Incontournable événement de cet hiver, l’exposition rétrospective et monographique de Marina Abramović, une première suisse, se tient jusqu’au 16 février au Kunsthaus de Zurich pour célébrer l’une des artistes les plus importantes de l’art contemporain. Ou comment vérifier que son statut désormais de star n’a pas affaibli son engagement artistique.
La performance comme présence abso-lue au monde. Marina Abramović a in-venté ce langage et l’a défendu toute sa vie. Elle a même risqué sa vie à de nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
79/décembre 2024nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
79/décembre 2024nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
79/décembre 2024nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
79/décembre 2024nombreuses reprises pour pratiquer son art – faut-il rappeler qu’un jour un spectateur s’est sai-si d’un pistolet qu’il lui a pointé à la gorge parmi une série d’objets mis à la disposition du public, ou que l’arc bandé par son conjoint de l’époque avait une flèche visant délibérément son cœur ? Si aujourd’hui elle est loin de la jeune femme quelque peu marginale qu’elle était, qu’elle ne va plus consommer des psychotropes ou se lacérer le ventre, elle sait plus que jamais aller à l’essentiel. C’est cela qu’elle enseigne aux jeunes gens qui ré-activent ses anciennes performances dans l’expo-sition, insistant sur la valeur vivante de l’action que seule la transmission peut faire exister, évi-tant l’écueil de finir dans une simple publication théorique d’histoire de l’art. En effet, les perfor-mances – dont les plus iconiques sont rejouées à Zurich, telles que Imponderabilia ou Luminosity – ne sont plus réalisées par elle, mais par des ar-tistes locaux. Ce qui fait directement écho à son « Marina Abramović Institute » (le MAI), qui lui permet de choisir des jeunes sur casting et d’or-ganiser avec eux des événements autour de la per-formance : Marina Abramović reçoit ainsi régu-lièrement des personnes dans sa maison au bord de l’Hudson, qu’elle accueille en leur confisquant leurs téléphones. Car la performance est l’art de la disponibilité. Et il en est de même pour le public zurichois, qui doit déposer montres, smartphones et ordinateurs avant de visiter l’exposition pour se donner une chance de vivre une expérience com-plète, profonde, reposant sur les émotions et cou-pée des préoccupations quotidiennes.
« À chaque étape de ma vie, j’ai dit des choses très différentes sur l’art. Au début, je pensais que l’art devait être troublant et apporter un message. Puis j’ai pensé que c’était l’oxygène de la vie. Puis que ça pouvait relier les différentes cultures. Maintenant, je pense que ça doit nous élever. Tout est merdique aujourd’hui, aussi l’art doit-il donner de l’espoir. Je ne pense plus qu’il doive être dérangeant », assé-nait Marina Abramovic dans un interview donné au journal Le Monde en octobre 2017.
S’il fallait s’en convaincre, rappelons sa puissante performance à l’occasion de son exposition rétros-pective au MoMa en 2010. Réalisée par Marina Abramović elle-même, The Artist Is Present liait in-timité et spectaculaire comme jamais. Elle a duré trois mois, six jours par semaine et huit heures par jour. Assise dans l’atrium du musée pour simple-ment regarder dans les yeux la succession des vi-siteuses et des visiteurs qui prenaient place tour à tour en face d’elle. L’artiste portait pour l’occa-sion une vaste et longue robe monochrome, par-fois blanche, d’autres fois rouge. Une de ces te-nues parfaitement dessinées qui ont de l’allure, donnent de la contenance et marquent aussi un peu de distance par rapport au public qu’elle ren-contrait et qu’elle ne connaissait pas. Comme s’il lui fallait une combinaison pour tenir, immobile et silencieuse, et pour offrir à chacune et à chacun un moment unique, tout en étant sous les yeux du public du musée qui allait et qui venait. Et puis, un jour, de la file d’attente des gens venus l’appro-cher, une silhouette familière surgit : Ulay s’assit en face d’elle, comme des milliers de personnes al-laient encore le faire par la suite. Ils se sont regar-dés, ils se taisaient, et alors, elle, qui semble avoir tout enduré durant ses performances les plus ex-trêmes, a eu les yeux qui se sont chargés de larmes ; le cœur sans doute éveillé par les souvenirs des in-nombrables aventures vécues par les deux artistes-amants quand ils œuvraient ensemble, avant leur séparation de 1988. Elle dérogea à ce moment précis à la règle de la performance du MoMa, lui tendit ses mains qu’il prit un instant. La scène a été filmée. Elle atteignit très vite près de treize mil-lions de vues sur la chaîne YouTube. Il faut rappe-ler ici qu’Ulay avait disparu depuis plus de vingt ans, et que dans les années soixante-dix et quatre-vingts ils avaient ensemble révolutionné une partie de l’art contemporain, mettant leurs corps à toutes épreuves. La rencontre avec Ulay a été la seule fois où l’artiste aura été saisie par une émotion sur les longs mois qu’a duré cette performance préparée pourtant plus d’une année durant. Temps néces-saire à Marina Abramović pour réguler son méta-bolisme pour cette aventure unique mettant en va-leur le moment présent.
À Zurich, le public est invité à découvrir une ex-position riche faisant le tour de tous les médiums qu’elle a employés au long de sa carrière, de la vi-déo à la photographie, en passant par la sculp-ture ou le dessin. Mais pour y avoir accès, il s’agi-ra de se faufiler entre deux artistes qui réactivent Imponderabilia, cette performance-culte réali-sée pour la première fois à Bologne avec Ulay en 1977. En tenue d’Adam et d’Ève, un homme et une femme se tiennent face à face à l’entrée du musée, et les visiteurs doivent se glisser entre leurs corps pour pénétrer dans le temple de la culture. Tels des piliers du musée, rappelant les nom-breuses cariatides soutenant des bâtiments histo-riques, les artistes, par leur présence impassible, exacerbent puissamment la symbolique de la porte à franchir pour entrer dans l’univers de l’art. La rencontre originelle avec les artistes ne fut pas tou-jours bien vécue, mais l’expérience physique et mentale est restée quoi qu’il en soit, gravée dans la mémoire de celles et ceux qui s’y sont risqués. Le Kunsthaus offre l’occasion de revivre cette perfor-mance historique. Une manière de mettre ainsi le public en condition avant de le plonger dans une histoire de l’art récente et de lui proposer d’expé-rimenter de nouvelles choses produites pour l’occasion. Cette exposition compte en effet mettre en jeu les cinq sens et invite le public à interagir à dif-férents endroits. Ainsi, Decompression Chamber est une œuvre spécialement conçue pour cette exposi-tion, promettant de faire de cette rétrospective un moment unique.
Quand on sait que l’artiste a récemment fail-li perdre la vie – à la suite d’une rupture d’ané-vrisme –, ce qui a renforcé son goût de vivre, le public pourra vérifier davantage encore comment on peut donner plus de vie au quotidien grâce à l’expérience de l’art. Rappelons aussi que cer-taines de ses actions n’ont pas perdu de leur actua-lité, hélas, si l’on pense à Balkan Baroque, quand Marina Abramović nettoyait des os de bœuf en-sanglantés pendant quatre jours et six heures lors de la Biennale de Venise de 1997, en réaction à la guerre des Balkans. Le temps passe, le nom des guerres changent.