Design Miami, l’autre face d’Art Basel

Le design, expression artistique qui dépasse dorénavant le cadre simplement utilitaire, entre de plain-pied dans le circuit du marché de l’art. À Bâle et à Miami. Une fois de plus, Bâle s’apprête à vivre sa semaine magique. La ville, dont les quarante musées présentent alors leurs plus belles expositions, va tourner àplein régime sous le signe de la culture. Du 15 au19 juin, Art Basel, reçoit la crème des galeries d’artmoderne et contemporain – près de 300 – en provenance du monde entier. Peintures, dessins, sculptures, installations, impressions, photographies et vidéos, toutes les formes d’expressions artistiques sontoffertes aux quelque 65 000 visiteurs attendus. Mais la plus grande foire du monde en la matière,dans une volonté pédagogique affirmée, multiplieles rendez-vous. On se perd un peu dans le dédaledes allées, ce qui, somme toute, peut ajouter auxcharmes de balades que l’on apprend à diriger. ÀBâle, en effet, toutes les découvertes sont possibleset, si elles échappent aux parcours fléchés, ces flâneries deviennent parfois très personnelles. Ainsi,Art Unlimited, qui en est à sa douzième édition,permet aux artistes de réaliser des œuvres trèsoriginales, de grand format et sur de nombreuxsupports. De son côté, Art Public présente sur laMesseplatz les projets d’artistes de renommée internationale, tandis qu’Art Statement se consacreaux travaux de jeunes artistes. Qu’il est loin le petitprojet de foire expérimentale lancé en 1970 par ungroupe de galeristes bâlois, conduits alors par le désormais légendaire Ernst Beyeler. Aux commandes de ce marché artistico-financier unique au monde, Annette Schönholzer et Marc Spiegler ne misent que sur...

Le design, expression artistique qui dépasse dorénavant le cadre simplement utilitaire, entre de plain-pied dans le circuit du marché de l’art. À Bâle et à Miami.

Une fois de plus, Bâle s’apprête à vivre sa semaine magique. La ville, dont les quarante musées présentent alors leurs plus belles expositions, va tourner àplein régime sous le signe de la culture. Du 15 au19 juin, Art Basel, reçoit la crème des galeries d’artmoderne et contemporain – près de 300 – en provenance du monde entier. Peintures, dessins, sculptures, installations, impressions, photographies et vidéos, toutes les formes d’expressions artistiques sontoffertes aux quelque 65 000 visiteurs attendus. Mais la plus grande foire du monde en la matière,dans une volonté pédagogique affirmée, multiplieles rendez-vous. On se perd un peu dans le dédaledes allées, ce qui, somme toute, peut ajouter auxcharmes de balades que l’on apprend à diriger. ÀBâle, en effet, toutes les découvertes sont possibleset, si elles échappent aux parcours fléchés, ces flâneries deviennent parfois très personnelles. Ainsi,Art Unlimited, qui en est à sa douzième édition,permet aux artistes de réaliser des œuvres trèsoriginales, de grand format et sur de nombreuxsupports. De son côté, Art Public présente sur laMesseplatz les projets d’artistes de renommée internationale, tandis qu’Art Statement se consacreaux travaux de jeunes artistes. Qu’il est loin le petitprojet de foire expérimentale lancé en 1970 par ungroupe de galeristes bâlois, conduits alors par le désormais légendaire Ernst Beyeler. Aux commandes de ce marché artistico-financier unique au monde, Annette Schönholzer et Marc Spiegler ne misent que sur la grande qualité, d’un niveau toujours plus élevé. Ils estiment que la crise, désormais surmontée, a eu pour effet bénéfique de bannir en quelque sorte une certaine médiocrité.

Mais, à côté des Halles 1 et 2, les sièges traditionnels de la manifestation, la Halle 5 est comme une invitation au voyage et à l’aventure. Consacrée au Design Miami/Basel, elle est désormais le rendez-vous estival de tout ce qui compte en matière de design artistique, tandis que sa grande sœur est le rendez-vous hivernal, début décembre, aussi attendu qu’incontournable du monde de l’art. Tout a commencé en décembre 2005, lorsqu’Ambra Medda, qui n’a alors que 23 ans, lance Design Miami, avec le soutien de Messe Schweiz, propriétaire d’Art Basel et d’Art Basel Miami Beach, fondé par Sam Keller en décembre 2002. Charismatique, pleine d’idées, par ses antécédents artistiques familiaux, elle travaille de concert avec Craig Robbins, actif dans l’immobilier à Miami où, dans deux quartiers chics et branchés, dont le Design District, se côtoient, à une dizaine de minutes en taxi de Miami Beach, galeristes et amateurs d’art contemporain. L’aventure, bouillonnante, dure cinq années, jusqu’à la démission d’Ambra Medda, en juin 2010. Depuis une année, Design Miami / Basel, dont la première session bâloise remontait à juin 2006, avait rejoint Art Basel. La relève est assurée effectivement depuis février par Marianne Goebl qui a exercé pendant une dizaine d’années les fonctions de responsable des relations publiques internationales de Vitra. Ce qui lui a permis de rencontrer bien des grands du design, comme Ron Arad, Jasper Morrison, Ronan & Erwan Bouroullec.
Ces deux frères bretons un rien décalés, un rien attendrissants, ont réinventé la création industrielle. Ils collectionnent sans s’émouvoir les honneurs de la presse internationale jusqu’au «Herald Tribune» et définissent leur style comme «délibérément simple avec un élément d’humour». La banque HSBC a choisi pour « Connection Collection II», à Design Miami Basel en 2010, de présenter Lianes – des lampes à suspendre tout en cuir – disponibles en édition limitée à la Galerie Kreo à Paris. Installée depuis trois ans au cœur du Quartier latin, rue Dauphine, mais ouverte dès 1999, cette galerie, l’une des plus importantes au monde en la matière, jouit d’une réputation largement internationale. Toutes les figures montantes du design sont passées chez elle. Son directeur, Didier Krzentowski, expose à Bâle et à Miami. Mais il est aussi dans le comité de sélection de ces deux manifestations pour lesquelles les listes d’attente s’allongent. Un signe qui ne trompe pas. Le temps des remises en question est passé. Alors que ladernière édition à Bâle s’est déroulée sous le signe de la stabilité, des reproches ont été adressés à Miami et à son côté fourre-tout. La nouvelle direction et un nouvel emplacement en face du Convention Center devraient faciliter un nouvel épanouissement. Déjà l’édition 2010 de Design Miami avait enregistré une fréquentation plus importante. Car le design, de nombreux observateurs en conviennent, a de beaux jours devant lui. Didier Krzentowski estime, quant à lui, qu’il y aura toujours une grande différence entre art et design, puisque «ce dernier comporte le mot usage qui n’existe pas dans l’art et qui est une contrainte.» Mais, conclut-il, «il y a quelques années, le design n’intéressait qu’une poignée de collectionneurs qui, à présent, veulent aussi des meubles et des objets de recherche. De plus en plus d’entreprises s’y mettent également.» Le galeriste arrive cette année à Bâle accompagné de deux figures incontournables. Pierre Charpin, fils du sculpteur Marc Charpin, discret et plutôt cérébral, qui a exposé au MUDAC à Lausanne, ville dans laquelle il enseigne à l’ECAL, et Hella Jongerius, la grande prêtresse hollandaise, au sommet de sa créativité, aussi audacieuse que rêveuse. Elle a travaillé pour Vitra et vient de faire l’objet d’une rétrospective remarquable au musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam. À Bâle, sous les auspices de la banque HSBC, elle présentera ses derniers travaux sur les couleurs. Un domaine danslequel elle excelle.


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