L’INVITÉ D’ARTPASSIONS – Jacques Martinez

Jacques Martinez
Jacques Martinez
Jacques Martinez, peintre et sculpteur français, est né le 7 juillet 1944 à El-Biar, en Algérie. Après avoir obtenu une maîtrise de philosophie, il commence à peindre en 1967 et travaille comme assistant des artistes César et Arman, figures majeures de l’École de Nice. Son œuvre mêle réflexion philosophique et exploration artistique. Les désordres du temps, la vérité des jours est le titre de l’ouvrage qui sera publié en septembre prochain, il retracera les quatre expositions organisées en 2024 à Milan, Venise, Nice et Lugano pour ses quatre-vingts ans. Dans ce livre seront présentées toutes les œuvres exposées, accompagnées de textes de Luca Berta, Harry Bellet, Bernard-Henri Lévy et Catherine Millet. Jacques Martinez prépare actuellement l’installation, dans les jardins de la Villa Arconati, d’une très grande sculpture et, dans l’un des salons, un plâtre s’inscrivant dans l’histoire des lieux. Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre pre- mière émotion artistique ? Il y en a deux qui se mélangent toujours dans ma tête, ma vie et mes souvenirs. En septembre 1950 à Versailles, un bel après-midi et un chaud soleil d’automne sur la grande façade ouest. En été 1954, pour mes dix ans, mon grand-père m’a offert un voyage en Italie : Pise, Florence, Rome, Naples et Venise. Le dernier jour sur la Place San Marco, je crie : « je ne veux pas partir ! » Quel est votre rapport à l’art dans votre vie quotidienne? Après des études de philosophie et un peu d’enseignement, j’ai...

Jacques Martinez, peintre et sculpteur français, est né le 7 juillet 1944 à El-Biar, en Algérie. Après avoir obtenu une maîtrise de philosophie, il commence à peindre en 1967 et travaille comme assistant des artistes César et Arman, figures majeures de l’École de Nice. Son œuvre mêle réflexion philosophique et exploration artistique. Les désordres du temps, la vérité des jours est le titre de l’ouvrage qui sera publié en septembre prochain, il retracera les quatre expositions organisées en 2024 à Milan, Venise, Nice et Lugano pour ses quatre-vingts ans. Dans ce livre seront présentées toutes les œuvres exposées, accompagnées de textes de Luca Berta, Harry Bellet, Bernard-Henri Lévy et Catherine Millet. Jacques Martinez prépare actuellement l’installation, dans les jardins de la Villa Arconati, d’une très grande sculpture et, dans l’un des salons, un plâtre s’inscrivant dans l’histoire des lieux.

Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre pre- mière émotion artistique ?

Il y en a deux qui se mélangent toujours dans ma tête, ma vie et mes souvenirs. En septembre 1950 à Versailles, un bel après-midi et un chaud soleil d’automne sur la grande façade ouest. En été 1954, pour mes dix ans, mon grand-père m’a offert un voyage en Italie : Pise, Florence, Rome, Naples et Venise. Le dernier jour sur la Place San Marco, je crie : « je ne veux pas partir ! »

Quel est votre rapport à l’art dans votre vie quotidienne?

Après des études de philosophie et un peu d’enseignement, j’ai eu la chance très vite de pouvoir passer tout mon temps avec mes pein- tures, mes dessins et mes sculptures. Alors, l’art d’un côté, la vie de l’autre, je n’ai jamais vraiment connu. Je crois que j’en aurais été inca- pable. Par exemple, l’idée même d’habiter quelque part et d’avoir un atelier plus loin m’a été difficile. Ma vie et mon travail depuis se sont totalement mélangés. J’ai toujours vécu et travaillé dans le même es- pace. Les choses se sont faites comme cela naturellement et avec bon- heur. J’aime la vie, ça ne peut être pour moi qu’une totalité heureuse que je ne peux m’imaginer en morceaux. Et, je n’aime pas trop pen- ser à ce que je fais comme un travail. Je crois que je n’ai jamais vrai- ment travaillé. En y réfléchissant, un jour j’ai inventé un verbe « plai- surer ». Oui, c’est cela, j’ai plaisuré, je plaisure, je plaisurerai le plus longtemps possible, mélangeant mes plaisirs et mes couleurs.

Y a-t-il un don artistique que vous aimeriez avoir autre que celui que vous exercez?

Jouer du violoncelle comme Anastasia Kobekina que j’avais eu le bonheur et la chance de découvrir il y a un an à Lugano et que j’ai re- trouvée avec un bonheur encore plus grand, au Festival des Sommets Musicaux de Gstaad en février.

Quels sont les artistes ou l’artiste que vous admirez le plus?

Les paysans, surtout ceux des montagnes suisses. Ils ont fait, compo- sé, dessiné et coloré les plus beaux paysages et installé le plus grand et le meilleur Land Art du monde.

Quelles sont vos œuvres incontournables?

Beaucoup trop, mais Pompéi, le Panthéon, deux dessins de Paolo Uccello au Louvre. Les suites pour violoncelle de Bach, Huit et demi de Fellini, Le premier homme de Camus, un dessin de Picasso des an- nées cinquante : Le peintre et son modèle, La Cour Giacometti de la Fondation Maeght…

Comment êtes-vous meublé ? Plutôt épuré ou chargé de souvenirs…?

Quand j’étais jeune je rêvais du XVIIIe siècle français, mais c’était à l’époque beaucoup trop cher et j’étais beaucoup trop pauvre. Alors, j’ai acheté, tables, chaises, tabourets et même un canapé. Un jour à Toulouse, j’ai trouvé un beau fauteuil régence auquel se sont ajoutés une chaise de Konstantin Grcic, un « vrai » Louis XVI transparent de mon ami Starck, disséminés plus qu’installés dans mes désordres. Ma femme Marie s’en amusait et quand les amis passaient, elle arrivait à dresser de magnifiques tables dont certains se souviennent, faites de belle argenterie, de fruits, de fleurs et de bougies.

Quelle exposition ou évènement conseilleriez-vous actuellement? Le Caravage à Rome, la prochaine biennale d’architecture à Venise et un lieu : la Fondation Beyeler à Bâle toujours.

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