Gabriele Pezzini une frénétique quête de sens

Le designer italien se distingue par son engagement en faveur de la substance même du design. Il part en guerre contre la surenchère de pulsions éphémères et de créations issues du marketing.Né en1963 à Charleroi où son père émigré était mineur, Gabriele Pezzini peut se définir comme un professionnel de la recherche. Sa formation à l’ ISIA (Institut supérieur pour les industries artistiques) de Florence, au département du design industriel, l’a tout naturellement poussé vers la recherche expérimentale qui touche toute son oeuvre. Mais son désir constant de tourner sa recherche vers la production lui fait rejoindre, dès 1991, la France et la société Allibert, comme designer de produit et design manager en charge de la stratégie «produit». En 1999, il s’installe à Milan où il ouvre son propre studio. Il reviendra en France pour commencer de nouvelles collaborations avec plusieurs sociétés, dans des secteurs très différents. Ses projets se développent autour des relations entre l’objet et son utilisateur. Il définit un nouveau langage qui vise à modifier la perception des produits. Il sera professeur invité, notamment en France à l’École de Beaux Arts de Saint Etienne, à la Rhode Island School of Design de Providence (USA) et au Politecnico de Milan. Refuser le grand écart entre ce que l’on fait dire à l’objet et ce que l’on perçoit,c’est une question d’équilibre mental. » Gabriele Pezzini combat la déferlante d’approches gratuites, muselle le design contaminé par le grand déballage de la communication, au profit d’innovations qui répondent à un urgent...

Le designer italien se distingue par son engagement en faveur de la substance même du design. Il part en guerre contre la surenchère de pulsions éphémères et de créations issues du marketing.
Né en1963 à Charleroi où son père émigré était mineur, Gabriele Pezzini peut se définir comme un professionnel de la recherche. Sa formation à l’ ISIA (Institut supérieur pour les industries artistiques) de Florence, au département du design industriel, l’a tout naturellement poussé vers la recherche expérimentale qui touche toute son oeuvre. Mais son désir constant de tourner sa recherche vers la production lui fait rejoindre, dès 1991, la France et la société Allibert, comme designer de produit et design manager en charge de la stratégie «produit». En 1999, il s’installe à Milan où il ouvre son propre studio. Il reviendra en France pour commencer de nouvelles collaborations avec plusieurs sociétés, dans des secteurs très différents. Ses projets se développent autour des relations entre l’objet et son utilisateur. Il définit un nouveau langage qui vise à modifier la perception des produits. Il sera professeur invité, notamment en France à l’École de Beaux Arts de Saint Etienne, à la Rhode Island School of Design de Providence (USA) et au Politecnico de Milan.

Refuser le grand écart entre ce que l’on fait dire à l’objet et ce que l’on perçoit,c’est une question d’équilibre mental. » Gabriele Pezzini combat la déferlante d’approches gratuites, muselle le design contaminé par le grand déballage de la communication, au profit d’innovations qui répondent à un urgent besoin de sens. Quand d’autres ne font que parler d’écologie, lui crée des objets durables. À l’invasion de produits éphémères qui nous sollicitent de toutes parts, il oppose la force de l’idée. «S’il croit à un projet, il lutte jusqu’au bout» affirme Virginio Briatore qui lui a consacré un ouvrage. «Il n’est pas snob, il est sélectif. Son caractère est difficile. Il ne se contente de rien et les rares fois qu’il est satisfait, il n’en jouit pas (…). Il investit tout dans la recherche. Il s’en nourrit jusqu’au vertige. Il vit comme un ascète. Ce n’est pas un tort. Il n’est pas un serviteur. C’est un guerrier.»Qu’il s’agisse de Plag-In, son porte-bougie mural qui s’encastre comme une prise électrique ou du Water Pot, fusion d’un robinet de lavabo et d’un verre à dent, les créations de Gabriele Pezzini, semblent jaillir spontanément comme en un jeu. Longuement méditées, cultivées, elles naissent toutefois d’une intense observation de la vie quotidienne. Son banc public Sunny Day Bench, avec son assise d’une place et demi et son dossier long de deux mètres servant également d’accoudoirs, résume à lui seul l’exigence de l’urbain contemporain, fait d’intimité mais relié au monde. On trouve difficilement une chaise, aussi humble et simple soit-elle, plus accomplie que l’Europa, créée en 1994, alors qu’il était directeur artistique chez Allibert, le spécialiste français du siège en plastique. Et si son tabouret Moving ressemble à un seau, la conscience de son usage et de son déplacement, facilité par les poignées, va de pair avec la charge affective qui émane de cette forme et de cette fonction archétypiques, tout sauf arbitraires. «Pour créer de l’esthétique et de l’affectif, il faut découvrir les mécanismes humains. Il s’agit de mener une vraie analyse sur la perception des choses. À force de les voir, on ne les perçoit plus.»Parce qu’il ne peut empêcher les choses d’être simplement ce qu’elles sont, Gabriele Pezzini fait appel autant à l’inconscient qu’à la rationalité et à la culture pour créer un langage qui fait basculer les habitudes. En donnant juste l’accent supplémentaire qu’il faut au dessin, aux proportions, à la fonction, il tente de casser les automatismes pour nous conduire vers une nouvelle compréhension de l’objet.«J’explore beaucoup, je dessine, je produis peu, je ne consomme pas». Gabriele Pezzini est un sauvage dans l’univers prolifique du design. Mais un sauvage généreux, capable de donner «forme» et véracité à une philosophie à échelle humaine, dans une époque en fibrillation constante, ni toujours substantielle, ni visionnaire.

Design by HermèsPour magnifier la ligne d’exception de la dernière Bugatti Veyron: une peinture bicolore ébène et étoupe ou ébène et brique, rappelant la cultissime Bugatti Type 35 de 1924, des nouvelles jantes polies à huit branches portant le logo «H», une nouvelle calandre et un bouchon de réservoir estampillés Hermès. À l’intérieur, l’habitacle est entièrement habillé de cuir, jusqu’aux poignées des portières remplacées par des modèles qui renvoient à celles des bagages du célèbre sellier parisien. Et le coffre accueille une valise en toile «H», conçue spécialement pour la plus chère et la plus puissante super voiture de série du monde, avec ses 1001 ch et son couple à 1.250 Nm. qui la propulsent à 407 km/h.Pour sa version spéciale, dans la lignée de l’Édition Pur Sang, Bugatti, en s’associant à Hermès, a voulu marier le meilleur du luxe de chacune des deux Maisons, tout en célébrant leur longue complicité. Dans les années 20 déjà, le sellier réalisait des intérieurs personnalisés pour les créations d’Ettore Bugatti. Aujourd’hui, c’est du haut de son nouveau département d’innovations et du secteur des Projets Spéciaux, dirigé par Gabriele Pezzini, qu’Hermès distille l’élégance sur mesure de son savoir-faire.L’Hélicoptère by HermèsAu-delà du travail de style opéré sur la Veyron, c’est à l’évidence dans la création de l’Hélicoptère by Hermès que le designer italien donne la pleine mesure de ses compétences et de ses audaces très étudiées. Et Gabriele Pezzini ne propose pas seulement à Eurocopter un vêtement sur une forme donnée, mais il a œuvré à la conception du dessin final, en étroite solidarité avec les ingénieurs. Voilà qui dépasse le co-branding (simple association de marques) au profit d’un partenariat unique en son genreavec le premier hélicoptériste mondial, au moment même où, mieux que le jet d’affaires privé, ce marché de niche décolle à la verticale.Pezzini a apporté une série d’innovations intelligentes pour assurer le confort des passagers et optimiser la production de l’appareil. L’une des interventions majeures concerne le pont d’atterrissage auquel il a donné une forme ergonomique totalement nouvelle, parfaitement intégrée aux lignes du EC 135, qui facilite la montée à bord. Dans le motif peint sur la carlingue, il ne faut pas voir simplement une ode au minimalisme, mais une façon de percevoir de l’extérieur la définition de l’espace intérieur. On y reconnaît l’une des caractéristiques fondamentales du designer, éternel opposant de l’anecdote et de l’esthétique gratuite.L’intérieur de l’appareil pouvant transporter quatre passagers a été réaménagé avec le souci d’en dilater l’espace. Le cockpit est de couleur foncée pour éviter les réfractions de lumière, les sols et les parois de la cabine sont recouverts de la célèbre toile beige «H» utilisée depuis plus d’un siècle par Hermès, les sièges ont été totalement repensés et le cuir de taurillon prodigué en abondance, n’exhibe qu’une suite de détails remarquables.Entré chez Hermès en 2003 comme consultant, Gabriele Pezzini est l’auteur d’un sac d’une beauté sans concession, lancé en 2006. Mais il touche ici au cœur du métier de designer, sans se démettre de l’approche conceptuelle ni de la charge fonctionnelle, affective et culturelle qui animent toutes ses créations, du tabouret en forme de seau au dernier must du transport personnel, complément idéal à votre jet parqué au Bourget. À raison de dix hélicoptères par an, les premières livraisons sur le marché sont annoncées pour l’automne 2008.


Artpassions Articles

E-Shop

Nos Blogs

Instagram Feed