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Guy LÉVIS MANO La nuit du prisonnier Illustré d’un portrait de l’auteur par Valentine Hugo. Éditions GLM, 1945. Edition originale (détail)
GUY LEVIS MANO Une collection (presque) complète   exposition en association avec la librairie l’Exemplaire « Que G.L.M. me pardonne, ses livres - même lorsqu’il leur arrive d’être menus - font non seulement le poids mais encore établissent la grâce.»  - René Char Mars 1957 Guy Lévis Mano est un homme mystérieux. Nulle biographie. A part sa naissance à Salonique, alors turque, en 1904, et son arrivée, adolescent, à Paris chez sa tante, nous ne connaissons rien. Aucune trace d’école ou de formation. Seules ses visites fréquentes dans les bibliothèques et chez les bouquinistes sont relevées. Peu importe ! À dix-neuf ans, il publie avec ses amis une revue, La Revue sans titre, illustrée de gravures sur bois et mise en page avec recherche. Guy Lévis Mano réitère et publie ainsi quelques livres, la plupart chez le typographe Louis Béresniak qui fit bon accueil aux revues coopératives du jeune homme. En 1933, son ami poète Carlos Rodríguez-Pintos lui confie une petite presse à bras avec quelques cassetins. Cet été là, Guy Lévis Mano imprime ses deux véritables premiers livres : « Il est fou » et « Ils sont trois hommes ». Il devient typographe car il est poète, puis éditeur car il est typographe. Dès lors, les publications porteront la mention « Éditions G.L.M.» ou simplement GLM. L’année suivante, Nancy Cunard (la fantasque fondatrice de Hours Press) lui cède sa Minerve à pédale ce qui permettra au typographe d’imprimer des plaquettes de plus grands formats et des tirages plus...

GUY LEVIS MANO

Une collection (presque) complète

 

exposition en association avec la librairie l’Exemplaire

« Que G.L.M. me pardonne, ses livres – même lorsqu’il leur arrive d’être menus – font non seulement le poids mais encore établissent la grâce.»  – René Char Mars 1957

Guy Lévis Mano est un homme mystérieux. Nulle biographie. A part sa naissance à Salonique, alors turque, en 1904, et son arrivée, adolescent, à Paris chez sa tante, nous ne connaissons rien. Aucune trace d’école ou de formation. Seules ses visites fréquentes dans les bibliothèques et chez les bouquinistes sont relevées.

Peu importe ! À dix-neuf ans, il publie avec ses amis une revue, La Revue sans titre, illustrée de gravures sur bois et mise en page avec recherche. Guy Lévis Mano réitère et publie ainsi quelques livres, la plupart chez le typographe Louis Béresniak qui fit bon accueil aux revues coopératives du jeune homme.

En 1933, son ami poète Carlos Rodríguez-Pintos lui confie une petite presse à bras avec quelques cassetins. Cet été là, Guy Lévis Mano imprime ses deux véritables premiers livres : « Il est fou » et « Ils sont trois hommes ». Il devient typographe car il est poète, puis éditeur car il est typographe. Dès lors, les publications porteront la mention « Éditions G.L.M.» ou simplement GLM.

L’année suivante, Nancy Cunard (la fantasque fondatrice de Hours Press) lui cède sa Minerve à pédale ce qui permettra au typographe d’imprimer des plaquettes de plus grands formats et des tirages plus importants. Il devient le gérant de la «Librairie 79». Aidé par Madeleine Pissaro, Georges Duchêne et Roger Bonon, son collaborateur, Guy Lévis Mano ne rêve que d’éditions.  À un rythme soutenu, revues éphémères et poèmes seront édités. Les années 1936-39 sont les plus actives de sa carrière.

De retour à Paris après la guerre (mobilisé en 1939), Guy Lévis Mano ne publie qu’une dizaine de livres par année. Les éditions originales, comme les livres illustrés font place aux textes anciens ou aux traductions. Les revues ouvrent le champ de la poésie contemporaine, française ou étrangère.

Après la guerre, le travail de typographe de Guy Lévis Mano, par sa qualité et sa grande sobriété, atteint la perfection, jusqu’à la fin. Seuls les caractères typographiques utilisés varient, chacun ayant sa personnalité. La mise en page tend vers un classicisme voisin des éditions parisiennes du XVIe siècle. Guy Lévis Mano a choisi un chemin étroit, exigeant, exclusif et n’en a jamais dévié.

Il fut « l’ouvrier total, l’ouvrier du poème et du livre ». (Bachelard, mai 1954)

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Guy LÉVIS MANO
La nuit du prisonnier Illustré d’un portrait de l’auteur par Valentine Hugo.
Éditions GLM, 1945.
Edition originale (détail)

 

 

29 septembre – 30 octobre 2021

 

 

 

 

 

 

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