La Suisse à Venise

Depuis presque vingt ans la Biennale d’art contemporain de Venise offre deux sites d’exposition aux artistes suisses. Cette année, Yves Netzhammer et Christine Streuli sont présents aux Giardini tandis que l’église baroque San Stae accueille les œuvres d’Urs Fischer et d’Ugo Rondinone. À l’occasion de cette exposition, l’Office fédéral de la culture de Berne et les éditions Ringier publient «Album» qui présente leur travail et retrace leur parcours artistique.Deux lieux, quatre artistes. Quatre univers bien différents les uns des autres, mais le choixjudicieux des lieux d’exposition permet l’association de deux artistes à un site. Ugo Rondinone et Urs Fischer, qui sont aujourd’hui reconnus internationalement, présentent leurs œuvres dans une église baroque du quartier de Santa Croce. La façade, richement décorée, marque une rupture totale avec les œuvres contemporaines présentées à l’intérieur de l’édifice. Le visiteur se perd physiquement et mentalement dans un univers cher à Ugo Rondinone, qui invite son spectateur à une promenade virtuelle à travers une forêt d’arbres gigantesques. Les oliviers d’Ugo Rondinone, qui avaient déjà été exposés en plein air au Battery Park de New York, sont coulés dans de l’aluminium peints en blanc, et disposés dans un triangle imaginairequi incite le visiteur à se perdre dans le décor, à marcher à travers ce paysage abstrait et à éprouver les sensations immédiates comme unique source de connaissance.Cette disposition offre aussi un écrin de blancheur aux photographies grand format d’Urs Fischer dont l’opacité fait contraste. Trois imposants tirages sur aluminium sont accrochés dans la forêt à la candeur...

Depuis presque vingt ans la Biennale d’art contemporain de Venise offre deux sites d’exposition aux artistes suisses. Cette année, Yves Netzhammer et Christine Streuli sont présents aux Giardini tandis que l’église baroque San Stae accueille les œuvres d’Urs Fischer et d’Ugo Rondinone. À l’occasion de cette exposition, l’Office fédéral de la culture de Berne et les éditions Ringier publient «Album» qui présente leur travail et retrace leur parcours artistique.
Deux lieux, quatre artistes. Quatre univers bien différents les uns des autres, mais le choixjudicieux des lieux d’exposition permet l’association de deux artistes à un site. Ugo Rondinone et Urs Fischer, qui sont aujourd’hui reconnus internationalement, présentent leurs œuvres dans une église baroque du quartier de Santa Croce. La façade, richement décorée, marque une rupture totale avec les œuvres contemporaines présentées à l’intérieur de l’édifice. Le visiteur se perd physiquement et mentalement dans un univers cher à Ugo Rondinone, qui invite son spectateur à une promenade virtuelle à travers une forêt d’arbres gigantesques. Les oliviers d’Ugo Rondinone, qui avaient déjà été exposés en plein air au Battery Park de New York, sont coulés dans de l’aluminium peints en blanc, et disposés dans un triangle imaginairequi incite le visiteur à se perdre dans le décor, à marcher à travers ce paysage abstrait et à éprouver les sensations immédiates comme unique source de connaissance.Cette disposition offre aussi un écrin de blancheur aux photographies grand format d’Urs Fischer dont l’opacité fait contraste. Trois imposants tirages sur aluminium sont accrochés dans la forêt à la candeur éblouissante d’Ugo Rondinone. L’ensemble de ces œuvres, présenté dans un lieu à la dialectique ambivalente, paraît se situer dans des limbes où la scène flotte entre le temps et l’espace.Les arbres de Rondinone regardent étrangement les oeuvres suspendues d’Urs Fischer et semblent adresser un clin d’oeil à ses arbres fantastiques et multicolores présentés en d’autres lieux (Jet Set Lady, 2000-2005 au Palazzo Grassi et Baum, 2002). Les surfaces photographiques recouvertes de particules de poussière grise s’ouvrent sur des espaces aux dimensions insaisissables. Les deux artistes ont été les commissaires de cette exposition et ont conquis l’espace en créant un White Cube qui reçoit leurs œuvres tout en tranchant sur la réalité historique et religieuse du lieu.Cette année les motifs arborescents ont du succès: est-ce une coïncidence ou un hasard ? On les retrouve aussi chez les deux artistes du pavillon suisse des Giardini. Yves Netzhammer conçoit une installation spatiale dans laquelle dessin, architecture, projection vidéo et bande sonore s’interpénètrent. Cette installation forme une impressionnante forêt enchevêtrée où l’on retrouve des arbres qui soutiennent le plafond peint et des arbres peints au plafond de cette galerie où cohabitent plusieurs mondes artistiques.

Un peu plus loin, Christine Streuli expose des toiles et des travaux sur papier encadrés, des tableaux accrochés à des murs peints ou revêtus de papier peint, ainsi qu‘une série de tableaux de plantes médicinales réelles et peintes. L’ensemble révèle le processus de création de sa peinture. Par la manipulation des formes traditionnelles dans la grande peinture, elle parvient à créer de nouvelles images qui donnent à la forme autant d’importance qu’au contenu, «… je ne favorise ni l’un ni l’autre. Je travaille à ce que l’un soit aussi l’autre», ditelle au sujet de son travail.L’ouvrage consacré à ces quatre artistes permet de mener une réflexion sur leurs travauxgrâce à des textes critiques, des images de leurs oeuvres précédentes, des interviews, des conversations avec les artistes et des essais sur des notions propres à leurs travaux. Il suscite aussi l’envie d’aller à la rencontre d’artistes qui ouvrent un large éventail d’expressions artistiques d’une rhétorique grandiose et nous invitent à des expériences visuelles étonnamment nouvelles et à des questionnements sur le monde contemporain.Christine Streuli (1975) et Yves Netzhammer (1970) vivent et travaillent à Zurich.Urs Fischer (1973) et Ugo Rondinone (1964) vivent et travaillent à New York.

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