Carnet de voyage

Agnes 3
Carnet de voyage Ubon Ratchatani, cap vers l’est Après quelques jours à Chiang Mai, je mets le cap vers l’est de la Thaïlande. L’Isan est une région dénuée de touristes et peuplée de temples pré-Angkorien. Ici, l’art ne s’expose pas dans les musées mais dans les rues, la ville, et les milliers de temples aux portes du Laos. Après Chiang Mai, sa jungle éléphantesque et ses rues criardes, le voyage m’invite à explorer le passé pour comprendre le présent. Je dépose mes bagages au Centara, l’un des rares hôtel confortable de la ville où l’on dort dans une chambre claire tapissée de rotins et de coussins tissés dans la tradition thaïe. Sans attendre, je file au Musée national qui développe une activité muséale moderne tournée vers la culture, l’art et l’archéologie locale. Il expose des antiquités de la culture cambodgienne avant l’établissement de Phra Nakhon, des piliers de style khmer où on admire des cadres de porte, des images de Bouddha en bois, en bronze ou en grès. On trouve aussi des objets de la culture thaïe-laotienne qui datent entre le XXIIIe et le XXVe siècle bouddhiste. Ce voyage est loin d’être un hasard. Je voulais voir ces temples peu connus nichés dans la jungle et me recueillir dans un Wat aux confins de cette province. Et c’est la grâce que j’ai fini par rencontrer. J’ai demandé au fils de mon père, Wayne, de m’emmener au Wat Thung Si Mueang, un sanctuaire en bois construit au XIXe pendant le règne...

Carnet de voyage

Ubon Ratchatani, cap vers l’est

Après quelques jours à Chiang Mai, je mets le cap vers l’est de la Thaïlande. L’Isan est une région dénuée de touristes et peuplée de temples pré-Angkorien. Ici, l’art ne s’expose pas dans les musées mais dans les rues, la ville, et les milliers de temples aux portes du Laos. Après Chiang Mai, sa jungle éléphantesque et ses rues criardes, le voyage m’invite à explorer le passé pour comprendre le présent. Je dépose mes bagages au Centara, l’un des rares hôtel confortable de la ville où l’on dort dans une chambre claire tapissée de rotins et de coussins tissés dans la tradition thaïe. Sans attendre, je file au Musée national qui développe une activité muséale moderne tournée vers la culture, l’art et l’archéologie locale. Il expose des antiquités de la culture cambodgienne avant l’établissement de Phra Nakhon, des piliers de style khmer où on admire des cadres de porte, des images de Bouddha en bois, en bronze ou en grès. On trouve aussi des objets de la culture thaïe-laotienne qui datent entre le XXIIIe et le XXVe siècle bouddhiste.

Ce voyage est loin d’être un hasard. Je voulais voir ces temples peu connus nichés dans la jungle et me recueillir dans un Wat aux confins de cette province. Et c’est la grâce que j’ai fini par rencontrer. J’ai demandé au fils de mon père, Wayne, de m’emmener au Wat Thung Si Mueang, un sanctuaire en bois construit au XIXe pendant le règne de Rama III. La splendeur s’invite partout : des murs rose poudré tapissés de dessins religieux, des manuscrits anciens, la réplique d’un reste sacré de Bouddha – une empreinte de son pied venu du Wat Saket.

L’incroyable architecture sur pilotis posé sur un bassin de lotus est fidèle à sa réputation. Il invite à croire : croire en la vie et en l’éternel recommencement. Wayne et moi faisons une offrande pour parler à nos morts, nous déversons l’eau d’une petite fiole dorée en nous tenant la main. Le bonze prie pour notre père disparu. Les bougies et les fleurs brillent au soleil. Mon frère me parle des préceptes bouddhistes : célébrer la mémoire, faire le bien pour une bonne vie. Je regarde les fresques aux couleurs passées, et dit au-revoir à cet homme mort pendant le Covid – un deuil invisible.

Wayne me dit, viens, je t’emmène déjeuner au bord du Mékong. Des paillotes coiffées de feuilles de bananiers se dressent le long du fleuve. Apercevoir Duras et son amant de la Chine du Nord sur le bastingage ne m’aurait guère étonné.

Voyage culturel en Thaïland

Wayne commande un déjeuner gargantuesque, sorte de tableau vivant où explosent les couleurs. Une femme dans une barque achalandée de fruits apparait. Sous le chapeau qui la protège du soleil, on distingue les yeux noirs et les cheveux d’ébène. Wayne lui achète des mangues vertes, des papayes et des combavas. Sur ces rives peu connues de Thaïlande célèbre pour son festival des bougies –  qui récompense chaque année une sculpture éphémère –  surgit un incroyable Chedi qu’on nomme aussi Stupa. J’admire ce monument reliquaire et ressent la présence puissante de Siddharta. Le syndrome de Stendhal version orientale s’invite dans ce tableau qui représente l’éternel recommencement du Samsara, ce cycle des renaissances successives.

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