L’ART DE LIRE Artpassions 78

Au nom du nom les surfaces sensibles du Graffiti 1
Au nom du nom les surfaces sensibles du Graffiti 1
LE GRAFFITI, UNE ÉNERGIE NÉE POUR DISPARAÎTRE Une quarantaine d’artistes internationaux, historiques ou émergents, sont réunis dans ce livre qui déploie une photographie documentaire, d’ambiance, d’action, une archive intime, picturale et policière aussi. Cet ouvrage étire une pensée du graffiti révélateur de ce que l’on ne veut pas voir… Ce n’est pas uniquement un rassemblement de photographies de graffiti mais une démonstration de comment la scène a été traversée par la photo et comment le graffiti devient un sentiment, un affect, une attitude, un mode opératoire, une écriture originelle, celle des ombres… Il surgit anonymement pour souvent disparaître! On le perçoit comme un réseau d’images et de mythologies. Au fil des pages, on saisit le lien entre les visions du désordre qui révèle une imagerie du trouble. De Los Angeles à Paris, en passant par Londres ou Sao Paulo, le livre nous enseigne le rapport mental, obsessionnel du graffiti. L’humanité est née tagueuse! Des découvertes inattendues… Au nom du nom, les surfaces sensibles du Graffiti, Hugo Vitrani, 22 x 22 cm, 224 pages, broché, Éditions Libella-Delpire, juin 2024. UN HOMMAGE AU TALENT D’ANDRÉCHARLES BOULLE La vie de cet artiste (1642-1732), à la fois artisan et ébéniste est bien connue car il travailla pendant plus de cinquante ans pour le compte des bâtiments du roi et répondit, avec son atelier, aux commandes de la famille royale et de la grande noblesse. Il atteignit une telle perfection dans sa technique, notamment en marqueterie de métaux et d’écaille, qu’il eut une immense renommée...

LE GRAFFITI, UNE ÉNERGIE NÉE POUR DISPARAÎTRE

Une quarantaine d’artistes internationaux, historiques ou émergents, sont réunis dans ce livre qui déploie une photographie documentaire, d’ambiance, d’action, une archive intime, picturale et policière aussi. Cet ouvrage étire une pensée du graffiti révélateur de ce que l’on ne veut pas voir… Ce n’est pas uniquement un rassemblement de photographies de graffiti mais une démonstration de comment la scène a été traversée par la photo et comment le graffiti devient un sentiment, un affect, une attitude, un mode opératoire, une écriture originelle, celle des ombres… Il surgit anonymement pour souvent disparaître! On le perçoit comme un réseau d’images et de mythologies. Au fil des pages, on saisit le lien entre les visions du désordre qui révèle une imagerie du trouble. De Los Angeles à Paris, en passant par Londres ou Sao Paulo, le livre nous enseigne le rapport mental, obsessionnel du graffiti. L’humanité est née tagueuse! Des découvertes inattendues…

Au nom du nom, les surfaces sensibles du Graffiti, Hugo Vitrani, 22 x 22 cm, 224 pages, broché, Éditions Libella-Delpire, juin 2024.

UN HOMMAGE AU TALENT D’ANDRÉCHARLES BOULLE

La vie de cet artiste (1642-1732), à la fois artisan et ébéniste est bien connue car il travailla pendant plus de cinquante ans pour le compte des bâtiments du roi et répondit, avec son atelier, aux commandes de la famille royale et de la grande noblesse. Il atteignit une telle perfection dans sa technique, notamment en marqueterie de métaux et d’écaille, qu’il eut une immense renommée de son vivant déjà. Il imposa le bronze doré dans le mobilier et était connu comme un collectionneur avisé et curieux dessinant remarquablement. Un de ses prestigieux clients fut Louis-Henri, prince de Condé et seigneur de Chantilly. À la mort de ce dernier, l’inventaire de son mobilier montra l’intérêt qu’il portait aux productions de Boulle qui joua un rôle primordial dans l’évolution du mobilier français. Ses commodes et ses bureaux plats se multipliaient un peu partout dans les grandes maisons françaises et les royautés. Ses formules allaient définir pendant plus d’un demi-siècle la forme de certains meubles. Cet ouvrage, catalogue de l’exposition qui se tient à Chantilly, permet de retracer l’évolution de son travail et de ses décors. De nombreuses pièces essentielles, superbement photographiées, complètent cette merveilleuse rétrospective. Le livre s’appuie sur de larges recherches techniques qui s’attachent à déterminer des repères quant au bâti, à la marqueterie et aux bronzes. C’est le fruit d’une étude approfondie destinée à consacrer la gloire d’André-Charles Boulle. Le lecteur saura apprécier!

André-Charles Boulle, sous la direction de Mathieu Deldicque, relié, 24x28cm, 304 pages, 650 photographies, Éditions d’art Monelle Hayot, 2024.

INALTÉRABLE FASCINATION DE MAPPLETHORPE

Cette superbe nouvelle édition rassemble la collection complète des photographies de fleurs de l’un des artistes les plus importants du XXe siècle: Robert Mapplethorpe. Connu pour ses portraits en noir et blanc et ses clichés empreints d’érotisme, il aimait aussi photographier les fleurs… Il a étudié la peinture, le dessin, la sculpture à Brooklyn dans les années soixante avant d’acquérir un Polaroïd en 1970 et de se lancer dans la photographie. Jusqu’à sa mort en 1989, il a exploré le monde des fleurs sous différents procédés. Son regard dépasse le sujet, les fleurs deviennent sensuelles, mystérieuses, inquiétantes voire érotiques. Ses compositions de roses, d’orchidées, de marguerites, de tulipes et de nombreuses autres espèces ont bouleversé la façon dont nous percevons habituellement ce thème dans l’art. Ses fleurs suggèrent parfois la mort dans un minimalisme japonais. Fin connaisseur des natures mortes dans l’art et de leur force symbolique, il en fait une mise en scène étonnante. Œuvre magnifique et surprenante rassemblée dans cet ouvrage élégant aux reproductions de grande qualité qui inclut également un avant-propos de Dimitri Levas, un de ses amis. À feuilleter et à découvrir inlassablement!

Flora, les fleurs de Mapplethorpe, Mark Holborn, 30x31x3,6cm, 368 pages, relié, Éditions Phaidon, mai 2024.

IMPRESSIONS D’AUTOMNE

Les perceptions de l’automne, capturées par Alex Katz de manière radieuse dans des peintures à grande échelle, sont rassemblées dans cet ouvrage. Pour sa nouvelle série peinte en 2022-2023, l’artiste américain, né en 1927 à Brooklyn, New York, pousse sa palette vers une gamme intense de bleus, de rouges, de roses profonds et de jaunes dorés. Il exprime ainsi la couleur de la saison changeante. Ses nouvelles compositions de plus en plus abstraites sont ancrées par des traits très forts de couleur noire, contrastant avec l’architecture des branches d’arbres avec les feuilles et le ciel brillamment peints. D’autres œuvres de cette exposition, dont est tiré cet ouvrage, offrent des paysages plus subtils dans des verts, des jaunes et des gris sourds. Ce livre s’attache surtout à faire découvrir sa manière de peindre par plaques de couleurs et s’ouvre avec un poème de Vincent Katz, son fils. Alex Katz a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives à travers le monde depuis 1951… On trouve ses créations dans maintes collections publiques et privées. Cette approche unique du paysage, avec une platitude des couleurs et des formes, continue à beaucoup influencer les artistes. Son «trait de crayon» d’une grande simplicité et d’une rare élégance lance le lecteur au fil des pages dans le royaume de la couleur et de l’émotion… Pureté, sobriété et harmonie sont les garants de l’intemporalité.

Autumn, Alex Katz, grand format, relié, 18,2x23cm, 136 pages, Éditions Gallimard, février 2024.

RÉCIT INITIATIQUE DE KAÏDARA

Le conte de KAÏDARA, poème allégorique en vers libres, fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains où ils rencontreront le dieu Kaïdara. Des apparitions mystérieuses (animaux, plantes, êtres polymorphes) rythment leur voyage par des discours énigmatiques ponctués de la même ritournelle. Ces trois personnages n’ont aucune idée du but de leur voyage, ils peinent et souffrent de faim et de soif. Ils cheminent à travers d’épaisses forêts et des plaines arides. Ce périple initiatique s’achève avec la rencontre de Kaïdara, dieu de l’or et de la connaissance. Sans dévoiler aux voyageurs les significations secrètes des mystères qu’ils ont rencontrés, Kaïdara offre à chacun trois bœufs chargés d’or et leur dit d’en faire bon usage. Les hommes retournent vers la terre. L’un voudra quérir le pouvoir, l’autre accroître ses biens, le dernier n’aspirera qu’au savoir en se dépouillant de ses biens en échange de conseils de sagesse. Seul Hammadi survivra et gouvernera en souverain éclairé, toujours désireux de comprendre le sens des mystères rencontrés. Un vieux mendiant lui révélera ces mystères et leurs significations. Amadou Hampâté Bâ, l’auteur, a œuvré toute sa vie à la diffusion du patrimoine littéraire et des traditions orales africaines. Ce superbe ouvrage propose la transmission des savoirs et des symboles par la poésie et nous apprend que chaque manifestation de vie est un signe chargé de mystère sacré. Une réflexion sur le sens caché des choses à voir au-delà du monde visible. Une œuvre littéraire, un objectif didactique!

Kaïdara d’Amadou Hampâté Bâ, illustré par Omar Ba, volume relié sous coffret, 24,5x33cm, 268 pages, Éditions Diane de Selliers, octobre 2024.

IL Y A BIEN UN FUTUR

Lucio Fontana, né en 1899 à Rosario en Argentine, est un peintre, sculpteur, fondateur du mouvement spatialiste associé à l’art informel. Sa vie se déroule entre l’Italie où il meurt en 1968 et l’Argentine. Une longue période de création où il s’est imposé comme l’un des artistes d’avant-garde les plus importants de la première génération de l’après-guerre. Cet ouvrage propose un voyage dans l’ensemble de son œuvre et surtout une évocation de la variété de sa création : peintures, papier, sculptures, céramiques et installations d’ambiance. En parcourant le livre, on découvre un artiste figuratif et informel à la fois, un homme classique et futuriste… Un personnage à clefs! L’appropriation de l’espace par un geste expressif et dynamique peut être retracée dans l’envolée des figures, dans l’ondulation des drapés et dans les détails des personnages apparaissant dans ses œuvres. Ses objets en céramique sont fascinants, sensuels et correspondent à un nouveau concept spatial. Toutes ses créations font constamment l’objet d’expositions internationales dans des galeries et des musées, elles font aussi partie de nombreuses collections privées et publiques et conservent une portée contemporaine. Ses textes éclairent sur sa démarche créative et ses motivations qui sont le reflet de sa mécanique interne! Une magnifique façon de redécouvrir ce talentueux artiste en feuilletant cet ouvrage de grande qualité…

Collectif, Lucio Fontana, Un futuro c’é stato, Paolo Campiglio, Benoît Decron. 29x22cm, 240 pages, Livre d’Art, Éditions Gallimard, juin 2024

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