Calder vous salue bien

En 1932, l’artiste américain Alexander Calder (1898-1976) qui vient de se rallier au mouvement «Abstraction-Création», présente à Paris, où il réside depuis six ans, ses dernières créations: des ouvrages en métal, dont les éléments indépendants sont mus par de petits moteurs. Marcel Duchamp qualifie aussitôt ces sculptures en mouvement de «mobiles», terme qui leur restera attaché. Calder renoncera peu après aux moteurs choisissant de conférer à ses sculptures assez de légèreté pour qu’elles s’animent au moindre souffle d’air.La lettre autographe reproduite ici date de cette année-là, décisive dans la carrière de Calder. Elle est adressée à Georges Hugnet, artiste aux multiples facettes, que Tristan Tzara vient tout juste de présenter à André Breton, le pape des Surréalistes.Calder avertit son ami et aussi sa femme qu’il ne pourra se rendre à leur invitation, à cause de la présence chez lui de ses beaux-parents, les James, lesquels s’apprêtent à rembarquer pour l’Amérique.La lettre comporte deux dessins. Le premier représente Calder en queue-de-pie, tel Monsieur Loyal (l’artiste aimait le cirque), qui lève son gibus pour saluer. Saluer qui ? Le couple Hugnet, ses correspondants, ou les James ? La seconde hypothèse paraît la bonne si l’on ajoute que Calder se réjouissait de voirpartir ses beaux-parents, estimant que son travail se ressentait de leur présence encombrante.D’ailleurs, au bas de la feuille, Calder les a mis en scène sans complaisance, elle tenant le gouvernail, lui remontant l’ancre du paquebot ! Auraient-ils apprécié de se voir ainsi caricaturés ? Certainement pas et on peut supposer que...

En 1932, l’artiste américain Alexander Calder (1898-1976) qui vient de se rallier au mouvement «Abstraction-Création», présente à Paris, où il réside depuis six ans, ses dernières créations: des ouvrages en métal, dont les éléments indépendants sont mus par de petits moteurs. Marcel Duchamp qualifie aussitôt ces sculptures en mouvement de «mobiles», terme qui leur restera attaché. Calder renoncera peu après aux moteurs choisissant de conférer à ses sculptures assez de légèreté pour qu’elles s’animent au moindre souffle d’air.La lettre autographe reproduite ici date de cette année-là, décisive dans la carrière de Calder. Elle est adressée à Georges Hugnet, artiste aux multiples facettes, que Tristan Tzara vient tout juste de présenter à André Breton, le pape des Surréalistes.Calder avertit son ami et aussi sa femme qu’il ne pourra se rendre à leur invitation, à cause de la présence chez lui de ses beaux-parents, les James, lesquels s’apprêtent à rembarquer pour l’Amérique.La lettre comporte deux dessins. Le premier représente Calder en queue-de-pie, tel Monsieur Loyal (l’artiste aimait le cirque), qui lève son gibus pour saluer. Saluer qui ? Le couple Hugnet, ses correspondants, ou les James ? La seconde hypothèse paraît la bonne si l’on ajoute que Calder se réjouissait de voirpartir ses beaux-parents, estimant que son travail se ressentait de leur présence encombrante.D’ailleurs, au bas de la feuille, Calder les a mis en scène sans complaisance, elle tenant le gouvernail, lui remontant l’ancre du paquebot ! Auraient-ils apprécié de se voir ainsi caricaturés ? Certainement pas et on peut supposer que Calder s’est bien gardé de montrer la lettre à son épouse Louisa avant de la mettre à la poste, malgré la double signature.

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