Par Angela Maria Piga
Une Biennale sur « les politiques de la forme », qui a parié sur l‘homo politicus pour inviter les artistes à puiser dans trois thèmes : les jardins du désordre, la durée épique de l’art et la relecture du Capital de Karl Marx.
Le titre que le directeur de la 56°Biennale d’art de Venise, Okwui Enwezor (Nigeria, 1963, journaliste, écrivain et curateur d’art, actuellement directeur de la Haus der Kunst de Munich) a choisi pour cette manifestaion, qui touche à sa 120ème édition, n’est qu’apparemment générique.
Critiqué pour avoir réalisé une Biennale politique (ce substantif étant considéré aujourd’hui comme un virus contre lequel le seul vaccin possible serait de ne le citer qu’avec des guillemets) en se référant directement à la Biennale de 1974, qui prit une position nette contre le coup d’État chilien, « All the World’s Futures » ne vise pas à utiliser l’art pour parler politique. Au contraire, cette Biennale affirme la puissance de l’art à créer des formes nouvelles à partir de l’histoire et du contexte socio-politique.
Enwezor a repris la lecture symbolique de l’aquarelle de Paul Klee Angelus Novus qu’avait faite le philosophe Walter Benjamin: une effigie de la pulsion de la modernité à l’autodestruction qu’Enwezor propose à nouveau comme perspective possible sur notre temps.