La révolution de l’impression 3D, au DHUB Barcelonais

Le Design-Hub de Barcelone présente une surprenante exposition consacrée à l’impression en trois dimensions. Un beau prélude à l’inauguration du musée du design, prévue fin 2011.Imprimer une tablette de chocolat ? Ou une prothèse, une maison ? Ou, in situ, un tournevis high-tech pour réparer les panneaux solaires d’un satellite ? Imprimer un organe vivant ? Ces images de science-fiction des années soixante sont pourtant quelques-unes des possibilités offertes déjà ou peut-être bientôt, par l’impression en trois dimensions. Révolution absolue du design industriel, de la construction et des biotechnologies, son principe paraît simple mais la diversité des applications laisse franchement rêveur. Imaginez une machine capable d’imprimer non pas des images en deux dimensions, mais des millions les unes sur les autres pour créer petit à petit un vrai volume en trois dimensions. Au lieu d’encre, vous utilisez des substances spécialement choisies (plastiques, céramiques, métaux, aliments, cellules…), déposées à grande vitesse et chacune à l’endroit voulu grâce à des buses assez similaires à nos imprimantes 2D classiques. Le tout à l’aided’un programme obéissant aux instructions d’un design virtuel complexe à volonté, susceptible d’incorporer des mélanges et de créer des façonnages que l’industrie et les moulages conventionnels ne pourraient jamais égaler. Vous voulez créer des rouages à l’intérieur d’un autre volume, sans soudure et sans assemblage postérieur, et qu’ils soient convenablement graissés ? Qu’à cela ne tienne: on imprimera les éléments déjà imbriqués les uns dans les autres et, en même temps, la pellicule de graisse lovée entre eux. Les possibilités se...

Le Design-Hub de Barcelone présente une surprenante exposition consacrée à l’impression en trois dimensions. Un beau prélude à l’inauguration du musée du design, prévue fin 2011.
Imprimer une tablette de chocolat ? Ou une prothèse, une maison ? Ou, in situ, un tournevis high-tech pour réparer les panneaux solaires d’un satellite ? Imprimer un organe vivant ? Ces images de science-fiction des années soixante sont pourtant quelques-unes des possibilités offertes déjà ou peut-être bientôt, par l’impression en trois dimensions. Révolution absolue du design industriel, de la construction et des biotechnologies, son principe paraît simple mais la diversité des applications laisse franchement rêveur. Imaginez une machine capable d’imprimer non pas des images en deux dimensions, mais des millions les unes sur les autres pour créer petit à petit un vrai volume en trois dimensions. Au lieu d’encre, vous utilisez des substances spécialement choisies (plastiques, céramiques, métaux, aliments, cellules…), déposées à grande vitesse et chacune à l’endroit voulu grâce à des buses assez similaires à nos imprimantes 2D classiques. Le tout à l’aided’un programme obéissant aux instructions d’un design virtuel complexe à volonté, susceptible d’incorporer des mélanges et de créer des façonnages que l’industrie et les moulages conventionnels ne pourraient jamais égaler. Vous voulez créer des rouages à l’intérieur d’un autre volume, sans soudure et sans assemblage postérieur, et qu’ils soient convenablement graissés ? Qu’à cela ne tienne: on imprimera les éléments déjà imbriqués les uns dans les autres et, en même temps, la pellicule de graisse lovée entre eux. Les possibilités se multiplient si l’on associe impression et mobilité, en concevant des robots-imprimeurs capables de tracer les fondations d’un bâtiment, puis de circuler sur celui-ci et sur tous ses côtés pour l’imprimer finalement en entier. Êtes-vous en panne dans la navette spatiale, et sans l’outil nécessaire à sa réparation ? Il vous suffira d’imprimer, grâce au logiciel envoyé par la base, l’ustensile qui vous manquait…

Voilà le thème de l’exposition FULL PRINTED présentée au DHUB de Barcelone, récente mise en réseau virtuelle des trois musées de la ville comtale consacrés aux arts décoratifs, aux arts graphiques et au textile. Conçue sous le commissariat de Marta Malé-Alemany, architecte et codirectrice du Programme de Master de l’Institut d’Architecture Avancée de Catalogne, elle rassemble plus de 70 objets de toutes sortes, fruits des techniques actuellement utilisées ou en cours de développement, pour nous familiariser avec les vertiges de l’impression 3D. On nous montre comment il est ainsi possible d’adapter nos chaussures à l’exacte mesure de notre pied, ou de personnaliser la prothèse d’une jambe, double fidèle de sa jumelle. Puisqu’elle fonctionne par accumulation de micro-grains de matière solidifiés (par laser, par d’autres polymères, par chaleur, etc.), et qu’elle permet d’infinis mélanges de substances, l’impression 3D est une mine pour la création de nouveaux matériaux. Elle permet aussi de générerdes résistances internes différentes dans un même objet en jouant sur les variations d’amalgame çà et là, ou de créer encore des tissus de toutes sortes, en imprimant directement la trame elle-même. L’exposition nous laisse pantois surtout devant les domaines infinis qui s’ouvrent à la création pure, affranchie des supports artistiques traditionnels, et aspirant à des formes d’un degré de beauté inouï. L’impression 3D de sons ou de mouvements ouvre enfin la voie à des formes qui débordent la variété plastique, pourtant presque infinie, imaginable par l’être humain ou conçue par la nature.

Pour Marta Malé-Alemany, Les imprimantes 3D domestiques ne sont pas l’apanage d’un futur très lointain: bientôt, nous pourrons télécharger des programmes d’objets (du pressecitron jusqu’au complet-veston), et les imprimer tranquillement chez nous comme aujourd’hui les images ou la musique. On imagine naturellement les possibilités de piratages d’objets… Il s’agira en tout cas d’une révolution radicale pour notre quotidien, d’autant plus que la technique tend à réduire drastiquement les coûts et les temps de production. Ne vient-on pas d’ailleurs de présenter Urbee à l’automne dernier, première voiture ultra-écologique dont tous les éléments extérieurs (même les vitres) ont été imprimés ?L’exposition est aussi une bonne occasion d’aller admirer l’avancement des travaux de construction du futur DHUB, bien réel cette fois-ci. Situé Place des Gloires Catalanes, à l’ombre de la sensuelle Tour Agbar conçue par Jean Nouvel et icône absolue de la Barcelone postmoderne, il se situe au sein du fameux 22@, quartier des nouvellestechnologies truffé d’innovantes architectures. Le bâtiment, lancé comme un colossal bras de tourne-disque au-dessus de l’échangeur circulaire et surélevé qui donne sa forme à la place, devrait être achevé en 2012. À terme, 30 000 m2 pour un centre de recherche et de diffusion sur l’architecture, le design graphique, le design industriel et la mode. Un projet commandé en 2001 au fameux architecte barcelonais Oriol Bohigas (auteur de la Ville et du Port Olympiques de Barcelone), mais qui a tardé dix ans à se matérialiser. Si l’impression 3D de bâtiments avait déjà été au point… mais elle n’aurait certes pas aidé à démêler (en principe) les embrouillaminis politiques, véritables responsables du retard.


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