Conciliant virtuosité technique et sensibilité artistique, la célèbre Maison genevoise, qui fête cette année ses deux cent septante ans, repousse toujours plus loin les limites de son savoir-faire. En témoignent ses toutes dernières créations, dont les mécanismes atteignent des sommets de complexité.
L’industrie horlogère est alors l’une des activités les plus florissantes de la cité et emploie plus d’un cinquième de la population », consignent scrupuleusement Diderot et d’Alembert lorsqu’ils s’attèlent à leur vaste entreprise de l’Encyclopédie ou Dictionnaires des Sciences, des arts et des métiers. La ville natale de Jean-Jacques Rousseau abrite en effet en son sein d’union entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe. C’est précisément dans cette atmosphère d’ouverture et de croyance dans le progrès, propre au siècle des Lumières, que naît la célèbre Maison genevoise lorsque Jean-Marc Vacheron signe en 1755 son contrat d’apprentissage en horlogerie. Quelques décennies plus tard, François Constantin rejoindra l’aventure et s’associera à Jacques-Barthélemy Vacheron, le petit-fils du fondateur, en l’enjoignant, dans une missive, de « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible ».
Deux cent septante années plus tard, cet adage, qui est devenu depuis la devise de la Maison, ne cesse d’être transmis de génération en génération aux artisans, designers et maîtres horlogers qui, tous, sont habités par le même souci de dépassement et d’excellence.
UNE QUÊTE DE PERFECTION
Dès ses premières années d’existence, Vacheron Constantin n’aura de cesse d’explorer tous les champs de la création horlogère et de perfectionner tous les mécanismes de mesure du temps. Montres à sonnerie, fonctions astronomiques, affichages spéciaux, régulateurs à tourbillon figurent ainsi parmi les plus belles réussites dont peut s’enorgueillir la Maison.
Soucieuse d’épouser les mutations sociologiques de son époque, Vacheron Constantin repousse alors tou-jours plus loin les innovations et les prouesses technologiques. En 1839, la Manufacture engage Georges-Auguste Leschot afin de mettre au point un « pantographe » horloger qui ouvre la voie à la standardisation et à l’interchangeabilité des composants destinés aux montres d’un même calibre. Près d’un siècle plus tard, la collaboration avec Louis Cottier donne naissance à la première montre de poche intégrant la complica-tion de l’heure universelle dite « système Cottier ». Dès lors, les premières mondiales se succèdent à une ca-dence effrénée, dont la montre à affichage rétrograde de la date (la « Don Pancho » de 1940), le premier quantième perpétuel hébraïque (« Les Cabinotiers Référence 57260 » en 2015), ou encore le premier quan-tième perpétuel chinois (« Les Cabinotiers The Berkley Grand Complication », en 2024).



DES PROUESSES DE TECHNICITÉ
Cette quête de la précision chronométrique absolue s’accompagne du souci de répondre aux exigences toujours plus grandes des clients illustres de la Maison. En 1929, la communauté d’expatriés suisses en Égypte offre ainsi au roi Fouad une montre de poche à grande complication au boîtier en or jaune émail-lé. En 1946, c’est le gouvernement helvétique en personne qui mandate la Manufacture pour réaliser une montre de poche à sonnerie en or jaune combinant une répétition minutes avec Grande et Petite sonnerie, un chronographe à rattrapante, un quantième perpétuel, l’indication des phases et de l’âge de la lune, une alarme et deux réserves de marche ! Cette merveille de technicité horlogère sera destinée à Farouk I, le fils du roi égyptien…
Vacheron Constantin s’emploiera également à toujours devancer « l’air du temps », lançant en 1921 « l’American 1921 », une montre-bracelet avant-gardiste destinée aux pilotes automobiles souhaitant consulter l’heure en un clin d’œil tout en conservant les mains sur leur volant !
Parallèlement, la Maison multiplie les collaborations avec les institutions culturelles les plus prestigieuses, comme le musée du Louvre, le Metropolitan Museum de New York, ou bien encore l’Institut Éducatif du Palace Museum de Pékin. De ces rencontres entre excellence horlogère et patrimoine muséal sont nées des pièces au décor émaillé d’un raffinement inouï, telle la Collection Métiers d’Art Hommage aux Grandes Civilisations de 2022.
Point de hasard si le gouvernement français a décerné en 1972 à Vacheron Constantin le Diplôme du Prestige de la France, une distinction honorifique dont elle est la première maison horlogère à en avoir été gratifiée…




« LA MONTRE AU POIGNET LA PLUS COMPLIQUÉE DE L’HISTOIRE HORLOGÈRE »
Depuis la création de sa première montre féminine en 1899, à la réalisation en 1979 de la « Kallista » (dont le nom signifie « la plus belle » en grec ancien et qui a nécessité six mille heures de travail !), la Maison s’est donc toujours donnée comme mission de conjuguer innovation horlogère et perfection es-thétique. À cette ambition s’est également greffé le désir de célébrer chaque décennie-anniversaire par une commande d’exception reflétant la maestria de ses ateliers d’art.
Pour fêter ses deux cent septante années d’expertise technique et esthétique, le département les Cabinotiers s’est ainsi vu confier la réalisation de trois pièces à exemplaire unique en hommage à la Tour de l’Île, un monument de Genève avec lequel Vacheron Constantin entretient des liens historiques profonds.
Mais la montre « vedette » de ce prestigieux anniversaire n’est autre que la « Solaria Ultra Grande Complication », dont le degré de technicité s’avère époustouflant avec ses quarante et une complications, ses cinq fonctions astronomiques, sa répétition minutes au carillon Westminster, ses treize demandes de brevets déposés et ses mille cinq cent vingt et un composants… Ce chef-d’œuvre d’innovation et de miniaturisation a ainsi requis huit années de recherche et de développement, qui font d’elle « la montre au poignet la plus compliquée de l’histoire horlogère » !
« Si parler de l’impressionnant héritage de la Maison est une chose, le concrétiser en est une autre. Chacune de ces commémorations est jalonnée de montres qui illustrent les valeurs cultivées au sein de la Manufacture depuis 1755 », souligne à cet égard Christian Selmoni, le Directeur du Style & Patrimoine. Visionnaire et respectueuse des traditions tout à la fois, Vacheron Constantin entre ainsi définitivement dans l’Histoire avec cette « Solaria Ultra Grande Complication » la bien nommée, dont le mécanisme virtuose sonne comme un défi lancé à tous les horlogers de la planète !

