Du 1er au 16 décembre, Espace Muraille à Genève présente « Kimabaya » par Milia Maroun. De musée en galerie, la kimabaya se fait œuvre d’art sans jamais dénigrer sa fonction première, celle de vêtement utile et intemporel. Historique et moderne à la fois.
En 2003, le Musée national de Beyrouth fraîchement rénové sollicite la créatrice libanaise Milia Maroun pour livrer sa propre interprétation de l’abaya, vêtement typique oriental. Sa réponse alors est « Soi Soie », un manteau à la croisée des chemins entre le kimono traditionnel japonais et l’abaya. Une évocation subjective de la route de la soie empruntant à l’Orient et à l’Occident leurs plus beaux effets.
À l’initiative de la Galerie Parisi en 2008, ce vêtement d’apparat multiculturel prend des allures urbaines. Cette version moderne est montrée dans une galerie éphémère à Bruxelles. On l’appellera « Kimabaya ». Chaque saison, Milia Maroun revisite cette pièce et en propose une nouvelle version dans chacune des collections de sa marque milia m.
C’est en 2016 que la kimabaya arrive à Paris. Elle passe tout un été entre les murs d’un bâtiment conçu par l’architecte Jean Nouvel, l’Institut du monde arabe. Une vingtaine de somptueuses kimabayas – nées de multiples collaborations aussi surprenantes qu’inattendues – tissent un dialogue évident et nécessaire avec les œuvres hébergées par le musée.
Diplômée d’ESMOD Paris, Milia Maroun commence par lancer une ligne de lingerie dès son retour à Beyrouth. En 2000, milia m sa marque de prêt-à-porter accessible et confortable la propulse au firmament des créateurs du Moyen-Orient reconnus à l’international. Istanbul, Londres, Damas ou Beyrouth – des villes où Milia Maroun a séjourné – ont toutes nourri son imagination et alimenté des inspirations très cosmopolites. À partir de son studio de création installé à Londres où elle réside actuellement, Milia Maroun continue à faire évoluer la kimabaya, pièce maîtresse du vestiaire milia m.