Verbier – la photo rend hommage à la musique

Remarquable première au cœur du Verbier Festival 2011 qui prend une dimension et un relief tout particuliers dans l’objectif de cinq jeunes photographes suisses. Si l’univers de la musique classique rassemble à Verbier des foules de mélomanes et les passionne à ce point, il en restera heureusement plus que des éclats de souvenirs auditifs, fussent-ils mémorables. C’est aussi une affaire de coup d’œil. Car, pour la toute première fois, cinq jeunes photographes sélectionnés à l’issue d’un casting exigeant ont accompagné les nouveaux talents et futures stars de la Verbier Festival Academy, en juillet dernier. Rendue possible grâce à l’initiative et au soutien de la Banque Julius Baer, partenaire du festival, cette rencontre entre deux mondes, transposée par le regard, s’est révélée prolifique. Elle a permis de fixer d’innombrables instants, entre noir et blanc et couleurs, au fil de parcours bien spécifiques. L’un consacré exclusivement aux portraits que les musiciens pourront utiliser librement à des fins promotionnelles, l’autre au reportage et le dernier sans contraintes, libérant l’expression personnelle à travers la photographie d’art. Autant de voies, avec tout ce qu’elles ont constitué d’approches et de visions, d’évolutions techniques, de critiques et auto-critiques, une vraie «Photography Academy» placée sous la direction de Ferit Kuyas, professeur et photographe internationalement reconnu. Art in situ De master class en concerts, se révèlent ainsi des images en mouvement, des attitudes, d’incroyables travaux sur les qualités lumineuses et l’attention portée aux détails. Federico Berardi, déjà rompu aux travaux de commande, plonge petit à petit dans une pratique et une...

Remarquable première au cœur du Verbier Festival 2011 qui prend une dimension et un relief tout particuliers dans l’objectif de cinq jeunes photographes suisses.

Si l’univers de la musique classique rassemble à Verbier des foules de mélomanes et les passionne à ce point, il en restera heureusement plus que des éclats de souvenirs auditifs, fussent-ils mémorables. C’est aussi une affaire de coup d’œil. Car, pour la toute première fois, cinq jeunes photographes sélectionnés à l’issue d’un casting exigeant ont accompagné les nouveaux talents et futures stars de la Verbier Festival Academy, en juillet dernier. Rendue possible grâce à l’initiative et au soutien de la Banque Julius Baer, partenaire du festival, cette rencontre entre deux mondes, transposée par le regard, s’est révélée prolifique. Elle a permis de fixer d’innombrables instants, entre noir et blanc et couleurs, au fil de parcours bien spécifiques. L’un consacré exclusivement aux portraits que les musiciens pourront utiliser librement à des fins promotionnelles, l’autre au reportage et le dernier sans contraintes, libérant l’expression personnelle à travers la photographie d’art. Autant de voies, avec tout ce qu’elles ont constitué d’approches et de visions, d’évolutions techniques, de critiques et auto-critiques, une vraie «Photography Academy» placée sous la direction de Ferit Kuyas, professeur et photographe internationalement reconnu.

Art in situ De master class en concerts, se révèlent ainsi des images en mouvement, des attitudes, d’incroyables travaux sur les qualités lumineuses et l’attention portée aux détails. Federico Berardi, déjà rompu aux travaux de commande, plonge petit à petit dans une pratique et une manière plus personnelles. Et de fait, en parallèle à ses portraits conceptuels, le jeune artiste de Verbier, issu de l’Ecal (Haute école des arts appliqués de Lausanne), invite avec son projet libre, à le suivre, livré tout entier à cette ouverture faîtière qu’offrent les sommets des montagnes autour de la station. De là-haut, on peut percevoir à travers un langage surréaliste, le pouvoir éternel de la musique et la puissance silencieuse de ce qui existe déjà. De Janosch Abel, Bernois formé à la Haute école d’art de Zurich, on retient d’abord la lumière, la qualité des contrastes, le cadrage, l’espace de ses photos documentaires qui donnent, dans une lecture à plusieurs niveaux dont on relève la cohérence, toute l’intensité de l’instant dérobé. Des images fortes et une qualité de relation presque intime avec les violonistes qui ont amené sa partition libre à se fixer sur les étuis de leurs instruments. Des «sacs, des housses de voyage» comme il les décrit lui-même, et leur contenu comme autant de signes autobiographiques de leur propriétaire.

«Chez Nadja Kilchhofer, Bernoise elle aussi formée à l’Ecal, j’aime la justesse du regard et le sens de l’humour au service d’œuvres étonnantes dans les trois thématiques», remarque Ferit Kuyas qui souligne le très haut niveau de l’ensemble de la production. Les échanges d’idées entre les photographes, les longues soirées passées à discuter de chaque image ont servi de stimulation à une «équipe soudée, engagée, dynamique» dont les sélections de photos, présentées au public dans l’atelier de photographie installé au coeur du village et dans les hauts lieux du festival, ont notamment séduit Christian Thompson. «Je n’ai jamais vu d’images aussi marquantes en quinze ans» indique le Directeur de la Verbier Festival Academy. Au fil de l’exposition et de l’ouvrage à paraître qui leur sont consacrés, grâce à l’appui de la Banque Julius Baer, on découvrira aussi l’œuvre de Christoph Däppen, Bernois de la Formation de photodesign de Berne/Bienne, ses traversées du miroir, ses tentatives de capter le monde intérieur des musiciens par le trait de lumière précis dans leur regard. C’est l’aboutissement de tout un travail méticuleux et de premier jet en amont… Et, au-delà du portrait imposé, la photo d’art, l’état de transe sur le visage des violonistes, tandis qu’ils interprètent chacun leur morceau préféré. Quant au Lucernois Olivier Wuëst, de la F+F de Zurich, on peut apprécier longuement les nuances de sa palette éminemment personnelle. Des couleurs chaudes, mais pas saturées, de la consistance mais une sorte de transparence minérale et cette ambiance atemporelle de l’instant. Au final, une attitude réellement contemporaine. Par la photo, on pourra également s’immerger dans l’âme même, singulière et multiple, de Verbier durant la manifestation. Son activité frénétique et son atmosphère détendue, ses vibrations enchantées et ses cafés bondés.

Proposer des master class à des photographes en devenir dans le cadre d’un festival de musique, cela ne s’était jamais vu et relève d’un pari visionnaire. La Banque Julius Baer qui a insufflé un vent nouveau dans ce domaine saura assurément l’inscrire dans la durée.

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