WHY, why not ?

Homme libre, toujours tu chériras la mer… Est-ce cette injonction baudelairienne qu’ont eue à l’esprit les concepteurs de WHY pour leur première œuvre en commun, définie comme «un nouvel art de vivre en mer ?» Toujours est-il que pour cette première collaboration entre le constructeur monégasque de yachts de luxe Wally et la célèbre maison française Hermès, rien n’a été fait dans la demi-mesure.La coque, de conception norvégienne, présente des proportions étonnantes, approchant le 1/3-2/3, qui donnent au navire un aspect imposant et rassurant à la fois; de fait, sa stabilité est telle qu’il devrait pouvoir conserver sa vitesse de croisière même par une mer assez formée (douze nœuds maintenus jusqu’à une mer de force quatre).Cette coque atypique permet également des performances intéressantes sur le plan de la consommation d’énergie, puisqu’elle exige, semble-t-il, sensiblement moins de carburant pour fendre les flots que celle d’un yacht classique. En effet, durant toute sa conception, la volonté a été constante de créer un bateau au plus faible impact environnemental possible, pour un yacht de luxe s’entend. Comme le déclare Luca Bassani Antivari, le CEO de Wally: «si l’on veut être totalement écologique, la seule réponse est la voile.» Mais voilà, dix pour cent seulement des acheteurs potentiels se sentent l’âme d’un Éric Tabarly, et le marché a ses raisons qui ignorent le cœur. Pour autant, avec ses neuf cents mètres carrés de panneaux photovoltaïques ceinturant la coque et courant sur le toit, ajoutés à des techniques sophistiquées de récupération de chaleur et de...

Homme libre, toujours tu chériras la mer… Est-ce cette injonction baudelairienne qu’ont eue à l’esprit les concepteurs de WHY pour leur première œuvre en commun, définie comme «un nouvel art de vivre en mer ?» Toujours est-il que pour cette première collaboration entre le constructeur monégasque de yachts de luxe Wally et la célèbre maison française Hermès, rien n’a été fait dans la demi-mesure.
La coque, de conception norvégienne, présente des proportions étonnantes, approchant le 1/3-2/3, qui donnent au navire un aspect imposant et rassurant à la fois; de fait, sa stabilité est telle qu’il devrait pouvoir conserver sa vitesse de croisière même par une mer assez formée (douze nœuds maintenus jusqu’à une mer de force quatre).Cette coque atypique permet également des performances intéressantes sur le plan de la consommation d’énergie, puisqu’elle exige, semble-t-il, sensiblement moins de carburant pour fendre les flots que celle d’un yacht classique. En effet, durant toute sa conception, la volonté a été constante de créer un bateau au plus faible impact environnemental possible, pour un yacht de luxe s’entend. Comme le déclare Luca Bassani Antivari, le CEO de Wally: «si l’on veut être totalement écologique, la seule réponse est la voile.» Mais voilà, dix pour cent seulement des acheteurs potentiels se sentent l’âme d’un Éric Tabarly, et le marché a ses raisons qui ignorent le cœur. Pour autant, avec ses neuf cents mètres carrés de panneaux photovoltaïques ceinturant la coque et courant sur le toit, ajoutés à des techniques sophistiquées de récupération de chaleur et de production d’énergie, le Why 58X38 devrait économiser environ deux cents tonnes de diesel sur une année standard.Un homme dont nous avons déjà eu l’occasion de parler dans Artpassions (cf. n° 14 de juin 2008) a été l’une des chevilles ouvrières de cet ambitieux projet: il s’agit du designer italien Gabriele Pezzini, nommé officiellement au début de 2009 directeur du design d’Hermès, après avoir travaillé à plusieurs reprises pour la maison française.

On se souvient qu’Hermès avait proposé sa propre déclinaison de la voiture la plus rapide du monde, la fabuleuse Bugatti Veyron, boostant encore un peu plus le tarif déjà stratosphérique de ce véhicule d’exception. C’est l’Italien qui, à l’époque, avait supervisé la customisation du monstre avant de prendre en main l’aménagement d’un hélicoptère EC135 de la firme Eurocopter. Logiquement, l’aménagement intérieur d’un yacht de luxe et de prestige vient donc ajouter un item supplémentaire à la panoplie pour happy (very) few siglée Hermès.Fidèle à l’adage du designer, la forme égale la fonction, le navire propose, sur trois niveaux, des espaces largement ouverts où la lumière et la chaleur peuvent être modulées par de gigantesques stores vénitiens commandés électriquement, tandis qu’un puits central accueille un large escalier tournant.Avec ses trente-six mètres de large, la poupe tout entière constitue une plage – pour ne pas dire un front de mer – à fleur d’eau, à donner des envies de farniente au plus inexorabledes ascètes. Cette âme perdue pourrait, dans un même élan de damnation, profiter du spa (hammam, salle de fitness et cabine de massage), de la salle de cinéma ou du piano-bar se trouvant également sur le pont inférieur. Le niveau intermédiaire comprend les suites, ainsi qu’un lounge et une bibliothèque. Sur le pont supérieur, outre les chambres des officiers et le poste de commandement, on trouve les appartements de l’armateur du navire. La proue accueille quant à elle une piscine thermo-réglée de vingt-cinq mètres de long, qui en épouse la forme, et une promenade qui en suit les contours pour redescendre en pente douce, de chaque côté du navire, vers le pont central, atteignant cent trente mètres de long.Servies par les vingt hommes d’équipage que requiert ce mastodonte des mers (plus de trois mille quatre cents mètres carrés d’espace habitable et un déplacement de deux mille quatre cents tonnes), les douze invités pourront à bon droit proclamer ubi bene, ibi patria: là où je me trouve bien, là est ma patrie.


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