Fernand Léger Manifeste d’un nouveau style

En 1943, Fernand Léger (1881-1955) adresse à un proche une invitation rédigée en ces termes: «vendredi 1er janvier à 9h à mon studio. Quelquesamis autour des Milhaud et Maurois. J’aimerais vous voir si c’est possible.»Tout en se servant d’une carte de vœux acquise dans le commerce, le peintre l’a ornée d’une composition de son cru, où figurent la formule «bonne année», la date et la signature en toutes lettres. Le graphisme, tout en courbes, se trouve combiné avec des aplats de couleurs vives.Cette composition, plutôt ambitieuse par rapport à la modestie du support, résume parfaitement le nouveau style adopté par l’artiste peu auparavant, style qu’il a lui-même défini d’une manière percutante: «j’ai libéré la couleur de la forme en la disposant par larges zones sans l’obliger à épouser les contours de l’objet: elle garde ainsi toute sa force et le dessin aussi.»Dans ses lettres, Fernand Léger introduit souvent des dessins exécutés à la plume, la même que celle dont il se sert pour tracer les caractères. Ainsi celle qu’il adresse à Franciska Clausen, peintre danoise, qui a travaillé à Paris de 1924 à 1933 et qui fut son élève pour un an. Entre les lignes, l’artiste a dessiné une boucheavec une marguerite au coin des lèvres. «Cette bouche, explique t-il à sa correspondante, c’est la mienne et la fleur est pour toi!» Et il termine par: «Mille baisers».L’écriture est vigoureuse, hâtive et les lignes se suivent sans souci de régularité ni de mise en page. Quant à la signature, où...

En 1943, Fernand Léger (1881-1955) adresse à un proche une invitation rédigée en ces termes: «vendredi 1er janvier à 9h à mon studio. Quelquesamis autour des Milhaud et Maurois. J’aimerais vous voir si c’est possible.»Tout en se servant d’une carte de vœux acquise dans le commerce, le peintre l’a ornée d’une composition de son cru, où figurent la formule «bonne année», la date et la signature en toutes lettres. Le graphisme, tout en courbes, se trouve combiné avec des aplats de couleurs vives.Cette composition, plutôt ambitieuse par rapport à la modestie du support, résume parfaitement le nouveau style adopté par l’artiste peu auparavant, style qu’il a lui-même défini d’une manière percutante: «j’ai libéré la couleur de la forme en la disposant par larges zones sans l’obliger à épouser les contours de l’objet: elle garde ainsi toute sa force et le dessin aussi.»Dans ses lettres, Fernand Léger introduit souvent des dessins exécutés à la plume, la même que celle dont il se sert pour tracer les caractères. Ainsi celle qu’il adresse à Franciska Clausen, peintre danoise, qui a travaillé à Paris de 1924 à 1933 et qui fut son élève pour un an. Entre les lignes, l’artiste a dessiné une boucheavec une marguerite au coin des lèvres. «Cette bouche, explique t-il à sa correspondante, c’est la mienne et la fleur est pour toi!» Et il termine par: «Mille baisers».L’écriture est vigoureuse, hâtive et les lignes se suivent sans souci de régularité ni de mise en page. Quant à la signature, où le prénom se trouve réduit à son initiale, elle est compacte, empâtée, non sans rappeler un idéogramme chinois.

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