La Subversion des images. Surréalisme, Photographie, Film

Reprenant le titre de la série réalisée par l’artiste belge Paul Nougé, La subversion des images évoque le désir des surréalistes d’ébranler le monde de la représentation traditionnelle, non seulement par la variété des expériences, mais également par les rapports riches et complexes entretenus avec les nouvelles techniques de leur temps.Cet ouvrage est le catalogue de l’exposition présentée actuellement au Centre Pompidou, prévue ensuite au Musée de la photo de Winterthur, puis à l’Institute de Cultura de Madrid. Grâce à nombre de reproductions de très haute qualité, il est bien plus qu’un catalogue, un véritable must à garder dans sa bibliothèque, témoignant du fait que l’arrivée de la photographie a représenté une nouvelle lecture du réel, résolument ouverte, soulignant la fascination que les nouvelles techniques ont exercée sur les surréalistes.Jouant sur la diversité des supports, confrontant épreuves originales, revues, ouvrages, documents et objets, analysant de manière très complète les pratiques et les usages, l’auteur analyse les relations fécondes, parfois même contradictoires, que les surréalistes ont entretenues avecles procédés analogiques de leur temps. Le caractère protéiforme de cette production était irréductible à un style particulier, mais n’en atténuait pas la force. André Breton ne disait-il pas: «C’est par la force desimages que, par la suite des temps, pourraient bien s’accomplir les vraies révolutions» ?La photographie est l’une des énigmes que le surréalisme a fait jaillir sur son passage, omniprésente dans les différentes activités du groupe, devenue même la part la plus visible, peut-être la meilleure de l‘œuvre d’un Man Ray, d’un...

Reprenant le titre de la série réalisée par l’artiste belge Paul Nougé, La subversion des images évoque le désir des surréalistes d’ébranler le monde de la représentation traditionnelle, non seulement par la variété des expériences, mais également par les rapports riches et complexes entretenus avec les nouvelles techniques de leur temps.
Cet ouvrage est le catalogue de l’exposition présentée actuellement au Centre Pompidou, prévue ensuite au Musée de la photo de Winterthur, puis à l’Institute de Cultura de Madrid. Grâce à nombre de reproductions de très haute qualité, il est bien plus qu’un catalogue, un véritable must à garder dans sa bibliothèque, témoignant du fait que l’arrivée de la photographie a représenté une nouvelle lecture du réel, résolument ouverte, soulignant la fascination que les nouvelles techniques ont exercée sur les surréalistes.Jouant sur la diversité des supports, confrontant épreuves originales, revues, ouvrages, documents et objets, analysant de manière très complète les pratiques et les usages, l’auteur analyse les relations fécondes, parfois même contradictoires, que les surréalistes ont entretenues avecles procédés analogiques de leur temps. Le caractère protéiforme de cette production était irréductible à un style particulier, mais n’en atténuait pas la force. André Breton ne disait-il pas: «C’est par la force desimages que, par la suite des temps, pourraient bien s’accomplir les vraies révolutions» ?La photographie est l’une des énigmes que le surréalisme a fait jaillir sur son passage, omniprésente dans les différentes activités du groupe, devenue même la part la plus visible, peut-être la meilleure de l‘œuvre d’un Man Ray, d’un Raoul Ubac ou d’un Hans Bellmer. Elle est pourtant quasi absente du discours des surréalistes; c’est en vain qu’on cherchera dans leur abondante littérature des textes théoriques sur l’image photographique. Dans l’univers surréaliste, la photographie ressemble à ce cercle dont la circonférence est partout et le centre n’est nulle part. Elle devient tellement familière qu’ils ne la voient même plus et ne pensent pas davantage à la théoriser. Leur conception de l’activité surréaliste comme expérience sans cesse renouvelée, comme méthode d’action et non comme esthétique, rend leurs productions irréductibles à la notion de style. La photographie surréaliste ne fait pas partie comme telle de l’histoire de l’art. «La photographie est belle précisément parce qu’elle n’est pas de l’art», écrivait le Tchèque Karel Teige. Plus que des questions de formes ou d’auteurs, ce sont des questions de fonction, d’usage ou de pratique que les surréalistes adresseront aux images.Le présent ouvrage, chapitre après chapitre, tente de comprendre à quelles fins les surréalistes ont utilisé la photographie. Le premier chapitre: L’action collective montre comment les surréalistes ont formé un groupe par la photographie. Le théâtre sans raison explore leur utilisation du médium pour enregistrer des situations improvisées, ou la possibilité de fixer les manifestations du merveilleux rencontrées au hasard des pérégrinations urbaines. La table des montages réunit les différentes techniques qui mettent en œuvre le télescopage des images, photomontages, cadavres exquis, (le fameux jeu des papiers pliés), cubomanies. Le modèle intérieur s’interroge sur la manière dont les photographes du mouvement ont transposé par des équivalents plastiques, cette notion dont Breton avait fait le paradigme de la création surréaliste.La photographie a également incarné pour les surréalistes l’instrument d’un immense désir de voir, une pulsion scopique. Anatomie de l’image dresse l’inventaire des différentes techniques élaborées par les photographes pour retourner le réalisme comme un gant et générer ainsi des images surréalistes. Le dernier chapitre Du bon usage du surréalisme montre combien les photographes proches du mouvement, en travaillant pour la publicité, la mode, l’illustration, ont contribué à diffuser l’esprit surréaliste auprès du grand public.Le parti pris de l’exposition a été de faire porter l’étude de la photographie chez les surréalistes sur la période de l’entre-deux-guerres principalement, car c’est à ce moment qu’ils paraissent au maximum de leur intensité. Ajoutons que, de même qu’il était nécessaire d’ouvrir le champ géographique au-delà des frontières de l’Europe, au Mexique et aux États-Unis, il était important d’évoquer en quelques points la question du cinéma.Cette enquête donne bien la mesure de la rupture introduite dans la représentation traditionnelle par des images produites nonpar la main de l’homme mais résultant d’un enregistrement direct du réel. Les surréalistes avaient parfaitement conscience de la puissance révolutionnaire de la photographie et du cinéma, ils voulaient changer la vie, mais ils avaient également compris que cela devait d’abord passer par un changement du régime de vision. Pour changer la vie, il fallait commencer par changer la vue.

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