Apprivoiser la lumière
Claude Lorrain et la perception du paysage
Claude Lorrain (1600-1682) a élaboré une approche personnelle de l’estampe au cours des années. Il fut considéré comme le maître du paysage classique.
Grâce à l’acquisition, en 2011, d’un ensemble important d’œuvres de Claude Lorrain, avec l’aide du SAMAH et de plusieurs mécènes , le Cabinet des estampes d’arts graphiques du musée d’art et d’histoire propose une exposition très pointue de cet artiste et dévoile de précieuses recherches techniques.
Claude Lorrain fit carrière à Rome , sous le nom de Claude Gellée , dit le Lorrain en référence à sa région d’origine. On ne sait que peu de choses de sa jeunesse. Il est orphelin à douze ans, il travailla à Naples puis à Rome et retourna pour une courte durée en Lorraine avant de s’établir définitivement à Rome en 1627.
Il a bouleversé la tradition en traitant la nature de ses paysages arcadiens par une description exacte et exigeante.
C’est une nouvelle approche du paysage par une étude très précise.
Il concilie l’observation de la nature pratiquée par les artistes du nord de l’Europe avec les exigences de la peinture de l’histoire ou de sujets bibliques. Le dessin est pour lui un moyen de comprendre la lumière et les ombres, d’imiter les effets , de capter les atmosphères avec précision.
Son objectif constant est la parfaite maîtrise des effets de couleurs et d’ombres dans la peinture .
Il en fera un de ses défis majeurs …
Entre la peinture, le dessin et l’estampe, il recherche des solutions plastiques les plus adaptées.
Il peut à la fois s’inspirer d’un dessin ou d’un tableau pour réaliser son œuvre ou s’en écarter pour arriver à ses fins !
L’estampe devient pour lui un champ d’exploration dans lequel seule l’encre noire peut créer des effets de lumière .
L’exposition interroge sur les différents aspects de son travail, les conséquences de sa notoriété et surtout son influence sur ses pairs jusqu’au XIXe siècle .
C’est aussi la première représentation de cet ensemble d’œuvres acquises il y a quelques années articulée autour de quatre salles.
En les parcourant, on constate que la production imprimée de l’artiste montre des ruptures et des changements dans sa manière d’appréhender cette pratique : au début encore hésitante, elle devient plus élaborée au fil des ans .
Le Lorrain tiendra un catalogue raisonné de son œuvre . Acquis au début du XVIIIe siècle par le Duc de Devonshire, cet album connut une large diffusion .
Cabinet d’arts graphiques du musée d’art et d’histoire, Genève jusqu’au 16 juin 2019