Art Élysées !
Art Élysées ! Chaque année, la plus belle partie de la « plus belle avenue du monde », sise entre le Petit Palais et la place de la Concorde – celle qu’apprécient les lecteurs de Proust –, accueille trois longues structures éphémères où flâner, scruter et lorgner puis, pour les plus chanceux d’entre nous, piocher. Ainsi pourra-t-on prolonger, en acquérant même un ou deux souvenirs idéaux, la visite des grandes expositions Picasso et Miró qui se tiennent actuellement à Paris, au musée d’Orsay et au Grand Palais : quelques beaux dessins de ces deux artistes sont en effet proposés ici. Que de variétés réparties dans ces sortes de stalles ! aussi chics que celles de Chantilly.
Les gros pixels que le fascinant Invader sème sur les façades du monde entier vous intéressent-ils ? Rendez-vous sur le stand de la galerie Le Feuvre & Roze. Vous cherchez depuis des mois un Marquet ? (Qui ne cherche un Marquet ?) Allez-voir celui que propose Helene Bailly Gallery, La baie de Tunis. On ne se lasse pas d’arpenter le stand de la Galerie des Modernes : allez donc considérer là-bas à droite ce beau dessin d’Henry Moore ; revenez sur votre gauche, et admirez cet accrochage : deux dessins de Michaux, deux dessins Geer Van Velde, encadrant une toile de ce dernier, une merveilleuse vue de Port-la-Nouvelle.
Autre confrontation des plus réussies – me semble-t-il –, à l’entrée du stand de la Galerie Alexis Lartigue : une Composition de Soulages, brun, noir et beige, presque lisse, et un Vasarely lavande et fuchsia intitulé Kosa-a. Il est un stand enfin dont le catalogue fait tant rêver, homérique, féérique : Giorgio de Chirico, François Morellet, Fernand Léger, Max Ernst, Georges Braque, Claude Lalanne, Jean Arp, Salvador Dalí, Man Ray, André Derain, Jean Lurçat, Alexander Calder, Yaacov Agam, Jean Cocteau ou encore Sonia Delaunay ; le passionnant stand de Didier et Martine Haspeslagh, marchands de bijoux londoniens.