Une première rétrospective française est consacrée à Jusepe ( José) de Ribera ( 1591-1652) au musée du Petit Palais à Paris. Héritier du Caravage, plus sombre et plus féroce selon ses contemporains, d’origine espagnole, il fit sa carrière à Rome puis à Naples.
Héritier du Caravage, plus sombre et plus féroce selon ses contemporains, d’origine espagnole, il fit sa carrière à Rome puis à Naples.
Toute la peinture , selon lui, se rattache à la réalité, la gestuelle est théâtrale, les coloris sont noirs ou flamboyants, le réalisme est cru, la mise en scène dramatique dans des clairs-obscurs saisissants .
Ce ténébrisme extrême lui valut une grande notoriété .
L’exposition, avec plus de cent tableaux, dessins et estampes retrace toute sa carrière.
Ribera s’impose donc comme l’un des interprètes les plus audacieux de la révolution caravagesque et l’un des principaux artistes baroques.
Ce parcours suit le fil de sa carrière au cœur de l’Italie tout en explorant son originalité et son audace . En première partie de l’exposition le visiteur est invité à découvrir ses débuts à Rome , on le nommait « Lo Spagnoletto », ( 1605-1606), la même année que le départ de Caravage à Naples … Se sont-ils rencontrés ? Personne ne le sait mais l’influence du grand maître est décisive. On la retrouve dans la série des « Cinq sens » et également dans les « Apostolados ».
Lorsque en 1616, Ribera quitte Rome pour Naples, sa carrière est fulgurante et il règne pendant environ quarante ans sur la scène artistique napolitaine en multipliant des commandes prestigieuses. Il développe son goût pour des personnes en marge de la société et pour l’étrange, des images inédites en ressortent : notamment la célèbre « Femme à la barbe ».
Cette rétrospective permet aussi de découvrir ses talents de dessinateur et de graveur.
Son goût pour un réalisme radical se traduit dans sa volonté de peindre le pathos. Il insiste sur les vérités des corps et des chairs.
Il réinvente également les mythes antiques.
La dernière salle de l’exposition est consacrée à des scènes de martyrs et d’écorchés : théâtre des passions, compositions extrêmes, noirs profonds.
Il n’est donc pas un simple interprète mais un des grands artistes de cette période avec ses inventions fulgurantes .
Un audacieux, un virtuose !
Une scénographie habilement conçue a été élaborée pour maximiser l’impact visuel et émotionnel des œuvres de Ribera .
Une peinture bouleversante, une intensité palpable …
Nota Bene:
Ribera, Ténèbres et lumière, Petit Palais, Paris jusqu’au 23 février 2025.