LA BEAUTÉ, UN NOUVEAU MÉTIER HERMÈS
La célèbre maison présente son seizième métier : la Beauté avec une première collection, Rouge Hermès, dédiée à la beauté des lèvres. Fruit d’un travail de conception, de recherche et de développement dans l’esprit d’excellence et des savoir-faire d’Hermès. La Beauté Hermès est une création à plusieurs mains. C’est un travail sur l’objet, la matière, la couleur, le geste, l’odorat qui exprime dans un petit volume tous les fondamentaux de la maison. C’est une esthétique de fonction réalisée comme celle qui est déclinée dans tous les objets Hermès en apportant élégance, confort et plaisir. Créés dans des matériaux nobles, assemblés manuellement, les rouges à lèvres sont faits pour durer car interchangeables. L’élégance, l’esprit et la fantaisie se déclinent en vingt-quatre couleurs inspirées par les métiers de la Soie et du Cuir : folie du juste ton. Ces objets sont sensoriels cultivant l’art du détail. Des accessoires de beauté s’ajouteront aux rouges à lèvres constituant la base d’un rituel indispensable à l’élégance du geste « maquillage ». Chaque semestre des objets seront créés pour composer une ligne de maquillage complète. Une vraie création artistique…
LEE MILLER – UNE PHOTOGRAPHE ENTRE GUERRE ET GLAMOUR
Le Musée du design de Zurich (Museum für Gestaltung) consacre une exposition monographique de la célèbre photographe Lee Miller présentant environ deux cents photographies disposées selon ses différentes phases créatives. Lee Miller, née en 1907, connue surtout pour son autoportrait dans la baignoire d’Hitler en 1945, fut en fait une photographe à l’œuvre bien plus varié. Ses reportages de guerre côtoient des photos de mode glamour. Ces deux univers ont en commun un regard surréaliste et « Vogue » fut à l’origine des commandes. Dans le New York des années vingt , elle s’intéresse à la scénographie et à l’éclairage. Condé Nast, l’éditeur de « Vogue » l’engage. Elle émigre en Europe, devient très proche de Man Ray et découvre avec le surréalisme un langage visuel proche de son regard sur le monde. Elle retourne à New York dans les années trente avant de s’établir au Caire puis à Londres où elle reprend des reportages pour le « Vogue » anglais. Elle suit les troupes alliées dès 1944. Sa pratique photographique imprégnée de surréalisme lui permet d’appréhender les horreurs de la guerre et des camps de concentration. Elle devient une journaliste d’images. Dès les années cinquante, elle cesse son activité à l’exception de portraits d’illustres hôtes qu’elle reçoit chez elle dans le Sussex où elle meurt en 1977. À voir à Zurich du 24 avril au 19 juillet 2020.
PICASSO, CHAGALL, JAWLENSKY À BÂLE
Cette troisième exposition de la Collection privée bâloise Im Obersteg pose un regard audelà du cadre de cette importante présentation. Elle explore des thématiques et des liens transcendant la collection elle-même : œuvres de jeunesse de Marc Chagall à Bâle, la découverte de Soutine à Paris et le rôle joué par Karl Im Obersteg lors des années d’infortune d’Alexej von Jawlensky. C’est à l’aide de travaux longtemps restés à l’abri des regards et à travers un dialogue avec des œuvres de la collection publique bâloise que cette magnifique sélection est présentée en mettant l’accent sur les thèmes principaux. Pour la première fois depuis cinquante ans « Arlequin assis » 1923, portrait monumental de Picasso appartenant désormais à une collection privée, sera à nouveau visible. Toutes ces œuvres sont l’expression d’une histoire individuelle qui témoigne de l’évolution d’une passion et d’inclinations esthétiques. Karl Im Obersteg s’entourait d’œuvres d’art qui suscitaient son enthousiasme. Il était fasciné par le pouvoir transformateur de l’art. Bien informé et grand connaisseur, il fit très tôt l’acquisition d’œuvres au potentiel élevé ! L’exposition propose également un aperçu de l’engagement de ce collectionneur durant les deux guerres mondiales : homme de grande influence au sein de la société, du monde politique et surtout très habile en affaires… Picasso, Chagall, Jawlensky. Chefs-d’œuvre de la Collection Im Obersteg, Kunstmuseum de Bâle, jusqu’au 24 mai 2020.
LE PALAIS LUMIÈRE, À ÉVIAN, PRÉSENTE : « LUMIÈRE ! LE CINÉMA INVENTÉ ».
Cette grande exposition est consacrée aux pionniers lyonnais du cinéma, Louis et Auguste Lumière et à leurs inventions phares dans le domaine de l’image. Les trésors des collections de l’Institut Lumière, les archives privées, les documents graphiques, les archives familiales sont mis ici en valeur. Le visiteur est plongé au cœur de la créativité de la famille Lumière par des projections et diffusions de films, des maquettes des usines Lumière, des jouets optiques du XIXe siècle, des affiches et vues panoramiques. L’épopée du cinématographe est le fil conducteur de l’exposition. Il révolutionnera notre vision du monde. C’est une véritable prouesse technique qui annonce le cinéma tout entier… Le geste de Louis Lumière relève d’un imaginaire et d’une vision du monde inestimable. En parcourant les salles, on peut se rendre compte de la modernité de cette invention, c’est une fenêtre qui s’ouvre sur le monde et un regard sur des pays et cultures lointains. Un nouveau moyen d’expression artistique est né. À voir jusqu’au 6 septembre 2020, à Évian, France.
KIKI KOGELNIK
Le Musée des beaux-arts de la Chaux-de-Fonds, en Suisse, rend hommage à l’artiste autrichienne Kiki Kogelnik, personnalité du Pop art newyorkais. Cette exposition rassemble une centaine d’œuvres des années soixante à quatre-vingts et également une redécouverte des peintres chaux-de-fonniers de l’École du gris proposée par Mathias Pfund. En 1961, Kiki Kogelnik (1935-1997) quitte l’Autriche pour s’installer à New York. Elle délaisse alors l’abstraction et aborde le corps sous différents angles. Elle observe que les corps façonnés pour la société de consommation s’en trouvent dénaturés. Ils sont vides, l’intérieur devient tout aussi inquiétant : les organes peuvent être détachés comme des pièces de rechange et remplacés pour créer des êtres hybrides, ni humains, ni machines : des cyborgs. Sur la scène artistique du Pop art, cette artiste est saluée comme une égérie de l’avant-garde, un peu marginale au féminisme discret. L’exposition « Laughing Stock » consiste en une carte blanche donnée à l’artiste Mathias Pfund pour explorer l’École du gris, mouvement qui a existé à la Chaux-de-Fonds pendant l’entre-deux-guerres. Ce projet étudie une méthode de fabrication de l’histoire de l’art s’attachant plus à l’interprétation, aux valeurs entourant la peinture qu’à la peinture elle-même. À voir jusqu’au 17 mai 2020.
PICASSO. BAIGNEUSES ET BAIGNEURS
Le musée propose une relecture du thème de la baigneuse dans l’œuvre de Picasso. Des artistes tels Ingres, Cezanne, Renoir, qui ont influencé le maître dans le traitement de ce sujet seront exposés ainsi que des contemporains : Moore, Bacon etc. On découvrira cent cinquante œuvres issues des plus grandes collections publiques et particulières. Cette exposition s’accompagne également de la présentation de pièces d’archives relatives aux différents séjours en bord de mer effectués par Picasso, rythmée par une série de photographies de l’artiste et de ses proches dues notamment à Dora Maar et Eileen Agar. Picasso. Baigneuses et baigneurs, Musée des Beaux-Arts de Lyon jusqu’au 13 juillet 2020.
CARL SPITZWEG
Le Musée des beaux-arts de Winterthour expose environ quatre-vingts œuvres capitales de ce peintre ouvert sur le monde, témoignant des contradictions de son époque, montrant l’étroitesse de la bourgeoisie. Ses peintures allient patrie et mal du pays, ouverture d’esprit et régression, tradition et modernité… C’est la première grande exposition en Suisse depuis vingt ans consacrée à cet artiste. À la fois poète et peintre Spitzweg, né en 1808 près de Munich où il décède en 1885, est considéré comme l’un des représentants majeurs de la période Biedermeier. Il suivit des études de pharmacie, de botanique et de chimie à l’Université de Munich où il s’installera comme pharmacien. Il peignit tout d’abord par passion pendant son temps libre puis en fit son activité principale dès 1833. Ses tableaux s’inspirent de la vie de la petite bourgeoisie et des paysages qui l’entourent. Il a beaucoup voyagé en Europe, le plus souvent à pied. Pour des raisons de santé, il cesse ses voyages en 1865 et resta dans sa ville natale jusqu’à sa mort. À voir jusqu’au 2 août 2020.
Pietro Sarto
L’exposition organisée par les Amis de Pietro Sarto est sous le commissariat de Rainer Michael Mason rédacteur d’Artpassions. Pietro Sarto, né en 1930 à Chiasso en Suisse, peintre et graveur, appartient à la lignée des Patinir, Tiepolo, Corot, Cezanne, il transpose le génie du lieu dans la matière colorée et la structuration de l’espace qui surplombent le réel pour s’articuler dans l’imaginaire. Cette exposition n’est ni une rétrospective ni une anthologie, ce sont des prêts obtenus, coups de cœur évoquant deux grandeurs dans la création de l’artiste : la construction du tableau et l’affirmation spatiale. La sélection s’articule en quatre volets : le portrait, la figure, la nature morte et le paysage. C’est une vision inconnue et radicalement novatrice du paysage lémanique qui s’impose aux visiteurs. Pietro Sarto, chemin de crête 19492019, à l’Espace Arlaud, Lausanne jusqu’au 26 avril 2020.
RÉTROSPECTIVE EVELYN HOFER À WINTERTHOUR
Par des voyages d’exploration à travers l’Amérique, des études sociales dans un village gallois, des visites d’ateliers d’artistes, cette photographe a créé un véritable kaléidoscope qui embrasse un demi-siècle d’histoire. C’est une œuvre complète, complexe et colorée que cette artiste, entretenant une relation étroite avec la Suisse, a laissée. Armée d’un appareil grand-format, elle s’est toujours concentrée sur l’essentiel et a saisi des photographies picturales, intemporelles et calmes. Cette exposition réunit en une rétrospective complète différentes œuvres d’Evelyn Hofer : des livres consacrés à des portraits de villes, des reportages photos sous forme d’essais, des travaux libres. Avec curiosité et ouverture d’esprit, elle a toujours saisi son vis-à-vis en une ronde de photos aux tons gris et colorés à la fois. Evelyn Hofer à la « Fotostiftung Schweiz » Winterthour, en collaboration avec la galerie m (Bochum) et l’Evelyn Hofer Estate (Munich), jusqu’au 24 mai 2020.