Le Parcours des mondesou la frénésie des arts premiers

Du 8 au 12 septembre prochains, Paris redeviendra la capitale des arts premiers. Dans le périmètre magique des petites rues voisines de Saint-Germain-des-Prés, une foule d’amateurs et de curieux se pressera frénétiquement dans les galeries, en quête de l’objet rare ou précieux. Placée cette année sous la présidence du cheikh Saoud Al Thani (un grand collectionneur d’art africain, mais aussi d’art égyptien, islamiqueet chinois), la nouvelle édition du Parcours des mondes s’annonce sous le signe de l’ouverture et de l’exotisme… Avez-vous déjà arpenté les petites rues Mazarine, Visconti ou Guénégaud quand la folie des arts premiersembrase toutes les galeries du quartier ? Des catalogues sous le bras, la prunelle allumée d’une lueur d’excitation fébrile, apprentis collectionneurs ou amateurs chevronnés glissent d’une exposition à l’autre avec cette boulimie à nulle autre pareille. Car loin des salons compassés réservés à la seule élite, le Parcours des mondes est une fête visuelle en même temps qu’une vitrine exceptionnelle de tout ce qui compte de plus ambitieux en matière d’arts premiers. Avec 63 galeries représentant 11 nations différentes (françaises, espagnoles, italiennes, belges, allemandes, hollandaises, américaines…), le public peut ainsi effectuer, en l’espace de cinq jours, un voyage immobile à travers toutes les airesgéographiques et culturelles. De l’Afrique à l’Océanie en passant par l’Asie du Sud-Est, des chefs-d’œuvre absolus au pedigree irréprochable côtoient ainsi des pièces plus modestes mais d’un intérêt esthétique ou ethnologique incontestable. Car l’équipe qui préside aux destinées du Salon est, à cet égard, d’une rigueur extrême. Ici, nulle pièce médiocre, et...

Du 8 au 12 septembre prochains, Paris redeviendra la capitale des arts premiers. Dans le périmètre magique des petites rues voisines de Saint-Germain-des-Prés, une foule d’amateurs et de curieux se pressera frénétiquement dans les galeries, en quête de l’objet rare ou précieux. Placée cette année sous la présidence du cheikh Saoud Al Thani (un grand collectionneur d’art africain, mais aussi d’art égyptien, islamiqueet chinois), la nouvelle édition du Parcours des mondes s’annonce sous le signe de l’ouverture et de l’exotisme…

Avez-vous déjà arpenté les petites rues Mazarine, Visconti ou Guénégaud quand la folie des arts premiersembrase toutes les galeries du quartier ? Des catalogues sous le bras, la prunelle allumée d’une lueur d’excitation fébrile, apprentis collectionneurs ou amateurs chevronnés glissent d’une exposition à l’autre avec cette boulimie à nulle autre pareille. Car loin des salons compassés réservés à la seule élite, le Parcours des mondes est une fête visuelle en même temps qu’une vitrine exceptionnelle de tout ce qui compte de plus ambitieux en matière d’arts premiers. Avec 63 galeries représentant 11 nations différentes (françaises, espagnoles, italiennes, belges, allemandes, hollandaises, américaines…), le public peut ainsi effectuer, en l’espace de cinq jours, un voyage immobile à travers toutes les airesgéographiques et culturelles. De l’Afrique à l’Océanie en passant par l’Asie du Sud-Est, des chefs-d’œuvre absolus au pedigree irréprochable côtoient ainsi des pièces plus modestes mais d’un intérêt esthétique ou ethnologique incontestable. Car l’équipe qui préside aux destinées du Salon est, à cet égard, d’une rigueur extrême. Ici, nulle pièce médiocre, et moins encore de pièces « douteuses ». C’est donc en toute confiance que le néophyte pourra acquérir son premier objet, gage d’une collection future… Car loin de se cantonner à la seule «tribu» des amateurs d’arts premiers, le Parcours des mondes séduit désormais un public de plus en plus large, fréquentant aussi bien les allées de la FIAC que les expositions du musée du quai Branly ou de Beaubourg. Preuve éclatante que les frontières intellectuelles et artistiques s’estompent enfin…

Il est, cependant, des rendez-vous incontournables pour les collectionneurs aguerris. Parmi les lieux qui cristallisent toutes les attentes, attisent tous les désirs, s’imposent ainsi quelques galeries comme celle d’Alain Bovis qui présentera un florilège de pièces de la Côte d’Ivoire, d’une qualité esthétique exceptionnelle. Digne d’entrer dans les collections d’un musée, un masque dan aux yeux grands ouverts et aux lèvres boudeuses d’une sensualité extrême, méritera, à lui seul, le détour. Réputé pour son exigence, Alain Lecomte – membre de l’organisation internationale des experts – consacrera, quant à lui, une exposition à la statuaire babembé et à ses proches voisins – batéké, babwendé – de la République du Congo. Oscillant entre une dizaine et une vingtaine de centimètres, les prunelles serties de faïence ou d’éclats d’ivoire, le ventreportant de subtiles scarifications, ces statuettes dégagent une impression de force et de mystère tout à la fois. N’étaient-elles pas supports de magie et de médecine, avant d’être objets de délectation visuelle ?Avec la galerie Maine Durieu, c’est une autre Afrique qui se dessine: celle de ces sculptures Lobi du Burkina Faso, touchantes par leur pureté formelle et leur simplicité. Réunies par la galerie Frank van Craen, des pièces tellem et dogon collectées au Mali dès les années cinquante parlent, quant à elles, un langage plus rude, plus austère. Les amateurs d’esthétique plus «légère» se tourneront alors vers la galerie Kanem qui dévoile l’art exubérant et festif des peuples du delta du Niger. Esprits de l’eau et de la brousse y sont figurés à travers une explosion de formes tantôt figuratives, tantôt abstraites. Toujours aussi ambitieuse, la galerie Dandrieu Giovagnoni donnera enfin un coup de projecteur sur «les couleurs de l’Afrique». Masque igbo du Nigeria blanchi au kaolin, masque mama teinté d’ocre rougeâtre, mais aussi tête funéraire akan du Ghana d’un subtil gris clair seront sans doute une révélation pour le grand public…

Si l’Afrique règne en maître, les autres continents réservent toutefois d’heureuses surprises. L’Asie se taille ainsi une belle part, reflet de l’engouement récent des amateurs d’arts premiers pour ses cultures tribales. Le jeune marchand Renaud Vanuxem présentera ainsi un ensemble exceptionnel de masques tribaux de l’Ouest et du Sud du Népal, trognes «chamaniques» d’une force plastique saisissante. Le Nantais Jean-Yves Coué s’intéressera, quant à lui, à l’art funéraire et guerrier des Jaraï, montagnards de l’ex-Indochine. Effigies de gardiens de tombes, jarres et bassins rituels, mais aussi armes et boucliers devraient séduire des amateurs épris de rêverie exotique. La galerie Hioco proposera enfin un parcours résolument archéologique avec la présentation de pièces en bronze appartenant à la trèsancienne et mystérieuse civilisation de Dông Son (VeIer siècle avant notre ère).Les cultures précolombiennes de l’Ouest mexicain (Colima, Jalisco, Nayarit) trouveront un écrin à leur mesure dans la belle galerie Furstenberg, tandis que des pièces océaniennes de grande qualité se «faufileront» chez Antony JP Meyer ou Jean-Edouard Carlier, des marchands que l’on ne présente plus…Enfin, cette fête de l’œil et de l’esprit ne saurait être complète sans l’exposition que Tribal Art Management organise, depuis 2008, en partenariat avec la Monnaie de Paris. Autour du film mythique qu’Alain Resnais et Chris Marker tournèrent en 1953 – «Les statues meurent aussi» – , seront rassemblées, pour la première fois, certaines des œuvres majeures présentées dans ce manifeste esthétique et politique tout à la fois. L’exposition présentera, en regard, des tirages grand format de nombreux photogrammes du film signés Ghislain Cloquet, l’un des plus grands directeurs de la photographie, qui travailla aux côtés de Jacques Demy, de Louis Malle et de Roman Polanski…


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