Puvis de Chavannes, Bonnard, Vuillard ou Denis. On connaît ainsi peu de ses huiles. Sam Josefowitz possédait l’une d’entre elles : Portrait de Mademoiselle Jeanne Faraill. La peinture, réalisée vers 1888, reflète l’intérêt de Maillol pour les beaux-arts et les arts décoratifs. Elle a été acquise par Josefowitz en 1962 et fut exposée à Orsay en 2022 dans le cadre de l’exposition « La quête de l’harmonie » consacrée à Aristide Maillol. Elle est estimée entre 940 000 et 1,4 million d’euros.

Aristide Maillol, Portrait de Mademoiselle Jeanne Faraill, vers 1888, huile sur toile, © Christie’s Images Limited 2023.

Les Nabis ferment la marche

Sam Josefowitz fut également un grand collectionneur du mouvement des Nabis. Ils sont ici représenté d’une part avec Félix Vallotton dont Cinq heures, une gouache de 1898 faisant partie de sa série Intérieurs avec figures autour des appartements bourgeois (3,6-5,8 millions d’euros). D’autre part, on retrouve Paul Gauguin avec Clovis endormi. Cette huile sur toile a été peinte à Rouen en 1884 et figure le fils du peintre. Estimée entre 3,6-5,8 millions d’euros, elle fut exposée à Londres dans le cadre de l’exposition Gauguin « Portraits à la National Gallery » en 2019.

Félix Vallotton, Cinq heures, 1898, gouache sur carton, © Christie’s Images Limited 2023.

« Masterpieces from the Collection of Sam Josefowitz: A Lifetime of Discovery and Scholarship », 13 octobre 2023, Christie’s, 8 King Street St. James ’s, London SW1Y 6QT, Royaume-Uni, christies.com

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