IMMERSION DANS LE MONDE JOYEUX D’HERMÈS
À l’occasion de l’édition digitale du salon Watches and Wonders Geneva 2021 regroupant presque tous les horlogers importants de la planète, Hermès Horloger a pris ses quartiers au BFM lieu emblématique de la vie culturelle genevoise et ancien bâtiment industriel du XIXe siècle. Pour faire écho à sa vision symbolique du temps, Hermès s’est entouré de deux jeunes artistes issus du Studio national des arts contemporains-Le Fresnoy. À l’entrée, on est accueilli par la monumentale sculpture « tensègre » de Clément Vieille qui trône au centre d’un puits de lumière. Cette sculpture, assemblage de tubes et de câbles en équilibre, haute d’environ dix mètres ne pesant que deux cent soixante-dix kilos, est d’une résistance phénoménale. Elle ressemble à un mobile. De l’avis de l’artiste, cette technique sera employée pour l’architecture du futur où primeront le minimalisme et l’économie de matière. Et, dans la plus pure tradition de l’imaginaire du temps Hermès, Pierre Pauze travaille le temps et la lumière comme un médium. Son installation explore les cycles des éléments naturels mis en mouvements grâce à des ondes, l’eau et le sable produisent des formes qui constituent ainsi une géométrie élémentaire.
Rencontre avec Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique général d’Hermès qui présente la montre H08 et les nouvelles créations métiers d’art d’Hermès Horloger.
Que représente pour vous une montre?
Il ne faut pas envisager la montre uniquement comme un «garde-temps », c’est un objet fonctionnel, mais on sait bien que l’on ne regarde pas sa montre seulement pour l’heure. C’est un objet hautement symbolique peut-être une expression de nous-même, pour moi c’est une vanité au sens noble, c’est un objet de curiosité dans lequel on peut exprimer une part de sa personnalité. Un remède contre la mélancolie parfois. Avec nos montres métiers d’art, on réalise avec sérieux un objet de curiosité, rare mais qui fait sourire. Par exemple, le T-rex n’est pas sage sur cette montre de poche. Cela fait plaisir quand on le regarde. On comprend que c’est un dinosaure fait de centaines de petites mosaïques de cuir. C’est magnifique et ça transcende le mystère de notre propre finitude.
D’où vient le terme « Le temps de l’imaginaire » chez Hermès ?
On a longtemps devisé en interne sur le temps et notre rapport à celui-ci. S’il y a un territoire qui nous paraît légitime dans le rapport au temps, qui est complexe, c’est la notion de «qualité du temps pas- sé». On peut mesurer le temps quantitativement bien sûr mais ce qui m’intéresse c’est la qualité émotionnelle de ce temps passé. Un moment de joie n’a pas la même durée ressentie qu’un moment pénible par exemple où le temps s’étire. Nos émotions influencent fortement l’impression du temps qui passe. L’émotion naît de la fusion complexe des sensations et de l’imaginaire propre à l’être humain. Le temps de l’imaginaire est une approche singulière du temps propre à Hermès. C’est accorder à cet espace émotionnel une place dans la conception même de l’objet. Lorsqu’on dessine une montre, on cherche à travailler l’idée qu’une émotion, le rire, la légèreté, le plaisir, l’étonnement vont altérer notre relation au temps et créer un temps propre comme un décalage horaire. C’est peut-être une vue de l’esprit, mais j’y crois fortement.
Pourquoi nommer votre nouvelle création de montre H08?
Je voulais deux chiffres symboliques par rapport au temps, le 0 est quand même un mystère, le néant… Le 8 vous le basculez sur le côté et ça devient le signe de l’infini et entre le néant et l’infini se trouve l’être humain. Nous sommes la seule espèce connue du vivant qui ait la conscience du néant et de l’infini… C’est sans doute le propre de la condition humaine, et je souhaitais que derrière cette apparence de montre sport-chic il y ait une pensée qui aille plus loin. J’aime l’idée qu’une montre nous emmène dans un songe, dans un voyage imaginaire par une multitude de petits signes. J’éprouve la même chose devant une œuvre d’art.
2015, Apple Watch Hermès, racontez-nous ce partenariat audacieux avec Apple.
L’Apple Watch n’est pas une montre ! C’est un ordinateur que l’on porte au poignet, c’est un outil dense et extrêmement complexe que l’on choisit de porter, on ne parle pas du même objet. Hermès a toujours essayé d’accompagner ses clients dans leur époque avec ses savoir-faire et dans une dimension innovante. La collaboration entre Apple et Hermès est la rencontre de deux cultures apparemment différentes mais unies par des idéaux et des principes profondément enracinés comme la quête de l’excellence et l’authenticité. Nous sommes également unis par cette idée d’attention au design de l’objet dans son détail le plus infime. Jony Ive que je connaissais bien et moi avions une passion commune pour nos entreprises respectives. L’intention n’était pas de faire de co-branding, on pouvait travailler ensemble dans une confiance mutuelle sans que l’un ou l’autre veuille dominer. Avec Apple on peut parler d’un attelage technocraft. Je pense que la haute technologie et le savoir-faire peuvent se marier, c’est ma vision d’un monde à la Jules Verne, le capitaine Nemo navi- guant dans son sous-marin incroyablement aménagé et décoré, et qui était en même temps probablement à propulsion nucléaire ! Travailler avec Apple c’était l’idée de se demander si un artisan qui travaille le cuir peut s’associer à la plus haute technologie ? La réponse est oui car si vous la portez, vous verrez que le mariage des deux élève l’objet. En permettant à des objets connectés de devenir grâce à Hermès, des objets sensuels, durables, des compagnons de vie, on ouvre une voie nouvelle. La collaboration se poursuit dans un esprit de création sans cesse renouvelé.
Parlez-nous de votre rôle de directeur artistique général d’Hermès. Peut-on dire que vous êtes l’âme, le garant du patrimoine de la maison de génération en génération, car vous choisissez tous les créateurs des objets de vos différents métiers ?
C’est plus complexe que cela, avant tout, je fais partie d’un dispositif très large dans lequel chacun prend ses responsabilités. La mienne est de conduire et d’animer l’ensemble des équipes de créations de la maison Hermès. Dans la culture particulière de la maison, chacun s’engage à donner le meilleur de lui-même, chacun doit se dire : «Dans la fonction que j’occupe au sein d’Hermès, j’ai de l’audace, j’ose, je vais le plus loin possible dans ma réflexion, dans mon travail, j’apporte mon talent en prenant mes responsabilités. » Je me suis aperçu que chacun à son niveau est garant des valeurs de la maison. Il y a un attachement profond à l’entreprise et beaucoup de garde-fou et c’est pour cela que la maison est solide. Parfois un artisan peut venir me voir et me dire: «Vous savez… ça ce n’est pas pour nous…» Dans tous les métiers d’Hermès, des générations d’artisans ont forgé cette culture de la transmission. Il y a bien sûr aussi la famille dont je fais partie en tant que membre de la sixième génération depuis le fondateur, et j’ai entre autre la mission de transmettre les valeurs acquises par nos aïeuls. Tout cela découle de nos origines protestantes avec un sens aigu des valeurs. Nous sommes certes une maison parisienne, mais finalement très suisse par certains côtés en termes éthiques assez anglaise en termes de style. Cette maison s’est construite autour de savoir-faire qui sont devenus des métiers. Nous sommes des selliers, devenus maroquiniers, soyeux, bijoutiers, fabricants de vêtements, de montres, de meubles, de chaussures… Tous ces métiers sont des «entreprises autonomes» au sein de notre maison: la montre Hermès rassemble une équipe indépendante basée en Suisse, sous la direction artistique de Philippe Delhotal. Mon rôle est non seulement d’être le garant d’un style et un passeur de culture, mais il est aussi d’animer un groupe d’individus très talentueux qui porte la création dans chacun des métiers d’Hermès. Je suis aussi convaincu que notre œuvre est collective, et que le talent de chacun contribue au succès de l’ensemble.
Vous êtes donc entouré de plusieurs directeurs artistiques pour chaque métier, comment fonctionnez-vous ?
La maison compte aujourd’hui seize métiers avec le nouveau métier de la Beauté. J’accompagne la création de l’ensemble de ces métiers. Je travaille avec chacun des directeurs artistiques comme Véronique Nichanian et Nadège Vanhée-Cybulski pour les PAP Homme et Femme, Charlotte Macaux Perelman et Alexis Fabry pour l’univers de la maison, Pierre Hardy pour la Bijouterie et la Chaussure, Christine Nagel pour les Parfums ou Philippe Delhotal pour la montre comme je l’ai déjà mentionné. L’essentiel de mon rôle est d’accompagner cette création au sein de chacun des métiers. Participer à la réflexion stratégique, stimuler les idées créatives, construire les collections dans un dialogue permanent avec l’ensemble des acteurs de la création, comprendre à la fois leur ambition et leur démarche, et bien m’assurer que la création reste audacieuse, cohérente avec nos valeurs et le style de la maison. C’est un joyeux ballet à la fois incessant, foisonnant et créatif !
En vous associant aux ateliers et artisans qui confectionnent pour votre maison, vous sauvegardez des patrimoines et des savoir-faire. Quelle est ensuite votre relation avec eux… ?
Les choses se sont toujours faites de manière organique chez Hermès. Prenons l’exemple de la soie qui est la base de ma formation dans les arts appliqués. Mon grand-père Robert Dumas s’est intéressé à la soie dès 1937 car il souhaitait éditer ses propres dessins au lieu des modèles exclusifs proposés par nos fournisseurs lyonnais. Des nouvelles techniques sont apparues après-guerre comme la sérigraphie avec la photogravure permettant de fixer des dessins sur des toiles de nylon pour ensuite imprimer des images avec une technique dite « d’impression au cadre ». Robert Dumas ne connaissait pas cette technique, mais un graveur lyonnais, Marcel Gandit, amoureux de son métier savait que la maison Hermès s’intéressait à la soie. Il est venu à Paris rencontrer mon grand-père et ils se sont liés d’amitié. Ils ont exploré cette technique et ont progressé ensemble. Le succès du carré Hermès nourrit cette relation et nous permet de continuer à grandir et de perfectionner nos savoir-faire. Après deux générations, ce partenaire historique rejoindra naturellement le groupe Hermès. Au cours des années, nous avons intégré une grande partie de la filière textile de la soie. Ce principe d’intégration verticale fait partie du modèle artisanal responsable de la maison Hermès, guidé par notre attachement à la qualité, à la traçabilité et à la préservation des savoir-faire. Cela se fait de manière naturelle basée sur une relation de confiance et de respect. Nos relations avec nos fournisseurs sont aussi celles d’artisan à artisan. Ces intégrations verticales nous donnent des ailes et une grande liberté de conception et de création. En étant au cœur des savoir-faire, et donc proche des artisans, on est directement confronté à la matière. Cela rend à la fois humble et ambitieux ! Par exemple, on apprend très vite que l’on ne peut pas faire ce que l’on veut avec le métal, le cuir, le cristal ou les couleurs. On doit «écouter la matière» et seul celui qui la travaille, la confronte, la transforme, en est capable. J’adore poser une question difficile à résoudre à un artisan qui revient presque toujours avec des solutions ingénieuses et créatives. En nous associant aux ateliers, nous enrichissons le processus de création.
Dans le cadre d’éditions de carrés d’artiste vous avez collaboré avec Josef Albers, Daniel Buren, Hiroshi Sugimoto, et Julio le Parc, pensez-vous poursuivre dans ce sens ?
En préambule, il faut rappeler que le propre d’un carré Hermès est qu’il s’inscrit dans un style. L’auteur peut être un artiste, un graphiste, un illustrateur, mais quel que soit son propre univers créatif, il doit se plier à l’exercice de créer un carré Hermès. Avec Hermès Éditeur, une édition de carré d’artistes en série limitée, nous avons fait une exception : nous avons invité des artistes à confronter leur démarche créative à nos outils de production. Cette confrontation du travail d’un artiste avec nos savoir-faire ouvre un dialogue nécessaire qui nous permet d’innover, de développer de nouvelles expressions et d’avancer dans la maitrise de nos savoir-faire. Nous avons commencé en collaboration avec la Fondation Josef et Anni Albers avec la reproduction d’une série d’Hommage au Carré dans différentes variantes de couleurs. Un hommage à un des pères fondateurs de la pratique et de la pensée moderne de la couleur. Josef Albers s’est intéressé à son époque à la sérigraphie et s’interrogeait aux problèmes liés à l’impression d’aplats de couleurs. Ce fut une première expérience extrêmement enrichissante pour nos artisans qui remirent en pratique l’impression dite «bord à bord». Ensuite Daniel Buren est arrivé avec un projet très ambitieux qui faisait appel à la technique d’impression au jet d’encre sur textile, cette technique en était à ses débuts. Nous avons été obligés de faire un travail incroyable en faisant évoluer nos outils de production pour concrétiser ses idées. Hiroshi Sugimoto, nous a poussés dans nos retranchements, toujours sur jet d’encre en nous forçant à reproduire des images immatérielles. Il avait installé dans son atelier, un prisme géant qui reflétait la lumière du matin et projetait la lumière blanche réfractée sur son mur. Il prenait des polaroids dont nous devions reproduire les images, l’enfer pour un sérigraphe! Ça a été un travail époustouflant. Enfin, on a travaillé avec Julio Le Parc, cette figure majeure de l’art cinétique et optique avec lequel nous avons produit des carrés chromatiques. Julio devrait avoir sa première exposition au Japon cet été, au sein du Forum, cet espace d’exposition dédié à l’art contemporain au sein de la maison Hermès de Ginza à Tokyo.
Quel est le cheminement de votre pensée, comment trouvez-vous vos inspirations…?
C’est une question à la fois simple et complexe. Tout m’inspire. Je suis profondément curieux et enthousiaste par nature. Toutes les pratiques, toutes les disciplines m’intéressent, avec une prédilection pour la science, l’astronomie, les arts et la culture. C’est vaste! Mais au final, ce qui me touche le plus, ce sont les personnes, et ce qui m’émeut et me nourrit spirituellement, c’est la Nature. Je vis à Paris qui est un vivier, et je suis confronté à la création dans la maison par mon métier mais qui fait aussi appel à une multitude de talents créatifs, tels que photographes, architectes, illustrateurs, metteurs en scène… pour la production de nos films, vidéos et nos divers contenus de communication. Tous ces métiers de création se retrouvent autour d’Hermès. Les collaborations se font par capillarité ou par «sérendipité», un anglicisme qui est un mélange de hasard et de flânerie avec l’idée que vous provoquez l’aléa. Mais surtout j’essaie de cultiver les notions de curiosités et d’étonnement. Le plus grand danger c’est d’être blasé.
Les préoccupations actuelles vont vers la protection de l’environnement, depuis toujours Hermès a refusé le principe d’obsolescence, comment arrivez-vous à maintenir ce précepte transmis par votre famille?
La protection de l’environnement est aujourd’hui l’enjeu majeur. Mon grand-père me disait : « Le luxe c’est ce qui se répare », on est là au cœur de la préoccupation d’Hermès. La durabilité est au cœur du modèle artisanal de notre maison. Nous comptons dans nos manufactures en France cinq mille six cents artisans qui travaillent pour nous, et l’on a réussi, grâce à ce « socle» à faire de l’artisanat à grande échelle un modèle économique vertueux. Cette base artisanale participe à l’objet durable, il est une somme de matières que l’on assemble avec à chaque étape la volonté de faire le meilleur. Bien sûr certaines choses se consomment comme le parfum, mais je suis très fier car désormais nos flacons et les tubes de rouges à lèvres par exemple sont rechargeables et l’emballage est recyclable, on progresse. On dit souvent que nos objets ne sont pas chers, mais qu’ils sont coûteux car chaque étape demande une attention et une exigence de qualité extrême car on souhaite qu’ils durent longtemps. Cette notion de durabilité, de réparabilité, d’âme est très fortement ancrée chez nous, aujourd’hui vient s’ajouter la notion d’écoresponsabilité à celle de développement durable.
Vous avez choisi le thème de l’Odyssée pour 2021, qu’est-ce qui a guidé votre choix, l’attrait du voyage ?
Le thème est une invitation à porter un regard nouveau et unique sur les collections de la maison sous des angles chaque fois différents. Nous avons presque deux siècles d’histoire et une densité très forte d’informations et de culture. C’est mon père Jean-Louis Dumas qui a eu l’idée des thèmes en 1987 à l’occasion des cent cinquante ans de la maison. Ainsi sont nées l’année du Cheval, l’année de l’Arbre, du Soleil… En 2005, le dernier thème choisi par mon père était l’année du Fleuve, c’est une métaphore d’Hermès qui prend son inspiration dans mille sources. Je me souviens d’ailleurs que le livre de chevet de mon père était Siddhartha d’Hermann Hesse, il devient un passeur sur le fleuve et le fleuve devient une métaphore de la vie,il se retire de la vie pour la contempler… cela m’a vraiment ému car j’ai compris que mon père nous disait par-là qu’il avait décidé d’arrêter de travailler, il s’est alors retourné vers moi en me disant : «Le prochain c’est toi ! ». J’ai compris que le prochain thème c’était moi qui allais le choisir. Pour lui la vraie responsabilité d’un directeur artistique était de donner cette impulsion, ce regard et il m’a transmis ce rôle. Pour être honnête, j’ai paniqué car j’ai compris l’énorme responsabilité: que vais-je pouvoir dire aux équipes… ? Jean-Louis Dumas va partir à la retraite sur ce magnifique thème qu’est l’année du Fleuve… J’ai repris mes esprits et me suis dit que finalement après le départ d’un grand chef, il fallait revenir à nos racines. Que sommes-nous avant d’être une marque française ? Nous sommes une maison parisienne. On a donc célébré Paris et le thème de 2006 fut « Un air de Paris ». Aujourd’hui les thèmes découlent de réflexions multiples. Il se préparent trois ans à l’avance, et la part d’intuition dans le choix du thème est importante. Je ne peux vraiment le rationaliser mais j’ai eu le pressentiment que 2021 serait une Odyssée. Le récit de l’Odyssée d’Homère a bercé mon enfance et finalement je me suis dit que l’histoire d’Hermès, toute proportion gardée, était une odyssée. Comme Ulysse, il faut être prêt aux obstacles et embûches, ces mêmes obstacles qui nous apprennent à progresser. Au final, l’Odyssée d’Hermès est un voyage qui continue depuis 184 ans, un voyage peut-être plus important que sa destination…
Êtes-vous collectionneur, collectionnez-vous l’art contemporain… ?
J’aime m’entourer d’œuvres et d’objets qui m’inspirent.
Quand on entre dans le monde d’Hermès, ses objets ses publications, ses médias, Instagram… on a le sentiment de retrouver la maturité et la tradition tout en restant dans le monde ludique de l’enfance. Est-ce vous…?
(Sourire) Vous savez, l’âme d’enfant est une culture maison, j’ai été élevé comme ça. Il ne s’agit pas d’être enfantin mais de garder la fraîcheur du regard de l’enfant. J’aime beaucoup le travail de Giuseppe Penone qui a été de chercher le premier arbre dans l’arbre. Je m’explique : l’enfant qui est en nous n’est pas mort il ne demande qu’à sortir. La joie de vivre, l’optimisme, cette énergie sont des biens précieux qui doivent être éveillés chez les adultes qui se prennent beaucoup trop au sérieux.
Hermès est un monde d’adulte imaginé par des enfants (sourire).
Merci je prends ça pour un compliment car c’est dans cet état esprit que l’on travaille.