Georges Seurat

Rassembler aujourd’hui des œuvres de Seurat relève du défi lorsque qu’on sait le prix élevé qu’atteignent les rares œuvres mises sur le marché et la fragilité de certaines toiles qu’aucun directeur de musée ne laisserait voyager. Né en 1858 à Paris, Georges Seurat connaît des débuts difficiles jusqu’en 1883, date à laquelle il présente un dessin au Salon. Refusé en 1884, il expose Une baignade (Asnières) avec les «artistes indépendants». En 1885, c’est aux «indépendants avortés» qu’il envoie Un dimanche à la Grande Jatte. Il fait connaissance, chez le marchand DurandRuel, avec Camille Pissarro et Paul Signac, les «vieux impressionnistes», selon ses propres termes. En 1886, Seurat envoie douze peintures à la deuxième Exposition de la Société des artistes indépendants, occasion pour le critique Félix Fénéon d’employer le terme «méthode néo-impressionniste» dans un article paru dans L’Art moderne. En effet, dans son introduction au catalogue Seurat qui accompagnait la grande rétrospective de 1991, au Musée d’Orsay et au Metropolitan Museum de New York à l’occasion du centenaire de la mort de l’artiste, Robert L. Herbert relève que la génération de Seurat prônait l’application systématique des lois naturelles, seule susceptible d’offrir l’illusion de la lumière colorée. Le mouvement néo-impressionniste s’imposa rapidement auprès d’un public d’avant-garde. Outre l’importance que prit le Salon des Indépendants – auquel Seurat participa jusqu’à sa mort – un groupe résolument moderne, les XX, fut fondé à Bruxelles en 1884. Seurat et Signac y furent invités en 1887 et, en 1889, Seurat leur envoie neuf peintures et trois...

Rassembler aujourd’hui des œuvres de Seurat relève du défi lorsque qu’on sait le prix élevé qu’atteignent les rares œuvres mises sur le marché et la fragilité de certaines toiles qu’aucun directeur de musée ne laisserait voyager.

Né en 1858 à Paris, Georges Seurat connaît des débuts difficiles jusqu’en 1883, date à laquelle il présente un dessin au Salon. Refusé en 1884, il expose Une baignade (Asnières) avec les «artistes indépendants». En 1885, c’est aux «indépendants avortés» qu’il envoie Un dimanche à la Grande Jatte. Il fait connaissance, chez le marchand DurandRuel, avec Camille Pissarro et Paul Signac, les «vieux impressionnistes», selon ses propres termes. En 1886, Seurat envoie douze peintures à la deuxième Exposition de la Société des artistes indépendants, occasion pour le critique Félix Fénéon d’employer le terme «méthode néo-impressionniste» dans un article paru dans L’Art moderne. En effet, dans son introduction au catalogue Seurat qui accompagnait la grande rétrospective de 1991, au Musée d’Orsay et au Metropolitan Museum de New York à l’occasion du centenaire de la mort de l’artiste, Robert L. Herbert relève que la génération de Seurat prônait l’application systématique des lois naturelles, seule susceptible d’offrir l’illusion de la lumière colorée. Le mouvement néo-impressionniste s’imposa rapidement auprès d’un public d’avant-garde. Outre l’importance que prit le Salon des Indépendants – auquel Seurat participa jusqu’à sa mort – un groupe résolument moderne, les XX, fut fondé à Bruxelles en 1884. Seurat et Signac y furent invités en 1887 et, en 1889, Seurat leur envoie neuf peintures et trois dessins.

En dépit de sa constitution robuste («un être solide, un grenadier», disait Signac), Georges Seurat meurt à Paris le 29 mars 1891. Il a trente et un ans et laisse, après dix années de maturité picturale, une œuvre considérable: six toiles de grand format, soixante plus petites, quelque cent soixante-dix panneaux de bois, deux cent trente dessins aboutis et quarante-cinq études ou esquisses, auxquels il faut ajouter deux toiles, plusieurs panneaux à l’huile, deux cent cinquante dessins provenant en partie de carnets dé- membrés et quatre carnets contenant des centaines de dessins réalisés avant l’âge de vingt-deux ans.

L’exposition zurichoise rassemble quelque soixante peintures et dessins. La Dame au bouquet, de dos, 1882-1883, ainsi que L’Homme couché, 1883, proposent des figures auxquelles le jeu du clair-obscur confère une présence physique presque sculpturale qui rappelle la formation classique de l’auteur. Tandis que Casseur de pierres à la brouette, Le Raincy, dénonce le mythe d’un Seurat abstrait qui aurait plaqué sur des compositions géométriques des types simplifiés et non des individus porteurs d’humanité. L’étude d’ensemble pour Un dimanche à la Grande Jatte est un bel exemple du pointillisme adopté par Seurat, à l’instar de La Seine à Courbevoie, étude, 1885, et de La Tour Eiffel, 1889-1890, pour l’une froide,pour l’autre, chaude. Le Chenal de Gravelines: un soir, 1890, atteste le talent du peintre pour le paysage et sa rigueur dans la composition des plans. Enfin, Le Cirque, 1890-1891, l’une des œuvres majeures de l’exposition, témoigne de la complexité de l’espace que Seurat pouvait créer, en mêlant orthogonalité des gradins où siègent les spectateurs et courbes réversibles des acrobates.L’exposition Georges Seurat, Figure dans l’espace est présentée dans de vastes salles qui, hélas, nuisent quelque peu à la confrontation des œuvres, pour la plupart de petites dimensions.




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