La rétrospective de l’œuvre de César présentée par le Centre Pompidou coïncide avec le vingtième anniversaire de la mort de l’artiste.
Illustre dès l’âge de 25 ans, César a vécu plus de cinquante années de création. Il est la dernière figure majeure du Nouveau Réalisme dont l’œuvre n’a pas encore fait l’objet d’une rétrospective. À travers une centaine d’œuvres présentées dans la plus vaste de ses galeries d’expositions, le Centre Pompidou propose de découvrir le parcours de l’un des plus grands sculpteurs de son temps. Avec les œuvres majeures les plus célèbres, comme à travers certains cycles plus méconnus, cette rétrospective présente un ensemble inédit à ce jour.
Né à Marseille en 1921, César commence un apprentissage qui le conduit à Paris à l’École nationale supérieure des Beaux-arts. À Paris, il croise entre autres, Alberto Giacometti, Germaine Richier, Pablo Picasso et se mêle à la scène artistique d’alors, côtoyant les artistes de Saint-Germain-des-Prés et de Montparnasse.
Très tôt, il se fait remarquer par une technique qui lui est propre et lui apporte la célébrité : ce sont les « Fers soudés », les figures humaines et autres « Vénus » ainsi que le bestiaire qu’il invente, peuplé d’insectes et d’animaux de toutes sortes qui l’amènent à sa première exposition personnelle à la galerie Lucien Durand en 1954. Bientôt célèbre, son œuvre est exposée de Londres à New York.
Dans cette exposition, quelque cent trente pièces venant du monde entier sont rassemblées. Certains cycles méconnus comme ceux des premiers Fers, des Enveloppages ou des Championnes à partir de carcasses automobiles de compétition, réalisées en 1986, de la Suite milanaise de 1998, constituent des ensembles inédits à ce jour. Le parcours, thématique, s’organise autour des grands cycles conçus par l’artiste. La scénographie privilégie la fluidité afin de mettre en évidence le caractère monumental des œuvres ainsi que le principe de sérialité et de répétition qui l’anime. La dualité propre à la pratique de César, oscillant constamment entre classicisme et modernité, incarne le conflit propre à l’artiste mais aussi à l’art du 20e siècle, pris entre émancipation du matériau et recherches classiques.