Louis Stettner un regard sur la vie

Né à Brooklyn (New York, 1922), ce photographe exceptionnel n’a cessé de saisir la vie, de la questionner et d’en proposer les moments de vérité.Dès 14 ans, Louis entre en photographie. Il y a quelque chose de naturel et d’intuitif chezStettner. Pas de préméditation, ni de volonté de construire une œuvre. «On n’explique pas l’amour… De même pour la photographie !» En 1940, Alfred Stieglitz et Paul Strand l’encouragent vivement à poursuivre.C’est alors qu’il s’engage pour «un combat juste» contre le nazisme et le fascisme. Dans le Pacifique, océan d’horreur, il découvre que le reportage de guerre est difficile: «plus on s’approche des combattants ou des victimes, plus ils se cachent.» Dix ans plus tard, il n’y aurait réalisé que des portraits de soldats. Les espoirs et les peines sont inscrits sur le visage; la profondeur d’un regard dit tout.Stettner aime les grandes villes. Il s’y sent à l’aise; c’est son territoire. Il découvre Paris:«la ville de l’amour et de la beauté de la vie, œuvre achevée». Mais son cœur balance: «À New York, l’homme dévoile son esprit en lutte contre l’adversité. C’est une ville en train de se définir perpétuellement, toujours en devenir. On peut y devenir héroïque.» La photographie est pour lui occasion de rencontres et moyen de découvrir le monde. «Je ne fais jamais de calcul pour prendre une image. J’attends un instant de chance pour exprimer, par ma vision personnelle, la vie autour de moi. Je cherche les moments signifiants qui révèlent quelque chose de l’humanité.»L’émotion...

Né à Brooklyn (New York, 1922), ce photographe exceptionnel n’a cessé de saisir la vie, de la questionner et d’en proposer les moments de vérité.
Dès 14 ans, Louis entre en photographie. Il y a quelque chose de naturel et d’intuitif chezStettner. Pas de préméditation, ni de volonté de construire une œuvre. «On n’explique pas l’amour… De même pour la photographie !» En 1940, Alfred Stieglitz et Paul Strand l’encouragent vivement à poursuivre.C’est alors qu’il s’engage pour «un combat juste» contre le nazisme et le fascisme. Dans le Pacifique, océan d’horreur, il découvre que le reportage de guerre est difficile: «plus on s’approche des combattants ou des victimes, plus ils se cachent.» Dix ans plus tard, il n’y aurait réalisé que des portraits de soldats. Les espoirs et les peines sont inscrits sur le visage; la profondeur d’un regard dit tout.Stettner aime les grandes villes. Il s’y sent à l’aise; c’est son territoire. Il découvre Paris:«la ville de l’amour et de la beauté de la vie, œuvre achevée». Mais son cœur balance: «À New York, l’homme dévoile son esprit en lutte contre l’adversité. C’est une ville en train de se définir perpétuellement, toujours en devenir. On peut y devenir héroïque.» La photographie est pour lui occasion de rencontres et moyen de découvrir le monde. «Je ne fais jamais de calcul pour prendre une image. J’attends un instant de chance pour exprimer, par ma vision personnelle, la vie autour de moi. Je cherche les moments signifiants qui révèlent quelque chose de l’humanité.»L’émotion et la composition sont intimement liées dans l’œuvre de Stettner. L’émotion s’exprime par la structure de l’image: «Il y a des images plus ou moins fortes mais on réussit une image lorsque l’émotion s’inscrit dans une forme originale. Une bonne image ne devrait pas pouvoir s’exprimer avec des mots.» Voila pourquoiune photographie de Stettner vous touche profondément, comme un instant précieux de la vie. Et comme dans la vie, les moments de bonheur ne se révèlent qu’avec le temps qui définit la valeur des choses. L’œuvre polie, l’art surgit.Cet artiste refuse la mise en scène, fasciné et désireux de comprendre, de découvrir les mystères de l’humain: «Je me retrouve moimême dans les autres. Jamais je ne prémédite la réalisation d’une image. Jamais je n’impose quelque chose à la réalité; elle me dit ce qu’il faut faire. Je reste ouvert à tout. L’intérêt est de faire correspondre ce qu’il y a en moi avec ce que je trouve dans le réel.» Il regrette que les endroits intéressants soient de plus en plus rares: «Il y a tellement de touristes que Paris est devenu un décor de théâtre. La vie quotidienne des habitants est de plus en plus difficile à trouver.»C’est une aventure pour lui, à chaque fois renouvelée, quand il sort avec un appareil que ce soit à Paris ou à New York: «Tout à coup, en dix secondes, on peut toucher l’éternité. Ces miracles arrivent parfois et le meilleur reste à venir car, l’âge avançant, tout cela devient de plus en plus excitant.»Pour Louis Stettner, la photographie est un moyen de chercher la vie dans la vie. Il croit avoir fait, modestement, quelques petites découvertes dans ce domaine. Il s’étonne de sa notoriété et de la reconnaissance de son œuvre. Une galerie de New York lui a envoyé un petit globe terrestre en guise de cadeau avec ce mot: «Vous avez fait du monde un bel endroit».L’œuvre de Stettner s’impose comme le témoignage d’une vie, la sienne, mais aussi comme un regard et une empathie offerts à l’humanité.

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