AU PAYS DES HOMMES-PLUMES

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Ayant miraculeusement survécu aux exactions des colons européens, les peuples d’Amazonie ne cessent de tisser des liens spirituels avec leur environnement et perpétuent leur identité grâce à des parures de plumes d’une vertigineuse beauté. Le Musée d’Ethnographie de Genève dévoile, le temps d’une somptueuse exposition, quelques-uns de ces « colifichets divins ». Par Bérénice Geoffroy-Schneiter « Il se peut que vous ayez entendu parler de nous. Cependant, vous ne savez pas vraiment qui nous sommes. Ce n’est pas une bonne chose. Vous ne connaissez pas nos forêts et nos maisons. Vous ne comprenez pas nos paroles. Ainsi, il se peut que nous finissions par mourir à votre insu. C’est pourquoi, si nous restons dans votre oubli comme des tortues cachées sur le sol de la forêt, je pense que nous ferons peine. » C’est en ces termes teintés de tristesse que Davi Kopenawa, un célèbre chamane yanomami, décrivait son désarroi, lors de la mémorable exposition qui s’est tenue en 2003 à la Fondation Cartier, à Paris. Plus de dix années se sont passées, et c’est au tour du MEG de Genève de redonner parole et dignité à ces centaines d’ethnies (246 recensées pour le seul Brésil !) qui peuplent la forêt amazonienne. Scénographié par les architectes genevois Bernard Delacoste et Marcel Croubalian, le parcours se veut immersif et sensoriel, plongeant le visiteur dans la moiteur de la forêt amazonienne, le long des méandres de son fleuve capricieux. Au fil de portraits de chefs indiens, mais aussi d’admirables photographies anciennes et...

Ayant miraculeusement survécu aux exactions des colons européens, les peuples d’Amazonie ne cessent de tisser des liens spirituels avec leur environnement et perpétuent leur identité grâce à des parures de plumes d’une vertigineuse beauté. Le Musée d’Ethnographie de Genève dévoile, le temps d’une somptueuse exposition, quelques-uns de ces « colifichets divins ».
Par Bérénice Geoffroy-Schneiter

« Il se peut que vous ayez entendu parler de nous. Cependant, vous ne savez pas vraiment qui nous sommes. Ce n’est pas une bonne chose. Vous ne connaissez pas nos forêts et nos maisons. Vous ne comprenez pas nos paroles. Ainsi, il se peut que nous finissions par mourir à votre insu. C’est pourquoi, si nous restons dans votre oubli comme des tortues cachées sur le sol de la forêt, je pense que nous ferons peine. » C’est en ces termes teintés de tristesse que Davi Kopenawa, un célèbre chamane yanomami, décrivait son désarroi, lors de la mémorable exposition qui s’est tenue en 2003 à la Fondation Cartier, à Paris. Plus de dix années se sont passées, et c’est au tour du MEG de Genève de redonner parole et dignité à ces centaines d’ethnies (246 recensées pour le seul Brésil !) qui peuplent la forêt amazonienne. Scénographié par les architectes genevois Bernard Delacoste et Marcel Croubalian, le parcours se veut immersif et sensoriel, plongeant le visiteur dans la moiteur de la forêt amazonienne, le long des méandres de son fleuve capricieux. Au fil de portraits de chefs indiens, mais aussi d’admirables photographies anciennes et contemporaines, l’exposition offre en outre une plongée sonore au cœur des bruits de la « terre-forêt » et de ses innombrables habitants.

Bérénice Scneiter

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