LES CHEVAUX DE L’ISLAM

Le rôle qu’a joué le cheval dans les conquêtes de l’Islam n’est jamais suffisamment souligné par les historiens. Or ce rôle est primordial dans la fulgurante expansion de la religion musulmane, car il n’est pas certain que, sans le cheval, les fidèles d’Allah auraient pu propager leur foi des frontières chinoises jusqu’à l’Espagne. En effet, c’est à cheval que les Arabes firent tressaillir Byzance et ébranlèrent l’Empire Franc jusqu’à ce que Charles Martel stoppe la cavalerie d’Abd-al-Rahman, fatiguée par trop de victoires et alourdie par trop de butin. Elle se brisa aux confins de la Loire le 23 octobre 732 contre la puissante armée des Francs. Religion simple et compréhensible, pleine de sentiments chevaleresques propres aux peuples du désert, imprégnée d’un esprit de générosité et de fraternité, l’Islam fit de nombreux adeptes qui s’éparpillèrent en un immense empire. En l’associant à leurs conquêtes, les disciples de Mahomet érigèrent le cheval en mythe: anobli par Dieu et sacralisé par le Prophète («celui qui possède un cheval et l’honore, Dieu l’honorera»).Le cheval arabe, comme le monde arabe, est bien antérieur à l’Islam, même si sa grande réputation doit beaucoup à l’esprit de conquête de Mahomet. En effet, comme la trace de l’existence du peuple arabi, l’empreinte du cheval arabe se perd dans les sables du désert. Quelques écrits assyriens mentionnent les arabi dès le premier millénaire av. J.-C. alors que le cheval apparaît dans la péninsule arabique au tout début de notre ère, venu probablement de Syrie, de Mésopotamie, d’Afrique ou d’Égypte...

Le rôle qu’a joué le cheval dans les conquêtes de l’Islam n’est jamais suffisamment souligné par les historiens. Or ce rôle est primordial dans la fulgurante expansion de la religion musulmane, car il n’est pas certain que, sans le cheval, les fidèles d’Allah auraient pu propager leur foi des frontières chinoises jusqu’à l’Espagne. En effet, c’est à cheval que les Arabes firent tressaillir Byzance et ébranlèrent l’Empire Franc jusqu’à ce que Charles Martel stoppe la cavalerie d’Abd-al-Rahman, fatiguée par trop de victoires et alourdie par trop de butin. Elle se brisa aux confins de la Loire le 23 octobre 732 contre la puissante armée des Francs.

Religion simple et compréhensible, pleine de sentiments chevaleresques propres aux peuples du désert, imprégnée d’un esprit de générosité et de fraternité, l’Islam fit de nombreux adeptes qui s’éparpillèrent en un immense empire. En l’associant à leurs conquêtes, les disciples de Mahomet érigèrent le cheval en mythe: anobli par Dieu et sacralisé par le Prophète («celui qui possède un cheval et l’honore, Dieu l’honorera»).Le cheval arabe, comme le monde arabe, est bien antérieur à l’Islam, même si sa grande réputation doit beaucoup à l’esprit de conquête de Mahomet. En effet, comme la trace de l’existence du peuple arabi, l’empreinte du cheval arabe se perd dans les sables du désert. Quelques écrits assyriens mentionnent les arabi dès le premier millénaire av. J.-C. alors que le cheval apparaît dans la péninsule arabique au tout début de notre ère, venu probablement de Syrie, de Mésopotamie, d’Afrique ou d’Égypte (thèse défendue par Ridgeway, Reinach et plus récemment Lombard). Ce fait a suscité une vive polémique entre Arabes et Occidentaux; les uns, à la suite des grands auteurs arabes comme Al-Arabi (le Livre de la dénomination des chevaux des Arabes) s’égarent dans la légende, arrangeant tout selon les besoins de la religion: «Dieu créa le cheval avec le vent du Sud. Il l’appela cheval et le créa arabe»; les autres se rallient aux thèses plus sérieuses de William Youatt, The Horse (1852), du colonel Duhousset, Notice sur les chevaux orientaux (1862), et de Piétrement, Les chevaux dans les temps préhistoriques et historiques(1882). Selon ce dernier, «les Arabes ressentirent le besoin de donner un peu d’éclat prophétique au cheval arabe et le cheval arabe futrattaché par sa généalogie au plus noble desnoms, au plus illustre des rois du monde passéet à venir, à l’écurie d’un prophète fils d’unprophète, à Salomon fils de David.»

Les Arabes furent d’abord des éleveurs de dromadaires qu’ils connaissaient bien avant le cheval et c’est lui qui, dans la période postislamique, leur permit d’être étroitement liés au transport et au contrôle politique et militaire du Nord au Sud de la péninsule arabique. Le commerce prit alors une grande importance et le troc fut remplacé par la monnaie. C’est dans ce contexte, représenté par les grandes caravanes, par une population en partie nomade et émiettée en tribus rivales, qu’allait s’édifier l’empire islamique, avec La Mecque pour premier centre, cité caravanière presque incontournable sur les grandes pistes allant du Nord syrien au Sud yéménite, cité de puits pérennes, d’où peut-être sa sacralité anté- islamique.Le cheval n’aurait pu s’implanter seul dans les territoires désertiques de cette région, l’homme dut intervenir pour veiller à son alimentation et à sa reproduction. Cette aidefacilitera la sélection et tissera entre l’homme et l’animal des liens passionnés. Et Mahomet plaça l’élevage des chevaux à la hauteur d’un acte religieux. Investi de sa sainte mission, il réalisa que le cheval l’aiderait à propager la parole d’Allah. D’abord réformateur incompris, irritant la riche oligarchie mecquoise, il se réfugia à Médine. Ce fut l’Hégire ou le début de l’ère musulmane et Mahomet passa rapidement du statut de visionnaire incompris à celui de chef politique et militaire pour qui l’usage de la violence guerrière n’avait rien d’illicite. Il sut fondre ensemble guerre et religion. Ainsi le djihad devint un devoir qui conduit ses martyrs au Paradis: «Les martyrs de la guerre sainte trouveront, dans le Paradis, des chevaux de rubis, munis d’ailes, qui voleront au gré de leurs cavaliers.»

Mahomet lança sa première offensive en 624, interceptant une caravane au puits de Badr; en 627, il vint à bout de ses ennemis qui menaçaient Médine; en 630 La Mecque se rend. La Perse est conquise. Galvanisée par ses succès, – « la victoire ou le paradis » – la cavalerie musulmane galope jusqu’aux rivages de l’Atlantique et, en 1453, le sultan Mohamed II entre, monté sur un cheval blanc, dans Constantinople vaincue. En ce qui concerne les chevaux des conquérants, le problème de la remonte se pose assez rapidement. Pour le résoudre Mahomet accorde trois parts de butin aux cavaliers contre une aux fantassins. Il interdit aussi de castrer les chevaux et de monnayer les saillies. Des courses sont organisées à Médine. De plus, Mahomet fait établir des certificats d’origine et de véritables lignées se structurent. L’explorateur suisse Burckhardt écrit, en 1829, dans son Voyage en Arabie, que les Bédouins comptent parmi leurs chevaux cinq races nobles descendues des cinq juments préférées de leur Prophète. La médecine vétérinaire est aussi très avancée comme en témoigne Le Livre de l’Art Vétérinaire d’Ahmed ibn al-Hôsein rédigé vers1200. De nombreux manuscrits concernant le cheval circulent dans tout l’Empire et occupent une part non négligeable de l’immense richesse de la littérature musulmane, grâce au respect qui entoure le livre et le cheval. Enfin, n’oublions pas l’émir Abd el-Kader: «Le paradis de la terre se trouve sur le dos des chevaux, dans le fouillement des livres, ou bien entre les seins d’une femme…»Mahomet avait justement pressenti l’utilité du cheval dans son rêve d’un Islam conquérant. Il aima vraiment les chevaux, allant jusqu’à essuyer avec son manteau l’encolure d’El-Tarib, l’un de ses coursiers. «Le Prophète n’aimait rien plus, après les femmes, que les chevaux.» (La Parure des Cavaliers, traduit de l’arabe par Louis Mercier). Mais laissons le dernier mot au poète guerrier Antar: «N’était celui dont les planètes redoutent la toute-puissance j’aurais fait du dos de mon cheval la coupole de l’Univers.»



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