Les 47 èmes Rencontres de la photographie 2016 se déroulèrent comme chaque année à Arles, du 4 juillet au 25 Septembre: un parti pris fort, choisi par Sam Stourdzé nouveau directeur depuis un an.
Difficile de faire un choix parmi les quarante expositions situées soit dans les lieux historiques de la ville, soit dans les ateliers dont une partie a déjà été réaménagée par l’architecte Franck Gehry, sous la houlette de la fondation Luma.
Hans Silvester né en 1938 en Allemagne à Lörrach, nous emmène en Afrique qu’il parcourt depuis les années deux mille à la rencontre d’ethnies méconnues, menacées de disparition ou d’extinction.
En Ethiopie, à six-cents kilomètres d’Addis-Abeba vivent les Bench, peuple de paysans vivant dans les montagnes, entre 1600 et 3000 mètres d’altitude. Ils y cultivent des mangues, du café, des bananes. Leur particularité est de peindre à la main, leurs huttes de bois dont le toit est recouvert de hautes herbes, avec des pigments naturels et de la terre mélangée à de la bouse de vache. La maison se divise en deux, une partie pour la famille, l’autre pour les animaux.
Les femmes et les filles la décorent deux fois par an de ces fresques fantaisistes et magnifiques aux thèmes ethniques, chamarrés et pleins d’imagination.
Ces photos non dépourvues d’humour nous laissent découvrir cette tribu toujours inconnue que ne dessert aucune route d’accès.
Autre conquistador de terre lointaine, Yann Gross né en 1981 à Vevey en Suisse où il vit partiellement, partageant son temps avec son autre port d’attache: l’Amérique du Sud.
Il s’intéresse aux ethnies et s’implique dans des projets qui les aident à façonner leur environnement. L’Amazonie et son grand fleuve nous est dévoilée, sa forêt mystérieuse explorée et les rites des communautés locales observés.
Dans son carnet de voyage, sur la trace d’expéditions passées, il revisite l’Amazonie contemporaine aux prises à une domestication environnementale.