Vera Michalski-Hoffmann

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À l’heure où j’écris ces lignes, la culture dans son ensemble vit décidément des moments compliqués. Depuis une année, avec quelques rares et éphémères plages de retour à une activité partielle, spectacles de théâtre, projections de cinéma, concerts, festivals, congrès, musées, c’est-à-dire, toutes manifestations se tenant en présence du public, ont été interrompues et les lieux qui les abritaient fermés par décision administrative. Les programmateurs, directeurs de théâtres, de cinémas, de salles de spectacles, de musées, ou de festivals se sont vus obligés à tricoter, détricoter leurs programmes et à sans cesse remettre sur le métier leur ouvrage, sans visibilité d’aucune sorte sur les dates d’ouverture de leurs locaux et d’existence de leurs spectacles, concerts, expositions, lectures… Les différents acteurs et consommateurs de l’écrit, de l’auteur au lecteur, sans oublier l’éditeur et le libraire ont pâti du même phénomène, avec le bouleversement des programmes des éditeurs induit par la fermeture des librairies. Les calendriers de publication ont été bouleversés. Cependant les livres sont restés accessibles, et ont offert, en ces temps de grande pénurie culturelle, une valeur refuge appréciable en temps de pandémie, une forme de consolation possible dans le désert et le silence culturel. Le livre a démontré magistralement son importance cardinale. Parallèlement une résistance s’est organisée. On pouvait imaginer que l’esprit créatif des acteurs culturels leur soufflerait des idées, idées stimulées par l’urgence et le désespoir incité par les horizons bouchés tous azimuts particulièrement pour les artistes. Ils ont trouvé le moyen de faire exister virtuellement spectacles, concerts,...

À l’heure où j’écris ces lignes, la culture dans son ensemble vit décidément des moments compliqués. Depuis une année, avec quelques rares et éphémères plages de retour à une activité partielle, spectacles de théâtre, projections de cinéma, concerts, festivals, congrès, musées, c’est-à-dire, toutes manifestations se tenant en présence du public, ont été interrompues et les lieux qui les abritaient fermés par décision administrative. Les programmateurs, directeurs de théâtres, de cinémas, de salles de spectacles, de musées, ou de festivals se sont vus obligés à tricoter, détricoter leurs programmes et à sans cesse remettre sur le métier leur ouvrage, sans visibilité d’aucune sorte sur les dates d’ouverture de leurs locaux et d’existence de leurs spectacles, concerts, expositions, lectures…

Les différents acteurs et consommateurs de l’écrit, de l’auteur au lecteur, sans oublier l’éditeur et le libraire ont pâti du même phénomène, avec le bouleversement des programmes des éditeurs induit par la fermeture des librairies. Les calendriers de publication ont été bouleversés. Cependant les livres sont restés accessibles, et ont offert, en ces temps de grande pénurie culturelle, une valeur refuge appréciable en temps de pandémie, une forme de consolation possible dans le désert et le silence culturel. Le livre a démontré magistralement son importance cardinale.

Parallèlement une résistance s’est organisée. On pouvait imaginer que l’esprit créatif des acteurs culturels leur soufflerait des idées, idées stimulées par l’urgence et le désespoir incité par les horizons bouchés tous azimuts particulièrement pour les artistes. Ils ont trouvé le moyen de faire exister virtuellement spectacles, concerts, opéras, expositions, festivals, conférences, lectures en direct, ou en différé. À tel point que le spectateur curieux peut maintenant aller de la visite virtuelle d’un musée à la retransmission d’un débat, d’un concert capté et diffusé en streaming à l’expérience d’un festival étalé sur plusieurs jours et visible sur le net, ou encore à un webinar entre sommités mondiales. Le spectateur malgache peut assister à une conférence, ou un concert, en Suisse.

Il est quasiment impossible de s’y retrouver dans cet incroyable foisonnement de propositions où certains sont pris de vertige. Nos soirées sont très occupées devant nos petits écrans, ou nos ordinateurs. Il nous manque cependant, à nous public, et bien sûr aussi aux artistes, l’essentiel, soit le contact humain. Quoi de plus beau que d’entendre une salle vibrer à l’unisson devant un soliste virtuose, réagir au besoin par des cris aux passages dérangeants d’une pièce de théâtre, ou encore éclater d’applaudissements frénétiques à l’issue d’un spectacle?

On nous promet maintenant une ouverture graduelle prochaine de certains lieux. Les musées ont déjà réouvert dans certains pays. Une chose demeure : jamais dans l’Histoire récente une telle privation de loisirs culturels n’a eu lieu. Jamais n’avons-nous pu tester sur une aussi longue période les effets néfastes de ce manque, jamais n’avonsnous ainsi été poussés dans nos derniers retranchements. Et les conséquences se font déjà ressentir.

L’humeur et le bien-être de la population sont impactés. Déjà des symptômes de sevrage apparaissent. L’irritabilité, l’intolérance, l’étroitesse de vue nous guettent. Nous nous rendons compte que nous avons été amputés de quelque chose. Alors, plus que jamais on se raccroche à des revues d’excellente qualité telles qu’Artpassions qui présentent toute l’ampleur du champ culturel dans son infinie diversité et nous permettent au moins de rêver à ce qui fut notre quotidien et le sera bientôt à nouveau, n’en doutons point.

Vera Michalski-Hoffmann, éditrice

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