Le jouisseur moderne, Karine Tissot

Artpassions No 44
Sébastien Mattraux
Sébastien Mettraux Heureux lauréat du Prix Leenaards 2015, Sébastien Mettraux a le projet de réaliser, en une année, une vingtaine de toiles célébrant la machine. Sur de grands formats peints à l’huile, le jeune artiste de Vallorbe tient à rendre compte ainsi du patrimoine industriel de sa région. « L’opposition dressée entre la culture et la technique, entre l’homme et la machine, est fausse et sans fondement […] », écrivait le philosophe Gilbert Simondon. Caractérisant la modernité par la machine industrielle, il explique que désormais l’homme n’est plus l’individu au travail, porteur d’outil ; il en est devenu soit le serviteur, soit l’ouvrier ou l’ingénieur. Depuis la fin du XIXe siècle, les progrès techniques ont fasciné les artistes de tout genre . Les machines sont devenues non seulement une source d’inspiration, mais également un motif récurrent dans le champ artistique. C’est une broyeuse de chocolat qui retient l’attention de Marcel Duchamp en 1912 ; ce sont les avions et leurs hélices qui l’intriguent au Salon de la locomotion aérienne – qu’il visite en compagnie de Francis Picabia et Fernand Léger. Le dadaïsme, le futurisme, le purisme, le vorticisme, la Nouvelle Objectivité, la Photographie subjective se sont emparés du sujet. Les formes des machines, leurs matériaux ou leur fonctionnement, mais plus encore l’autosuffisance de leurs mécanismes, leur étonnante complétude ont été représentés en une  pléthore de réalisations témoignant des transformations progressives d’une technicité toujours plus compliquée.
Artpassions No 44
Sébastien Mettraux

Heureux lauréat du Prix Leenaards 2015, Sébastien Mettraux a le projet de réaliser, en une année, une vingtaine de toiles célébrant la machine. Sur de grands formats peints à l’huile, le jeune artiste de Vallorbe tient à rendre compte ainsi du patrimoine industriel de sa région.

« L’opposition dressée entre la culture et la technique, entre l’homme et la machine, est fausse et sans fondement […] », écrivait le philosophe Gilbert Simondon. Caractérisant la modernité par la machine industrielle, il explique que désormais l’homme n’est plus l’individu au travail, porteur d’outil ; il en est devenu soit le serviteur, soit l’ouvrier ou l’ingénieur.

Depuis la fin du XIXe siècle, les progrès techniques ont fasciné les artistes de tout genre . Les machines sont devenues non seulement une source d’inspiration, mais également un motif récurrent dans le champ artistique. C’est une broyeuse de chocolat qui retient l’attention de Marcel Duchamp en 1912 ; ce sont les avions et leurs hélices qui l’intriguent au Salon de la locomotion aérienne – qu’il visite en compagnie de Francis Picabia et Fernand Léger. Le dadaïsme, le futurisme, le purisme, le vorticisme, la Nouvelle Objectivité, la Photographie subjective se sont emparés du sujet. Les formes des machines, leurs matériaux ou leur fonctionnement, mais plus encore l’autosuffisance de leurs mécanismes, leur étonnante complétude ont été représentés en une  pléthore de réalisations témoignant des transformations progressives d’une technicité toujours plus compliquée.

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