BRAFA 2016 : là où peinture ancienne et moderne…

Tour et Taxi, lieu insolite et très original de la BRAFA
Tour et Taxi, lieu insolite et très original de la BRAFA
Maximilien Luce, Le berger observant Saint-Tropez et la mer, vers 1905-06Galerie des Modernes Pour le XIXe siècle, retenons, par exemple, un Maximilien Luce provençal, peint vers 1906 (il se trouve à la Galerie des Modernes). Le premier plan est noyé dans une vague de mauve piquée d’un violet un peu irréel, qui rappelle sans en être si proche les recherches des Fauves qui enflammaient alors la Provence. Suit un vert jaune inondé de lumière et enfin le bleu azur d’une mer encore traitée avec une touche divisionniste, comme si l’eau, miroir difractant par nature, ne pouvait plier son miroitement aux lois de l’aplat. Une progression tritonale vers le lointain habilement menée avec ce pan coupé de falaise qui scinde la toile en deux et laisse apparaître une vue vertigineuse vers le village Saint-Tropez, niché en contre-bas, dans un recoin de toile, coincé entre la montagne et la mer éclatante. Ami de Signac, son compagnon d’anarchisme et de pointillisme, qui avait découvert ce petit havre de pêcheurs au début des années 1890, Luce résida chez lui, à la Hune, la maison qu’il y avait acquis. L’art belge et hollandais jouit naturellement d’une excellente visibilité : des Delvaux se rencontrent chez De Maere, Guy Pieters et d’autres marchands, un charmant minuscule Magritte, petit grigri magique presque à la Duchamp, s’admire sur les murs très fournis de la galerie de Harold T’Kint de Roodenbeke,  tandis qu’à la galerie Francis Maere on voit un beau Rik Wouters, fort coloré mais, comme...
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Maximilien Luce, Le berger observant Saint-Tropez et la mer, vers 1905-06
Galerie des Modernes

Pour le XIXe siècle, retenons, par exemple, un Maximilien Luce provençal, peint vers 1906 (il se trouve à la Galerie des Modernes). Le premier plan est noyé dans une vague de mauve piquée d’un violet un peu irréel, qui rappelle sans en être si proche les recherches des Fauves qui enflammaient alors la Provence. Suit un vert jaune inondé de lumière et enfin le bleu azur d’une mer encore traitée avec une touche divisionniste, comme si l’eau, miroir difractant par nature, ne pouvait plier son miroitement aux lois de l’aplat. Une progression tritonale vers le lointain habilement menée avec ce pan coupé de falaise qui scinde la toile en deux et laisse apparaître une vue vertigineuse vers le village Saint-Tropez, niché en contre-bas, dans un recoin de toile, coincé entre la montagne et la mer éclatante. Ami de Signac, son compagnon d’anarchisme et de pointillisme, qui avait découvert ce petit havre de pêcheurs au début des années 1890, Luce résida chez lui, à la Hune, la maison qu’il y avait acquis.

L’art belge et hollandais jouit naturellement d’une excellente visibilité : des Delvaux se rencontrent chez De Maere, Guy Pieters et d’autres marchands, un charmant minuscule Magritte, petit grigri magique presque à la Duchamp, s’admire sur les murs très fournis de la galerie de Harold T’Kint de Roodenbeke,  tandis qu’à la galerie Francis Maere on voit un beau Rik Wouters, fort coloré mais, comme c’est souvent le cas avec les fauves nordiques (Van Dongen excepté), possédant un je ne sais quoi de tristesse, d’atténué, à cause du noir mouillé de la rue. Toujours à la galerie Francis Maere, qui ne montre que des artistes modernes belges et hollandais, se remarque aussi un Van Rysselberghe tout sauf pointilliste : il est au contraire bien flamand dans la rondeur joufflue de la tête blonde de bambin qu’il croque avec bonheur, mais, là aussi, sans la joie de vivre expansive qu’y aurait certainement mis un Français ou un Italien.  Tancrède Hertzog

Rik Wouters, La Rue, 1912 Galerie De Maere
Rik Wouters, La Rue, 1912
Galerie De Maere

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