L’INVITÉ D’ARTPASSIONS

Pierre Keller
Pierre Keller
Face cachée du personnage public, la collection de Pierre Keller se dévoile au Musée Jenisch à Vevey. Celui qui fut le remuant, efficace et influent directeur de l’ECAL après avoir été artiste, professeur et délégué du canton de Vaud aux festivités du 700e anniversaire de la Confédération et avant de devenir président de l’Office des vins vaudois, est aussi un éditeur et un collectionneur de toujours. Une collection de cinquante ans d’art et d’amitiés que traversent aussi ses goûts pour la musique (le festival de jazz de Montreux et la Dolce Vita), l’architecture, le design, la vigne et le vin. De Tinguely à Keith Haring, de John Armleder à Mario Botta ou Bernard Tschumi, ou des frères Bouroullec ou Campana à Balthus, Hodler ou Louise Bourgeois. Quelle est l’importance de l’art dans votre vie ? Mon père était gypsier-peintre. J’aimais ses bidons de couleur, la pâte, les pigments, les siccatifs… Je tamisais les pigments pour lui, j’étais son préparateur. Je viens de là ! Et c’est devenu toute ma vie ! Amateur d’art, lequel privilégiez-vous ? La peinture. Je m’intéresse bien sûr aux autres arts et aux autres media visuels, mais rien, pour moi, ne remplace la sensualité de la peinture. Le courant artistique avec lequel vous avez le plus d’affinités. J’ai toujours été attiré par la tendance constructive, mais l’art conceptuel m’est essentiel lui aussi. Tout comme la photographie : celle qui, tout en se tenant près du reportage, crée des mondes en soi. L’artiste que vous admirez le...
Face cachée du personnage public, la collection de Pierre Keller se dévoile au Musée Jenisch à Vevey. Celui qui fut le remuant, efficace et influent directeur de l’ECAL après avoir été artiste, professeur et délégué du canton de Vaud aux festivités du 700e anniversaire de la Confédération et avant de devenir président de l’Office des vins vaudois, est aussi un éditeur et un collectionneur de toujours. Une collection de cinquante ans d’art et d’amitiés que traversent aussi ses goûts pour la musique (le festival de jazz de Montreux et la Dolce Vita), l’architecture, le design, la vigne et le vin. De Tinguely à Keith Haring, de John Armleder à Mario Botta ou Bernard Tschumi, ou des frères Bouroullec ou Campana à Balthus, Hodler ou Louise Bourgeois.

Quelle est l’importance de l’art dans votre vie ?

Mon père était gypsier-peintre. J’aimais ses bidons de couleur, la pâte, les pigments, les siccatifs… Je tamisais les pigments pour lui, j’étais son préparateur. Je viens de là ! Et c’est devenu toute ma vie !

Amateur d’art, lequel privilégiez-vous ?

La peinture. Je m’intéresse bien sûr aux autres arts et aux autres media visuels, mais rien, pour moi, ne remplace la sensualité de la peinture.

Le courant artistique avec lequel vous avez le plus d’affinités.

J’ai toujours été attiré par la tendance constructive, mais l’art conceptuel m’est essentiel lui aussi. Tout comme la photographie : celle qui, tout en se tenant près du reportage, crée des mondes en soi.

L’artiste que vous admirez le plus ?

David Hockney. Et Gilbert & George. J’aime la poésie sensuelle du premier et l’originalité de la photographie performative et décorative des seconds, loin de toute école ou étiquette.

Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre première émotion artistique ?

Les Picasso découverts à Avignon quand j’étais adolescent. Le choc ! C’était un déferlement d’œuvres qu’il avait peintes au rythme d’une par jour, avec une verve et un érotisme insatiables.

Vos œuvres incontournables.

Les géniales machines de Tinguely. C’était un artiste très sérieux qui ne se prenait jamais au sérieux. Il devrait avoir une place bien plus grande dans l’histoire de l’art.

Êtes-vous collectionneur ? Votre rapport aux objets d’art ?

Je ne suis pas un vrai collectionneur, dans le sens que je ne suis jamais à la recherche de la pièce manquante. Tout ce que j’ai amassé l’a été par coups de cœur et belles rencontres, en privilégiant les œuvres sur papier et les multiples. Sans prétention, mais avec une incroyable richesse de souvenirs.

Comment êtes-vous meublé : plutôt épuré ou chargé de souvenirs.

Côté meubles, je suis dans l’épure du design
minimal. Mais noyé dans un merveilleux fatras d’œuvres, d’objets et de souvenirs.

Un artiste que vous auriez aimé rencontrer.

Marcel Duchamp. Et l’équipe des Hollandais de De Stijl : Vantongerloo ou von Doesburg… Mondrian, lui, ne devait pas être très drôle !

Quel don artistique aimeriez-vous avoir ?

L’autre jour, dans le hall d’un grand hôtel, j’ai été subjugué par la vision d’un superbe piano à queue. Cela m’aurait bien plu d’être un pianiste virtuose à la Lang Lang…!

Quelle exposition conseilleriez-vous actuellement ?

Je préfère conseiller deux lieux que j’aime tout particulièrement et dont pratiquement toutes les expositions sont formidables : La Tate Modern et la Serpentine Gallery, toutes deux à Londres.

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