Antoine de Saint-Exupéry un croquis précieux

31 décembre 1940. En provenancede Lisbonne, Saint-Exupéry (1900-1944) débarque à Manhattan.Comme il l’explique à la presselocale, il compte ne rester aux USA que trois ou quatre mois. Pourtant son séjour durera jusqu’en avril 1943. À New York, SaintExupéry rencontre ses éditeurs américains. Quant aux Français en exil, intellectuels et artistes, ils se le disputent. Durant l’été 1941, Saint-Exupéry se rend en Californie, auprès de Jean Renoir, rencontré sur le bateau, pour mettre au point le scénario tiré de son livre Terre des Hommes. Mais en septembre, il subit une grave opération dans un hôpital de Los Angeles. La longue convalescence qui s’ensuit, pendant laquelle il lit les Contes d’Andersen (offerts par l’actrice Annabella Power), lui inspire le thème du Petit Prince. Il se mettra à la rédaction de ce conte une année plus tard, dans la maison tranquille qu’il a louée à Long Island, près de New York.Saint-Exupéry entendait illustrer lui-même le conte en question. Et, pour donner forme à son héros, il a beaucoup tâtonné. Le dessin reproduit ici correspond à une étape décisivedans le processus de création (la première édition du livre, en anglais, date de 1943. C’est Gallimard qui publiera la version française, deux ans plus tard).Le garçonnet se présente en contreplongée, debout sur le globe terrestre, à peine ébauché. Les mains dans les poches lui confèrent un air hardi, démenti par les yeux ronds et la bouche ouverte, signes de candeur. Ses quelques cheveux raides seront bientôt remplacés par une toison ébouriffée. Mais sa tenue vestimentaire,...

31 décembre 1940. En provenancede Lisbonne, Saint-Exupéry (1900-1944) débarque à Manhattan.Comme il l’explique à la presselocale, il compte ne rester aux USA que trois ou quatre mois. Pourtant son séjour durera jusqu’en avril 1943. À New York, SaintExupéry rencontre ses éditeurs américains. Quant aux Français en exil, intellectuels et artistes, ils se le disputent.

Durant l’été 1941, Saint-Exupéry se rend en Californie, auprès de Jean Renoir, rencontré sur le bateau, pour mettre au point le scénario tiré de son livre Terre des Hommes. Mais en septembre, il subit une grave opération dans un hôpital de Los Angeles. La longue convalescence qui s’ensuit, pendant laquelle il lit les Contes d’Andersen (offerts par l’actrice Annabella Power), lui inspire le thème du Petit Prince. Il se mettra à la rédaction de ce conte une année plus tard, dans la maison tranquille qu’il a louée à Long Island, près de New York.Saint-Exupéry entendait illustrer lui-même le conte en question. Et, pour donner forme à son héros, il a beaucoup tâtonné. Le dessin reproduit ici correspond à une étape décisivedans le processus de création (la première édition du livre, en anglais, date de 1943. C’est Gallimard qui publiera la version française, deux ans plus tard).Le garçonnet se présente en contreplongée, debout sur le globe terrestre, à peine ébauché. Les mains dans les poches lui confèrent un air hardi, démenti par les yeux ronds et la bouche ouverte, signes de candeur. Ses quelques cheveux raides seront bientôt remplacés par une toison ébouriffée. Mais sa tenue vestimentaire, elle, ne variera guère: nœud papillon, combinaison boutonnée, ceinture haute.L’esquisse a été tracée au stylo, sur un papier pelure, jaunâtre, au format américain, c’est- à-dire un peu plus petit que notre A4. Au verso, Consuelo, la femme de Saint-Exupéry, qui l’a rejoint en novembre 1941, a tracé grossièrement des chiffres et des majuscules, correspondant sans doute à un numéro de téléphone et à une plaque d’immatriculation. Manifestement, ni elle, ni son mari, n’attachaient d’importance à ce genre de feuille, destinée au rebut.Il faut dire qu’un dessin de la main de SaintExupéry n’avait rien d’exceptionnel. Car, tous ses amis le savaient, c’était chez lui comme une manie de s’interrompre en cours d’écriture, pour introduire entre les lignes ou en marge une petite figure, tenant souvent de la caricature. Le trait y est vif, toujours sûr, sans le moindre repentir. De telles vignettes trahissent un talent incontestable, que la publication du Petit Prince fera éclater au grand jour. Et de fait, dans ce chef-d’œuvre, on ne sait trop ce qu’il faut admirer le plus, le texte ou l’illustration. D’ailleurs, aucun des deux n’a pris une ride, malgré le déferlement d’ouvrages pour la jeunesse auquel on assiste de nos jours.

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