Née de l’union de deux familles, la Maison Van Cleef & Arpels ne cesse d’incarner depuis plus d’un siècle l’excellence en matière de création joaillière. Démonstration éblouissante avec sa toute nouvelle collection baptisée Legend of Diamonds – 25 Mystery Set jewels qui sublime avec éclat les mille et une métamorphoses d’un diamant d’exception de 910 carats.
C’est une histoire teintée de merveilleux qui a présidé à la genèse de la toute dernière collection de Haute Joaillerie de Van Cleef & Arpels. Imaginez la rencontre entre un diamant brut de la taille d’un gros oeuf originaire de la mine du Letseng, au Lesotho (en Afrique Australe), et le savoir-faire vertigineux de la célèbre Maison installée, depuis 1906, au numéro 22 de la place Vendôme, à un vol d’oiseau du Ritz et du Meurice. De cette union bénie des dieux de la Création est né un ensemble de vingt-cinq pièces – colliers,
bagues, boucles d’oreilles, clips et autres bijoux transformables – dont la splendeur le dispute à la virtuosité. « Un classicisme audacieux », tel est le subtil équilibre incarné par cette Maison qui ne cesse de rechercher aux quatre coins du monde les gemmes les plus rares pour repousser toujours plus loin les expérimentations techniques. Point de hasard si les têtes couronnées de la vieille Europe comme, de nos jours, les étoiles du Septième Art arborent à leur cou et à leur poignet les somptueuses parures nées dans l’intimité des ateliers de Van Cleef & Arpels !
Présenté en 2018 par le diamantaire Jean-Jacques Taché, le Legend of Lesotho (comme son pays d’origine aime le surnommer) avait, il est vrai, de quoi fasciner le Président de Van Cleef & Arpels. « La Maison travaille peu à partir de pierres brutes. Nous partons traditionnellement de pierres taillées et facettées, déjà propres à l’usage en joaillerie. C’est donc la première fois depuis plusieurs décennies que nous accompagnons un projet depuis son point de départ – l’extraction de la pierre – à la finalisation d’une collection de Haute Joaillerie. L’apparition de ce brut extraordinaire nous a apporté cette occasion unique de raconter une histoire autour du diamant », explique ainsi Nicolas Bos avec enthousiasme. Dotée d’une couleur D parfaite et d’une transparence optique exceptionnelle, cette pierre fascinante n’est autre que le cinquième
diamant brut le plus important en poids (910 carats), en taille, et en en qualité jamais extrait. « Trouver une pierre de cette envergure à l’état brut est vraiment émouvant. C’est un peu ce dont on peut rêver mais qu’on n’ose pas imaginer. Nous sommes ici à l’origine du diamant, après sa formation, alors qu’il n’y a pas encore eu d’intervention de l’homme. Quand je vois un brut comme celuici, j’aimerais le garder ainsi, car la pierre est tellement belle », regretterait presque le Directeur du service Pierres de Van Cleef & Arpels.
C’était sans compter sur cette alchimie secrète tissée entre les différents corps de métier et les technologies les plus sophistiquées pour faire naître de ce bloc de diamant brut soixante-sept pierres taillées d’exception propres à stimuler, par leur silhouette (ovale, poire, émeraude…) et leur taille (la plus importante pèse 79,35 carats) la créativité
des dessinateurs.
Certes, Van Cleef & Arpels n’est pas la seule Maison à s’être emparée d’une pierre d’exception pour en extraire des gemmes destinées à éblouir sa clientèle. On se souvient ainsi de l’acquisition en 2015 par la Maison Graff du célèbre Lesedi la Rona originaire du Botswana, considéré comme le deuxième plus gros diamant au monde avec ses 1109 carats. La célèbre Maison britannique en avait extrait, elle aussi, soixante-sept pierres taillées, dont une excédant les 300 carats !
Mais si l’on en croît Van Cleef & Arpels, l’heure n’est ni à la surenchère, ni à l’exploit gratuit, mais bien plutôt à l’expérimentation artistique et à l’aventure humaine.
« Le développement de Legend of diamonds a duré environ quatre ans, depuis le moment où nous avons rencontré la pierre brute, jusqu’à la sortie des pièces ; J’en suis très fier. Je pense que nous sommes parvenus à montrer, à travers le travail de toutes les équipes de la Maison, qu’un diamant exceptionnel pouvait être le point d’une collection étonnante qui fera date dans l’histoire de Van Cleef & Arpels », plaide avec sincérité son Président.
Lors de leur présentation à la presse en juillet dernier, dans le bel écrin de l’Hôtel d’Evreux « chahuté » par les aquarelles aux tons « Pop » du jeune illustrateur Jérémie Fischer, les vingt-cinq joyaux extraits de cette pierre miraculeuse avaient, en effet, de quoi faire chavirer tous les coeurs ! Fruit de quelque trente mille heures de travail, cette oeuvre collective porte en elle ce qui constitue l’ADN de Van Cleef & Arpels : un cocktail subtil entre innovations techniques et élégance suprême. Jouant sur les courbes et les volutes, déclinant à l’envi les grands thèmes chers à la Maison (telle cette propension à l’asymétrie, ou ce goût pour les collerettes, les chevrons et les rubans), colliers, bracelets, bagues et pendants d’oreilles distillaient un parfum de raffinement, teinté de modernité…
Mais ne nous y trompons pas ! Derrière ces symphonies chromatiques de rubis, de saphirs et d’émeraudes dialoguant avec l’éclat cristallin des diamants, se perpétue le savoir-faire ancestral d’une kyrielle d’artisans qui oeuvrent avec amour dans les ateliers du 22 de la place Vendôme. Gratifiés du titre prestigieux de « Mains d’Or », joailliers, sertisseurs, lapidaires et polisseuses rivalisent ainsi d’audace pour donner forme aux rêves des dessinateurs de la Maison. S’il est une prouesse technique qui résume, à elle seule, la virtuosité des ateliers de Van Cleef & Arpels, c’est bien le fameux Serti Mystérieux, dont le brevet technique a été déposé dès 1933 ! Inspiré des micro-mosaïques romaines du XIXe siècle, ce procédé consiste à loger, une à une, les pierres précieuses (rubis et saphirs, plus rarement émeraudes et diamants) sur de petits rails en or épousant avec la plus grande exactitude la forme du bijou. Jalousement gardé, ce procédé technique d’une rare sophistication va engendrer des pièces exceptionnelles, révélées pour la première fois lors de l’Exposition Universelle de 1937. « Regardez bien ces merveilleux bijoux et vous verrez rapidement en quoi consiste leur surprenante nouveauté. La gemme est mystérieusement et impeccablement retenue par la base : pas de ces griffes qui souvent déchirent les étoffes délicates, pas de serti dont les bandes métalliques surplombent et recouvrent en partie la pierre. Ainsi, rien ne vient interrompre l’harmonieuse continuité de la matière précieuse dans les assemblages de rubis flamboyants, de saphirs veloutés », vantera ainsi une publicité de la Maison dès 1936.
Près d’un siècle plus tard, force est de constater que le Serti Mystérieux tient toujours ses promesses. Mieux ! À partir des années mille neuf cent quatre-vingt-dix , Van Cleef & Arpels va repousser encore plus loin la prouesse joaillière en mettant au point le Serti Mystérieux hexagonal, le Serti Mystérieux Navette, le Serti Mystérieux Vitrail…
Pour cette dernière collection, la Maison n’a pas hésité à revisiter ses techniques traditionnelles en associant saphirs et émeraudes sur une même structure. Elle a également décliné le jeu des métamorphoses jusqu’à créer des bijoux transformables permettant six utilisations différentes ! Véritable oeuvre collective, cette floraison de vingt-cinq pièces porte ainsi au plus haut le message de Van Cleef & Arpels : une perfection technique absolue, au service de la beauté pure…