Voyage en terrede feu

Rencontre à Genève, autour d’un bracelet unique, avec Franklin Adler. Pour vivre encore et toujours avec art, voilà plus de trente ans que la maison joaillière sculpte la nuit et dynamite le soleil en transformant le carbone en lumière et le cœur de la terre en frémissements d’esthètes.Autour du poignet, l’union audacieuse des diamants blancs, et des jaunes rarissimes, d’unjaune canari très prononcé, qui ressortent comme des taches animales sur un fond de diamants noirs, de ceux, infiniment précieux, que l’on a cru un temps déchus, relégués à l’usage industriel. Tous calibrés à l’identique au dixième de millimètre pour donner au sertissage son velouté particulier. Une fluidité érotique et chaste, un toucher de soie façonné comme un souffle.Sculptural, le bracelet «Girafe» a de l’esprit et le goût du joyau sensuel et tactile, minutieusement travaillé, que l’on regarde de tous les côtés. Osmose paradoxale entre le lyrisme oriental et l’Art déco, avec tout ce que son langage implique d’osé et de révolutionnaire, la pièce est exemplaire d’une créativité originale qui n’a pas froid aux yeux, démystifiant depuis ses débuts les codes du classicisme et les tendances à œillères. La mission des bijoux Adler? Fusionner les cultures, transmuer les traditions culturelles en légendes modernes, raviver l’enchantement dans des parures aux formes à la fois baroques et épurées. Engendrer le frisson qui s’éveille lorsque le luxe devient art et la nature se fait surnaturelle.Car ici, quel que soit par ailleurs son adéquation à l’actualité des désirs et ses anticipations sur les courants de...

Rencontre à Genève, autour d’un bracelet unique, avec Franklin Adler. Pour vivre encore et toujours avec art, voilà plus de trente ans que la maison joaillière sculpte la nuit et dynamite le soleil en transformant le carbone en lumière et le cœur de la terre en frémissements d’esthètes.
Autour du poignet, l’union audacieuse des diamants blancs, et des jaunes rarissimes, d’unjaune canari très prononcé, qui ressortent comme des taches animales sur un fond de diamants noirs, de ceux, infiniment précieux, que l’on a cru un temps déchus, relégués à l’usage industriel. Tous calibrés à l’identique au dixième de millimètre pour donner au sertissage son velouté particulier. Une fluidité érotique et chaste, un toucher de soie façonné comme un souffle.Sculptural, le bracelet «Girafe» a de l’esprit et le goût du joyau sensuel et tactile, minutieusement travaillé, que l’on regarde de tous les côtés. Osmose paradoxale entre le lyrisme oriental et l’Art déco, avec tout ce que son langage implique d’osé et de révolutionnaire, la pièce est exemplaire d’une créativité originale qui n’a pas froid aux yeux, démystifiant depuis ses débuts les codes du classicisme et les tendances à œillères. La mission des bijoux Adler? Fusionner les cultures, transmuer les traditions culturelles en légendes modernes, raviver l’enchantement dans des parures aux formes à la fois baroques et épurées. Engendrer le frisson qui s’éveille lorsque le luxe devient art et la nature se fait surnaturelle.Car ici, quel que soit par ailleurs son adéquation à l’actualité des désirs et ses anticipations sur les courants de modes, le bijou est d’abord une pierre en mutation, qui subit l’épreuve du sens. «C’est à partir de la pierre et du sentiment qu’elle transmet que le dessin du bijou commence, confie le créateur. Jamais le contraire.» Chaque création ondoie comme un travail de sensibilité, une intuition et un coup de cœur, qui à leur façon, s’approprient la matière, non pour la couturer, mais pour la libérer, la sublimer. «C’est une histoire d’amour, transférée dans l’objet pour lui donner vie».L’art de la métamorphoseSavantes, les sélections. Infinies, les variations d’éclats et les caractéristiques particulières. Du monde entier, on vient voir ici les vertiges de la terre métamorphosés, d’ici, jaillissent des pièces nées des mystères de la nature, redonnant sa fierté à la féminité dans le monde entier.Aujourd’hui, Franklin Adler vient de rapporter de Bangkok un saphir birman de 40 carats, en forme de pain de sucre. Une rareté. L’autre jour, c’était un diamant de 35 carats, couleur de rosée, «aussi exceptionnel que les diamants bleus, une erreur de la nature» qui arrivait du Botswana. Hier, demain, arrivent chez lui des pierres précieuses et semi-précieuses, des pierres «qui ont de l’âme», des pierres couleur du miel, d’inattendues réverbérations de rubis, les reflets sensuels et mystiques de l’émeraude, la douceur particulière des brillants aux reflets champagne, des diamants taillés à Anvers, Tel-Aviv, aux Etats-Unis ou encore de Russie où les artisans ont cette particularité de tailler au plus fin pour révéler d’improbables brillances, quitte à accentuer les difficultés des sertisseurs les plus délicats. Autant de magies brutes exaltées, de simples cailloux de carbone domptés.L’ouverture au mondeAvec Leyla, son épouse, qui dirige l’équipe de designers, Franklin Adler puise chez Gustav Klimt la théâtralité voluptueuse au chromatisme éclatant, auprès de Vivaldi ses frémissements baroques, chez Kurosawa l’épure et la force troublante du non-dit. Il anime son univers en esthète, et si l’on voit dans les créations Adler de la «fusion jewellery» avant la lettre, ce n’est pas fortuit.La famille a des sources multiples qui tournent en boucle entre l’Europe et l’Orient. Fils d’un éleveur équin d’origine austro-hongroise venu s’installer à Istanbul, le grand-père des frères Franklin et Carlo Adler choisissait Vienne pour accomplir son apprentissage de joaillier, une ville alors à l’apogée de ce savoir-faire artisanal. D’où cette première influence du linéaire inculqué à la culture de l’ornement extrême, qui fera le renom du créateur dans toute la Turquie. De cette aura, la troisième génération, par son retour aux sources européennes, en fera un label international, incarnant un point de vue «fusion» prémonitoire du courant qui s’impose désormais dans tous les univers hédonistes, de l’habit à la gastronomie.«J’avais découvert Genève durant les vacances d’étudiant, je suis tombé amoureux de cette ville, belle et fonctionnelle, petite et grande à la fois, C’est ici que j’ai choisi d’être pour développer la marque».L’enfance de l’artLes Adler ont donc grandi autrement, comme leurs joyaux, en toute transversalité. Franklin Adler évoque ses passions originelles. Si chaque femme naît avec une pierre précieuse dans le cœur, lui en a fait les jouets de son enfance. «Dès l’âge de six ans, je fréquentais l’école située dans le même bâtiment que la boutique et l’atelier de mon grand-père. Il m’attendait après les cours avec un rouleau au chocolat viennois et me laissait jouer avec les ambres, les améthystes, les topazes. Ces premières impressions m’ont marqué à jamais.» Dès l’âge de 23 ans, sur sa terre natale d’abord, il n’a de cesse dès lors d’ouvrir un regard neuf sur l’univers des pierres, imposant la différence, en affinité avec les arts et les émotions des femmes.

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