Opera Gallery

Infatigable globe-trotter, ce marchand hors pair a déjà semé un réseau international de 12 Opera Gallery, et va en ouvrir d’autres à Pékin puis Taiwan. Il vient aussi d’exposer à la vente 34 Picasso à Monaco. L’occasion de revenir avec lui sur le marché de l’art, ses goûts, ses choix… L’œil pétillant, Gilles Dyan, en toute spontanéité, mise sur la planète comme aire de jeu. À Paris, où il se pose trois mois par an, l’expert en art moderne et contemporain reçoit dans son écrin, ouvert en 1995 et devenu un somptueux triplex entre Place Vendôme et Hôtel Costes. À partir de l’idée que l’art est un produit de luxe comme un autre, il tisse une stratégie mondiale, fondée sur le business model des fonds d’investissements. C’est ce qui permet à Opera Gallery (dont le nom tient à la fibre publicitaire de son fondateur, sans aucun lien avec l’art lyrique !) d’acquérir des œuvres majeures. Un avantage certain dans ce secteur concurrentiel où il a créé des liens privilégiés avec les collectionneurs, les institutions et les musées. En 17 ans, le réseau Opera Gallery est devenu un puissant acteur du marché en investissant au cœur des artères du luxe à Genève, New York, Londres, Séoul, Miami, Singapour, Monaco, Hong Kong, Dubaï. Sa collection couvre tous les courants artistiques de 1880 à nos jours: impressionnisme, École de Paris, pop art, art brut, groupe CobrA, art abstrait, mobilier, street art, photos, installations… Son écurie de 300 artistes internationaux compte de grands noms comme Buffet, Dalí,...

Infatigable globe-trotter, ce marchand hors pair a déjà semé un réseau international de 12 Opera Gallery, et va en ouvrir d’autres à Pékin puis Taiwan. Il vient aussi d’exposer à la vente 34 Picasso à Monaco. L’occasion de revenir avec lui sur le marché de l’art, ses goûts, ses choix…

L’œil pétillant, Gilles Dyan, en toute spontanéité, mise sur la planète comme aire de jeu. À Paris, où il se pose trois mois par an, l’expert en art moderne et contemporain reçoit dans son écrin, ouvert en 1995 et devenu un somptueux triplex entre Place Vendôme et Hôtel Costes. À partir de l’idée que l’art est un produit de luxe comme un autre, il tisse une stratégie mondiale, fondée sur le business model des fonds d’investissements. C’est ce qui permet à Opera Gallery (dont le nom tient à la fibre publicitaire de son fondateur, sans aucun lien avec l’art lyrique !) d’acquérir des œuvres majeures. Un avantage certain dans ce secteur concurrentiel où il a créé des liens privilégiés avec les collectionneurs, les institutions et les musées. En 17 ans, le réseau Opera Gallery est devenu un puissant acteur du marché en investissant au cœur des artères du luxe à Genève, New York, Londres, Séoul, Miami, Singapour, Monaco, Hong Kong, Dubaï.

Sa collection couvre tous les courants artistiques de 1880 à nos jours: impressionnisme, École de Paris, pop art, art brut, groupe CobrA, art abstrait, mobilier, street art, photos, installations… Son écurie de 300 artistes internationaux compte de grands noms comme Buffet, Dalí, Gauguin, Miró, Braque, Léger, Chagall… aux côtés de talents contemporains européens, asiatiques et américains. Elle propose des noms confirmés, tels David Mach, Gérard Rancinan, Philippe Pasqua, Marc Quinn, Lita Cabellut, Ron Arad, Youssef Nabil… aussi bien que des artistes émergents. Au rythme de 6 à 7 expositions par an et par lieu, dont il édite les catalogues, Gilles Dyan fait tourner les œuvres, répondant à la demande exponentielle d’une clientèle à l’affût de découvertes prometteuses. Mousquetaire de la globalisation, il crée aussi l’événement comme avec Graff in the city, une exposition d’une centaine de toiles, impliquée dans un chantier de réhabilitation, sponsorisée par Bouygues et Gecina à Paris. Un concept prêt à prendre son envol car, selon Gilles Dyan, si vous n’allez pas à l’art, c’est l’art qui viendra à vous !

Comment avez-vous réuni 34 œuvres de Picasso, un tel ensemble n’a pas été vendu dans une galerie depuis 20 ans ? Gilles Dyan: Cela nous a demandé un an de travail pour rassembler huiles, dessins et aquarelles, authentifiés par Maya Picasso. Nous avons procédé de manière classique en achetant à des particuliers, des successions, des courtiers, une banque au Japon, puis en stockant ces pièces. Des clients nous ont confié leurs œuvres en dépôt et les provenances sont multiples: collection Paul et Marguerite Rosenberg, galeries Kahnweiler, Louise Leiris…

Est-ce parce que la Chine est leader sur le marché de l’art que vous ouvrez une galerie à Pékin ? Évidemment la Chine est un mainland ! On y rencontre de plus en plus de collectionneurs au pouvoir d’achat très important. Nous avons la formidable opportunité de nous y associer à des partenaires extrêmement influents qui nous apportent un puissant réseau de clients et les meilleurs contacts avec les artistes. Opera Gallery pourra aller à la source et réaliser ses achats dans les ateliers et les exposer dans un espace de 1 200 m2.

Les prix record atteints en salles de vente, sont-ils bons pour vos affaires ? Globalement c’est très bon car la confiance et l’appétit des acheteurs s’en trouvent renforcés. L’inconvénient est qu’une majorité de maisons de vente deviennent nos concurrents directs.

Pour Andy Warhol, «gagner de l’argent est un art, travailler est un art et faire des affaires est le plus bel art qui soit». Est-ce également votre devise ? En 1994 j’ai déposé le bilan d’une société qui vendait des lithographies comme des produits de consommation dans 9 aéroports, gares et centres commerciaux. Déprimé par cette situation, je suis parti pour Singapour. Là, on m’a proposé de trouver des exposants pour la première édition du salon Trésors; en échange de quoi on m’accordait un stand. Je me suis fait prêter des œuvres et j’ai tout vendu. Cela m’a permis de rebondir, en m’associant toujours localement, par souci de vigilance. Voilà le secret…

Sur quels critères choisissez-vous un artiste ? J’ai l’œil instinctif, je dois sentir, aimer l’œuvre et m’assurer que mes équipes partagent ma vision car je ne fais aucune étude de marché. On ne prend jamais un artiste sur un CV ou une nationalité. On démarche, on visite des ateliers et les talents me contactent. Comme Lita Cabellut, une peintre gitane dont nous exposons le travail sur Frida Kahlo et avec qui nous préparons un show autour de Coco Chanel et ses modèles, en novembre.

En ouvrant au cœur des marques de luxe séduisez vous une clientèle plus féminine ? En Asie, nous vendons à des femmes, à soixante dix pour cent, mais à Dubaï nos clients sont exclusivement masculins. Quant au reste du monde, il s’agit en majorité d’achats de couples entre 40 et 60 ans. Notre offre démarre vers 7 000 euros et touche de plus en plus de jeunes.

Les murs de votre bureau sont couverts de Botero, Léger, Niki de Saint Phalle… Est-ce parce ce sont vos artistes préférés ? Non, ici tout est en vente ! Les œuvres tournent comme moi qui voyage sans cesse d’une galerie à l’autre même si, résidant désormais à Singapour, j’y passe 3 mois par an.

Quelle est la première œuvre que vous avez achetée ? Une toile de Toffoli à 27 ans quand je vendais des lithos, au porte-à-porte, avec Kamel Mennour. Connaissant l’artiste, je l’ai choisie à l’atelier et l’ai toujours gardée !

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