Bettina Rheims

Ainsi que le souligne Serge Bramly, spécialiste de la photographie, Bettina Rheims a surtout photographié des femmes. Despremières stripteaseuses il y a 25 ans jusqu’aux shanghaiennes de 2002.Avec une volonté exacerbée de la mise en scène elle veut nous montrer la réalité. Comme un microscope, elle photographie de manière quasi «anthropologique», on pourrait presque respirer les odeurs de ces images qui nous sont renvoyées. Ce qui ressemble à un pari audacieux provient sans doute d’un réflexe non contrôlé, un peu comme le clignement des yeux ou la respiration.Derrière quelques grands thèmes de société comme la sexualité, voir les images de Morceaux choisis 2001 où les corps représentent le sujet mais aussi le moyen; la religion, voir la série INRI 1997 avec le sang emblème du martyre ou encore la misère humaine avec Les Aveugles 1992, ces hommes et ces femmes gardent un semblant de dignité au milieu du cahot.Mise en scène toujours, avec Animal 1982-1983 et 1994 dont on nous dit qu’elle a fait «appel» à des animaux empaillés car les vivants étaient ingérables. Ces animaux à la puissance hypnotique et au regard figé, comme surnaturel, nous interpellent. Présence des regards encore avec Modern Lovers 1989 – 1990 au fond desquels on croit percevoir le doux rêve d’une époque passée. Tous ces yeux ronds cernés de noir, rivés sur nous avec une insistance d’autant plus inquiétante qu’ils font disparaître le reste du visage.Shangai 2002, et cette volonté de travailler dans un pays ou réalité et fiction ne sont jamais très...

Ainsi que le souligne Serge Bramly, spécialiste de la photographie, Bettina Rheims a surtout photographié des femmes. Despremières stripteaseuses il y a 25 ans jusqu’aux shanghaiennes de 2002.Avec une volonté exacerbée de la mise en scène elle veut nous montrer la réalité. Comme un microscope, elle photographie de manière quasi «anthropologique», on pourrait presque respirer les odeurs de ces images qui nous sont renvoyées. Ce qui ressemble à un pari audacieux provient sans doute d’un réflexe non contrôlé, un peu comme le clignement des yeux ou la respiration.Derrière quelques grands thèmes de société comme la sexualité, voir les images de Morceaux choisis 2001 où les corps représentent le sujet mais aussi le moyen; la religion, voir la série INRI 1997 avec le sang emblème du martyre ou encore la misère humaine avec Les Aveugles 1992, ces hommes et ces femmes gardent un semblant de dignité au milieu du cahot.Mise en scène toujours, avec Animal 1982-1983 et 1994 dont on nous dit qu’elle a fait «appel» à des animaux empaillés car les vivants étaient ingérables. Ces animaux à la puissance hypnotique et au regard figé, comme surnaturel, nous interpellent. Présence des regards encore avec Modern Lovers 1989 – 1990 au fond desquels on croit percevoir le doux rêve d’une époque passée. Tous ces yeux ronds cernés de noir, rivés sur nous avec une insistance d’autant plus inquiétante qu’ils font disparaître le reste du visage.Shangai 2002, et cette volonté de travailler dans un pays ou réalité et fiction ne sont jamais très éloignées l’une de l’autre. Un casting de gens «communs», à l’élégance presque désuète, jouant leur propre rôle devant l’objectif dans un décor décalé, mais portant la signature de l’artiste dans une mise en scène poussée à l’extrême.Il faut bien l’avouer, Bettina Rheims ne fait pas de la photographie, plate, anémique, sans relief, peu originale en un mot «confortable».A découvrir ou à redécouvrir deux livres magnifiques: Rétrospectives chez Schirmer & Mosel et Shangai par Serge Bramly chez Robert Laffont.

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