Quelque part dans Paris, quelque part sur l’une de ses avenues fameuses ; quelque part dans les derniers étages, au bout des couloirs étroits, dans l’un des salons d’angle vaste et arrondi de l’un de ces immeubles-paquebots qui semblent naviguer il pleut en plus aujourd’hui sur les toits de la capitale. L’océan parisien et mondial ne connaîtra l’objet, le point de départ de notre rencontre que dans quelques mois. En secret «embargo» est le terme employé dans le milieu , nous allons parler ici notes, couleurs, parfums… Trois fioles sont posées sur la table basse. Des fleurs vont s’épandre ! Et de l’invisible. On sait avoir rendez-vous avec un poète? on rencontre aussi un chimiste; apprendre d’un novateur ? on écoute également un homme veillant scrupuleusement sur des trésors (et des formules) ; parler avec un aquarelliste? on suit en même temps un orchestrateur dont le travail se déploie sur des années, habitué à transcrire, habitué aussi à inscrire un son quasi-inaudible, mais évidemment indispensable, dans une large fresque mouvante. Olivier Polge reçoit Artpassions pour évoquer son métier ne serait-ce pas l’un des plus mystérieux qui soient? , ses prédécesseurs chez Chanel dont son père , ses souvenirs, ses fétiches…, mais d’abord sa dernière création, lancée en avril 2025 (c’est officiel): Chance Eau Splendide.
Olivier, comment naît un parfum ? Ou plus particulièrement : comment est né ce Chance sous-titré Eau Splendide, cinquième « déclinaison » mais je sais que vous allez me corriger immédiatement ! de cette gamme inaugurée par votre père en 2006 ?
Il est né d’une idée, d’une idée d’accord. Et en effet le terme « déclinaison » n’est peut-être pas le meilleur [il sourit], car on risquerait alors de faire fausse route… À chaque fois ce sont des formules totalement différentes. Le fil rouge de cette gamme, c’est un esprit, un optimisme, une certaine rondeur, une certaine fraîcheur, une simplicité retrouvée en laboratoire, « architecturée » si vous voulez, autant de thèmes qu’on peut par ailleurs associer au flacon commun de cette gamme, circulaire, coiffé d’un cube et ceinturé de métal. Ce flacon avait beaucoup surpris, au départ, la Maison Chanel étant connue pour avoir imposé le carré au milieu de flacons assez extravagants, dans les années vingt. Mais c’était en fait retrouver, et continuer, la radicalité des débuts.
Quelle était donc cette idée initiale, finalement logée dans ce flacon qui, s’il n’est pas extravagant, est peut-être légèrement excentrique (pour reprendre une distinction proposée jadis, à propos de robes, par Gabrielle Chanel elle-même) ?

lisant sur son canapé
dans sa suite au Ritz en 1938
© Photo Roger Schall @ Schall Collection
J’avais l’envie de travailler un accord framboise, fruité et mordant, quelque chose qui aurait un caractère coloré très franc [il trempe une touche olfactive dans le premier petit flacon posé sur la table, et me la tend], et pour cela j’ai choisi de combiner la rose, l’iris et la violette, de les assembler dans une structure qui rendrait cette impression vive, rouge, du fruit. Dans ma tête, c’était seulement le point de départ, la « porte d’entrée », si je puis dire, mais comme souvent l’idée première a grossi, et a fini par prendre beaucoup plus de place dans le résultat final. Après cela [il trempe une touche dans le deuxième flacon posé sur la table] j’ai voulu une note rosée [il me tend la touche], mais vous remarquerez que cette note rappelle un peu la menthe… Vous pouvez être sûr que si vous avez cette impression, d’une rose un brin amère, peut-être un brin moins engageante ou moins évidente, c’est que c’est son «cousin germain» que vous sentez, le géranium rosat. C’est lui que j’ai travaillé, et c’est une note que nous aimons beaucoup, chez Chanel où nous aimons beaucoup les fleurs en général! , mon père l’avait introduite avec Coco Noir, il y a quelques années. Enfin [troisième flacon et troisième touche trempée et tendue], j’ai voulu comme dernière grande facette un cèdre, mais un cèdre que je dirais éclairé, qui a été légèrement redistillé. C’est d’ailleurs l’une des grandes difficultés du métier, à mes yeux, et ça a été l’une des difficultés de cette création-ci en particulier, de faire clair et vif, de maintenir la clarté et la vivacité tout au long du processus de création. [Je sens sur une quatrième touche l’assemblage final, encore bien mystérieux…]
Combien de temps vous faut-il pour créer un parfum ?
Disons entre un an et deux ans. Si j’ai moins d’un an, je ne suis pas à l’aise. Le temps de la parfumerie, le temps de la création en parfumerie, est un temps long, plus long que celui de la mode, évidemment, ou même que celui de la joaillerie. Au temps du processus créatif proprement dit, qui est fait d’innombrables essais et d’ajustements et ré- ajustements minuscules et où la subjectivité et l’instinct ont toute leur part , il faut encore ajouter deux années, indispensables pour obtenir les autorisations de mise en vente dans les pays où nous sommes distribués. Il faut tenir compte de ces années, ne pas suivre de trop près les « tendances », penser en quelque sorte davantage au style qu’à la mode, comme y invitait Gabrielle Chanel. Mais, en même temps, un parfum ne peut pas ne pas parler de son époque, et c’est une chose que je trouve fascinante. Notre Bois des Îles, par exemple, dit quelque chose des Années folles, comme Antaeus dit quelque chose des années quatre-vingts, et l’on vit aussi ça en portant tel ou tel parfum.
Pourriez-vous nous dire à présent la question paraît plus facile comment naît, non pas un parfum, mais un parfumeur ? Et comment en êtes-vous arrivé à vouloir faire et à faire le même métier que votre père, auquel vous alliez finalement succéder ?
Il y a évidemment quelques écoles, mais je dois dire que l’essentiel consiste pour moi dans ce que vous apprenez sur le terrain, éventuellement lors de stages, c’est là que tout se joue, dans un véritable compagnonnage. Je lis en ce moment un ouvrage sur les ébénistes du XVIIIe siècle, les Martin Carlin, les Riesener, etc., et c’est au fond le même genre de transmission. La clef, c’est la rencontre avec un parfumeur dans son exercice, et l’apprentissage quotidien, méticuleux et même parfois fastidieux que permet cette rencontre. Il faut alors tout sentir, constamment, tout ce qui vous tombe sous la main, toutes les matières premières. Quand j’ai débuté, lorsque je rentrais dans une pièce, je sentais et sentais, et mes amis me voyaient constamment faire ceci [il colle son nez sur sa manche, et remonte du poignet à l’épaule], ils devaient me trouver fou ! [Rires.] Mais de cette manière on travaille à une organisation mentale, et personnelle, des odeurs. C’est capital.

dévoile chaque nuit ses fragiles étoiles blanches, gorgées
de parfum.
© CHANEL

le fin duvet caché sous son feuillage qui contient l’essence
au délicat parfum aux notes de rose, poivre et citron.
© CHANEL

longilignes d’un mauve tendre sont inodorantes,
cache son trésor parfumé au coeur de ses racines.
© CHANEL

rose de Mai car elle fleurit en mai, développe des senteurs
douces, miellées et légèrement épicées.
© CHANEL
Je me souviens d’avoir entendu votre père dire un jour que son odorat n’était pas forcément plus développé que celui de tout un chacun, mais qu’il était en tout cas bien plus entraîné. Qu’en pensez-vous ?
Je contresigne. C’est une idée fausse, celle selon laquelle les parfumeurs sentiraient mieux que les autres. Tout le monde peut enrichir cette sorte de bibliothèque olfactive dont je viens de parler, cette bibliothèque mentale, c’est d’abord une question d’entraînement. Mais l’odorat, est un sens dont on parle peu et dont on parle sans doute assez mal, un sens méconnu et peut-être malaimé, c’est dommage. Et pourtant, pensez à Huysmans ou à Proust, ou à Patrick Süskind plus près de nous, tous nous disent combien c’est un sens extraordinairement riche en potentialités, lié aux notions de générosité, de sensualité, d’attention, ou d’éveil…
Votre père apprécie-t-il votre travail ?
Il en a l’air content, oui [sourire], mais vous savez, il n’est pas très bavard sur le sujet. Je me souviens encore parfaitement du soir où je m’étais décidé à lui dire que je voulais faire le même métier que lui. En marchant dans la rue pour aller chez lui, je me demandais comment il prendrait la chose. Je m’interrogeais depuis un certain temps sur ce que je voulais faire dans la vie, mes études ne m’emballaient pas, j’avais de plus en plus envie de travailler avec mes mains, et la voie qu’avait suivie mon père m’est alors apparue sous un jour nouveau. Avant cela, j’avais bien flâné au laboratoire, mais comme un enfant passe des après-midis avec son père ou sa mère au travail, sans plus… Cette fois, c’était différent, je voulais aborder la chose sérieusement, et, bien sûr ! mon père ne trouva pas l’idée très bonne. Il m’envoya tout de même, dès le lendemain, avec une amie, effectuer un stage chez l’une de ses connaissances, dans le Sud de la France, d’où nous étions originaires. Tout est parti de là. C’était lancé. Je me suis formé et ai travaillé ensuite à de nombreuses réalisations, à Genève notamment, et aussi à New York.
Jusqu’au jour où vous succédez à votre père, comme nez de la Maison Chanel…
Oui, et l’autre jour, je suis justement repassé par cette rue où je m’étais demandé comment annoncer la « chose » à mon père, et je m’y suis soudain revu à ce moment charnière de ma vie. Je me suis alors redit que les choses pouvaient être décidément bien surprenantes !
Si vous remontez au plus loin de vos souvenirs olfactifs, qu’y a-t-il ?
Je vous dirais que ces premier souvenirs se confondent, en grande partie, avec les odeurs qu’aujourd’hui encore je chéris le plus. Je n’ai pas beaucoup de temps pour l’inconscient [sourire], et ces premières impressions sont en réalité très simples pour moi, et toujours très présentes. Ce sont d’abord celles liées aux vacances dans la maison familiale de mes grands-parents, dans le Vaucluse, une maison qui était tout contre la colline, où nous allions chaque été. C’est l’odeur de cette maison que j’ai en tête, de cet intérieur plongé dans la pénombre, l’après-midi, avec venant de l’extérieur les effluves du maquis, des odeurs presque grillées qui contrastaient avec la sensation de pierre humide qui régnait à l’intérieur. Ça, ça ne m’a jamais quitté.
Vous pouvez sentir encore ceci, tel quel, dans votre tête ?
Bien sûr ! Mais vous aussi ! Je suis sûr que vous disposez d’une chose comparable.
Vous servez-vous de ce genre d’impressions premières, de ces sortes de petits paysages olfactifs préservés, lorsque vous travaillez ? Les avez-vous mis « en bouteille » ?
Non. Ça ne fonctionne jamais. Il faut prendre d’autres chemins…
Pourriez-vous évoquer un peu votre travail quotidien ? Un travail qui est double, car il vous faut prendre soin de la création de vos pré- décesseurs, permettre que chaque année le même parfum, la même qualité soit disponible, en veillant notamment à la qualité des matières premières, et en même temps continuer cette création…
C’est vrai que mon métier, au quotidien, présente ces deux facettes, mais ces deux types de tâches sont en réalité beaucoup plus croisées qu’on ne le pense. Travailler sur la qualité de tel ou tel ingrédient qui entre dans la composition d’un de nos parfums, sur telle ou telle possibilité technique nouvelle aussi, donne des idées. Le champ des possibles est grand ouvert! Et ceci est lié également au fait que, chez Chanel, nous travaillons les matières premières, nous les façonnons, en épurant, en concentrant, etc., si bien que ces matières premières elles mêmes sont pour la plupart «exclusives». Tout ceci prend aussi un sens particulier quand on se rappelle ou quand on apprend car peu de gens le savent qu’une formule de parfum ne peut pas être brevetée. Or si par hasard quelqu’un disposait de nos formules, il n’aurait pas pour autant les ingrédients pour pouvoir les réaliser… Il y a là aussi quelque chose de très en lien avec l’identité profonde de nos parfums, depuis le N°5 voulu par Gabrielle Chanel en 1921, des parfums qui se veulent toujours composés je tiens beaucoup à ce mot , qui ne «reproduisent» rien, qui sont construits comme des robes, et qui tendent à l’abstraction, ou à un certain mystère, si vous voulez.
Avez-vous tout de même un moment privilé- gié pour créer ?
Assez traditionnellement, je vous dirais que j’imagine plus volontiers de nouvelles choses le matin, lorsque l’attention est encore la plus fraîche. C’est dans ces moments-là que je prends des décisions, en profitant souvent de la prise de recul de la nuit. Mais évidemment les idées peuvent surgir n’importe quand, et même n’importe où, parfois loin du laboratoire.
Vous notez alors, en attendant de pouvoir faire les mélanges ?
Oui, exactement, dans des carnets, ici ou là. Ce sont parfois juste des mots, parfois quelques vagues idées d’accords, deux ou trois matières que j’aimerais tester ensemble, des confrontations, comme des amorces. Je pense par ailleurs beaucoup plus par contrastes que par affinités, surtout au début, en faisant varier des intervalles importants. Je trouve ça plus fécond, plus stimulant.
Et, justement, la musique science des intervalles ! , et même l’histoire de l’art je crois, vous ont tenté à vos débuts, avant l’époque du fameux épisode de la rue et de la « chose » à dire à votre père. Être mélomane et amateur d’art (je me souviens d’avoir parlé avec vous faussaires, art égyptien et art étrusque) aide-t-il à composer un parfum ?
Peut-être, mais sans qu’il faille nécessairement y penser, s’y référer, c’est plutôt comme une sorte de terreau culturel qui nourrit la création, et qui nourrit l’envie aussi, car pour proposer des nouveautés, il faut de l’envie, de la curiosité, voir et écouter beaucoup de choses… Les connections ne sont pas forcément explicites, mais je suis certain que la sensibilité et l’inventivité y gagnent. Quant à la musique, je vous dirais que c’est maintenant plus une passion qu’une tentation! J’ai grandi dans une famille où l’on aimait l’art, surtout la peinture, et tous les week-ends nous étions dans des galeries ou des musées. J’ai développé un goût personnel, et c’était la musique. C’était mon jardin à moi, et ça l’est resté. Cela correspond d’ailleurs, plus largement, à un goût profond du geste. J’ai hélas commencé le piano un peu tard pour en faire mon métier, mais je sais lire la musique, j’ai mes partitions, mon piano… Je devrais m’exercer plus régulièrement, évidemment [sourire]! mais je peux m’octroyer le plaisir de jouer une sonate de Scarlatti, de goûter un exemple de contrepoint, ou d’harmonie.
Vous êtes le quatrième parfumeur de la Maison Chanel : à Ernest Beaux, qui créa le N°5 et les autres premiers parfums de la Maison, succéda Henri Robert, à qui succéda Jacques Polge, votre père, à qui vous avez succédé il y a dix ans maintenant. Que préférez-vous, que retenez-vous, de vos trois prédécesseurs ?
Ernest Beaux, qui était né à Moscou, et Henri Robert, sont deux figures assez mystérieuses, qui ont peu parlé, et c’est mon père qui a dû en quelque sorte «construire » la parfumerie Chanel, lui donner des mots, un discours, etc. Ernest Beaux reste évidemment l’inventeur du N°5, celui qui rencontra Mademoiselle Chanel par l’entremise du grand-duc Dimitri Pavlovitch – avec qui Chanel vivait alors une histoire d’amour , le parfumeur à qui elle demanda un parfum «artificiel», où il mettra des aldéhydes pour que la composition ne reste pas «au fond du flacon», celui qui lui fit cinq propositions, Chanel choisissant la cinquième, avec le flair qu’on sait… Ceci est bien connu, et presque romanesque ! Plus officieusement, il y a encore cette anecdote, que je tiens de mon père, qui lui-même la tenait d’Henri Robert, qui la tenait d’Ernest Beaux, selon laquelle Chanel aurait demandé à Beaux quel était l’ingrédient le plus cher de la composition. « Le jasmin, répondit-il. – Alors mettez-en plus »! C’est assez amusant, mais en même temps ça dit bien quelque chose de son caractère, de son audace, de sa volonté de marquer les esprits. Le jasmin est par ailleurs une essence assez complexe, comme la rose, il faut quasiment les dompter dans un flacon.
Henri Robert semble une figure plus mystérieuse encore…
Oui, il reste à son poste plus de vingt ans, et crée trois parfums seulement, N°19, Cristalle, et Pour Monsieur, le premier parfum masculin de la Maison. Mais, à cette époque, dans les années soixante-soixante-dix, on avait dans la parfumerie un tout autre rapport au temps et à la nouveauté. Et puis, c’était une époque où le contrôle de la qualité était beaucoup plus difficile qu’aujourd’hui, on disposait de moins de machines, cela prenait beaucoup plus de temps… Il fallait alors vraiment garder le temple, et une grande partie du travail d’Henri Robert dans ces années-là a consisté en cela, maintenir presque à bout de bras ! une qualité originelle. Les choses, les attentes ont commencé à changer à l’époque où mon père a repris les rênes. Il fallait alors, comme je l’ai dit, expliquer l’histoire des parfums Chanel, développer un discours, faire ressortir des fils rouges, des points communs, etc. Il fallait redécouvrir un patrimoine et le faire vivre, et c’est ainsi que mon père imagina par exemple une version eau de parfum du N°5, qui rappelait la version lancée en 1921, l’extrait. Ensuite, avec Allure, le rythme des lancements a vraiment changé, crescendo, jusqu’à aujourd’hui.
Avez-vous une création préférée parmi toutes celles de vos prédécesseurs ?
C’est une question évidemment difficile! [Rires.] Mais je dirais Égoïste, que mon père a créé, et que j’ai porté pendant des années. C’est le parfum de mon adolescence.
Avez-vous un ou plusieurs ingrédients fétiches ?
Là aussi il est difficile de choisir… En général, je réponds toujours la même chose, l’iris. J’ai une affinité particulière avec cette essence, qui a des facettes riches et en même temps ambivalentes, c’est à la fois terreux et très raffiné, poudré. L’ambivalence est même au cœur, à la racine de cet ingrédient, si je puis dire ! car ce n’est pas la fleur qu’on utilise en parfumerie, mais la racine, justement, le rhizome. Et puis j’aime aussi beaucoup la simplicité des agrumes, que je rattache sans doute à mon enfance. C’est une famille que je travaille volontiers.
Êtes-vous superstitieux ? Avez-vous des porte-bonheurs ?
Un peu [sourire]. Disons, du moins, que je peux me poser des questions de temps en temps… Mais j’ai un ami qui m’a dit un jour : «Ne sois pas superstitieux, ça porte malheur ! ». Je me méfie depuis [rires]. Mais je n’ai pas de grigris, non.
Lequel de ces morceaux poétiques choisiriez-vous pour finir : « des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints » (c’est dans l’Apocalypse), ou – plus usité par vos confrères parfumeurs et par mes confrères journalistes – : « Voyez-vous, un parfum éveille la pensée ? » (c’est de Victor Hugo, dans Les Rayons et les Ombres)
La première est évidemment très séduisante… Mais je me demande si la seconde ne s’accorde pas davantage à Chance Eau Splendide.
Vous prenez les deux alors ?
Je prends les deux !
Flacon CHANCE EAU
SPLENDIDE
© CHANEL