Tourbillon de vernissages en Vieille-Ville par Viviane Scaramiglia
Le 5 novembre, jour des levers de rideaux, l’art convie une nouvelle fois collectionneurs et amateurs à faire le tour des dix-neuf expositions de galeries et institutions muséales de l’association culturelle Art en Vieille-Ville de Genève (AVV).
Revoici le temps d’Art en Vieille-Ville, plus dynamique que jamais. L’association culturelle de référence lancée il y a huit ans, a accueilli de nouveaux membres. Récemment installés dans la Cité de Calvin, ils ont rejoint cette année les multiples espaces qui attirent les passionnés et le petit monde des esthètes avisés tels Gagosian, Sonia Zannettacci, la Fondation Baur, Phoenix, Anton Meier ou Rosa Turetsky. Devant un programme aussi incontournable qu’éclectique, impossible d’être exhaustif. Voyons du côté de l’exceptionnel et de l’inattendu.
Gagosian inaugure en grand
Avec Picasso et Villers
Installé depuis 2010 entre Vieille-Ville et rue du Rhône, Larry Gagosian renforce sa présence au cœur de Genève en agrandissant sa galerie située à l’étage avec un nouvel espace ayant pignon sur rue. À la tête d’un vaste réseau de filiales internationales, considéré comme le plus important et donc le plus influent galeriste d’art contemporain du monde, Gagosian a mis au programme un événement inaugural qui promet d’être décoiffant.
Au nombre de ses expositions historiques sur le travail d’artistes légendaires, celle-ci nous assure une immersion dans l’univers de Picasso, à travers les œuvres réalisées en collaboration avec le photographe plasticien André Villers. Au temps où « le fou de Vallauris » comme on surnommait Picasso était installé dans le…
Pour lire la suite: https://artpassions.ch/kiosque/
Entretien de Ben Vautier réalisé par Robert Kopp
Artpassions était à la conférence de presse de l’exposition Ben Vautier le 20 octobre et l’artiste en pleine forme nous a gratifié d’une performance en « live ». La visite de l’exposition s’est terminée par un dîner.
A lire dans le No. 43 d’Artpassions de septembre, le grand entretien de réalisé par Robert Kopp.
Extrait:
R.K. : Cher Ben, n’est-ce pas vous qui avez déclaré : « Toute rétrospective de Fluxus est une fossilisation de Fluxus » ? Et pourtant, pour les quarante ans de Fluxus, en 2003, vous avez vous-même organisé au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, ainsi que dans plusieurs autres lieux, une grande exposition, ainsi des concerts et des séances de cinéma. Et maintenant vous acceptez que le musée Tinguely, à Bâle, vous consacre à vous-même une « rétrospective » pour vos quatre-vingts ans. Ne vous mettez-vous pas en contradiction avec vous-même ?
Ben : Évidemment ! C’est même une contradiction majeure. Mais je l’assume. Elle est d’ailleurs ancienne. Rousseau n’a-t-il pas passé sa vie
à proclamer qu’écrire des livres était une activité d’homme civilisé et par conséquent le signe d’une dégénérescence certaine ? Et comment s’y est-il pris ? En écrivant des livres et en s’astreignant à une langue parfaite ! Ceci dit, le mot « rétrospective » m’angoisse. J’ai peur d’être transformé en momie, alors que je me sens tout à fait vivant, que j’ai envie de poser des questions, de discuter, d’interroger. Les débats font d’ailleurs partie de mon « œuvre », entre guillemets. J’en ai toujours organisé, d’abord dans mon magasin, puis dans ma galerie, puis à Saint-Pancrace. N’oubliez pas : mon magasin, je l’ai appelé « Laboratoire 32 », ma première galerie s’appelait « Ben Doute De Tout ». D’autres lieux étaient nommés « La Fenêtre », « La Différence », « Le Centre du monde », « L’Espace à débattre ».
Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le questionnement. Je rêve de faire de ma maison le Centre mondial du questionnement …