Henri Rivière, maître de la gravure et du japonisme

HENRI RIVIÈRE
HENRI RIVIÈRE
Henri Rivière (1864-1951) est considéré comme le plus grand graveur de la fin du XIXe siècle. Parisien, ami d’enfance de Signac puis proche de Degas, il a révolutionné le domaine de la gravure sur bois en couleurs et de la lithographie. Il devient directeur artistique du célèbre cabaret du Chat noir dans les années 1880, où il conçoit toute sorte de décors ingénieux, ce qui lui permet de rencontrer le bouillonnant milieu artistique de Montmartre. C’est à cette époque qu’il découvre le japonisme et les estampes de Hokusai et Hiroshige, qu’il collectionne avidement. À force de recherches, il parvient à découvrir empiriquement la méthode japonaise de la gravure sur bois, ce qui lui vaut la reconnaissance de la part de la critique. Mais c’est surtout à travers la lithographie en douze ou quatorze couleurs (une prouesse technique pour l’époque) qu’il devient célèbre. Grâce à de nombreuses séries d’estampes largement distribuées, il magnifie les paysages de Paris (les Trente-six vues de la Tour Eiffel, hommage au Trente-six vues du Mont Fuji de Hokusai) et les côtes changeantes de la Bretagne, où il s’intéresse aux variations climatiques, mêlant impressionnisme, cloisonnisme et japonisme. Doté d’une grande sensibilité pour la nature, Rivière était aussi un perfectionniste, concevant lui-même ses couleurs et supervisant personnellement l’impression de toutes ses planches chez son imprimeur Eugène Verneau, devenu son proche ami. Progressivement redécouvert depuis les années 1980 par le biais de nombreuses expositions, il manquait encore un catalogue raisonné des lithographies de Rivière : c'est maintenant chose faite...

Henri Rivière (1864-1951) est considéré comme le plus grand graveur de la fin du XIXe siècle.

Parisien, ami d’enfance de Signac puis proche de Degas, il a révolutionné le domaine de la gravure sur bois en couleurs et de la lithographie. Il devient directeur artistique du célèbre cabaret du Chat noir dans les années 1880, où il conçoit toute sorte de décors ingénieux, ce qui lui permet de rencontrer le bouillonnant milieu artistique de Montmartre. C’est à cette époque qu’il découvre le japonisme et les estampes de Hokusai et Hiroshige, qu’il collectionne avidement. À force de recherches, il parvient à découvrir empiriquement la méthode japonaise de la gravure sur bois, ce qui lui vaut la reconnaissance de la part de la critique. Mais c’est surtout à travers la lithographie en douze ou quatorze couleurs (une prouesse technique pour l’époque) qu’il devient célèbre. Grâce à de nombreuses séries d’estampes largement distribuées, il magnifie les paysages de Paris (les Trente-six vues de la Tour Eiffel, hommage au Trente-six vues du Mont Fuji de Hokusai) et les côtes changeantes de la Bretagne, où il s’intéresse aux variations climatiques, mêlant impressionnisme, cloisonnisme et japonisme. Doté d’une grande sensibilité pour la nature, Rivière était aussi un perfectionniste, concevant lui-même ses couleurs et supervisant personnellement l’impression de toutes ses planches chez son imprimeur Eugène Verneau, devenu son proche ami.

Progressivement redécouvert depuis les années 1980 par le biais de nombreuses expositions, il manquait encore un catalogue raisonné des lithographies de Rivière : c’est maintenant chose faite grâce à Olivier Levasseur et Yann Le Bohec. L’ouvrage recense la vaste production lithographiée de Rivière (estampes mais aussi affiches, calendriers ou encore illustrations des textes des pièces de théâtre conçues au Chat noir). Il détaille tout le processus, très complexe, de création des lithographies, depuis les croquis pris sur le motif jusqu’aux nombreux passages d’impression nécessaires pour concevoir une planche. Les auteurs ont également recensé plusieurs œuvres demeurées jusqu’ici inédites. À la fois beau livre richement illustré (grâce à quatre cent images) et somme d’érudition, l’ouvrage est préfacé par Erik Orsenna, de l’Académie française. Enfin, il est enrichi d’une illustration originale, créée pour l’occasion par l’artiste et scénariste André Juillard – comme un hommage à Rivière par l’un de ses lointains et nombreux descendants.

Tancrède Hertzog

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