Beau et Froid ! Les bises glaçantes

Louis Jullien (1856-1920) pour l’Etablissement
photographique Jullien frères,
La jetée des Eaux-Vives sous la glace,
vers 1900-1905.
copyright : Bibliothèque de Genève
Louis Jullien (1856-1920) pour l’Etablissement photographique Jullien frères, La jetée des Eaux-Vives sous la glace, vers 1900-1905. copyright : Bibliothèque de Genève
Jusqu'au 19 mai, la Bibliothèque de Genève aux Bastions, accueille une exposition photographique autour de la bise, phénomène glacial bien connu, Beau et Froid ! Les bises glaçantes ! Jeanne Joséphine Marie Valentine Mallet,Genève, quai du Mont-blanc : jour de grand gel. © Bibliothèque de Genève L’hiver joue un rôle majeur dans l’imaginaire des Genevois. Sa fin se signale solennellement par l’éclosion de la première feuille du marronnier de la Treille dont la date, depuis 1820, est notée scrupuleusement sur une tablette par le «sautier», l’un des principaux officiers de la République. L’arrivée de la saison froide est, elle, marquée par la bise, ce vent froid venu du Nord. Louis Jullien (1856-1920) pour l’Etablissement photographique Jullien frères, Les quais genevois sous la glace, vers 1900-1905.© Bibliothèque de Genève Durant l’hiver, la bise projette les eaux du Léman sur les rives à tel point qu’elles couvrent d’un manteau de glace les quais ainsi que les bateaux, les arbres et les divers autres objets situés au bord du lac. Les embruns congelant dessinent alors de somptueuses sculptures de glace aux formes improbables qui attirent le badaud autour de la rade et dans les ports des environs. Ces «bises glaçantes» reviennent chaque année et c'est l’un des thèmes les plus photogéniques qui soient à Genève. Curieusement d’ailleurs, ces spectacles hivernaux n’avaient guère retenu l’attention des peintres et des graveurs aux périodes plus anciennes. Le phénomène semble avoir attendu l’invention de la photographie, médium de l’éphémère,...

Jusqu’au 19 mai, la Bibliothèque de Genève aux Bastions, accueille une exposition photographique autour de la bise, phénomène glacial bien connu, Beau et Froid ! Les bises glaçantes !

Jeanne Joséphine Marie Valentine Mallet,Genève, quai du Mont-blanc : jour de grand gel.
© Bibliothèque de Genève

L’hiver joue un rôle majeur dans l’imaginaire des Genevois. Sa fin se signale solennellement par l’éclosion de la première feuille du marronnier de la Treille dont la date, depuis 1820, est notée scrupuleusement sur une tablette par le «sautier», l’un des principaux officiers de la République. L’arrivée de la saison froide est, elle, marquée par la bise, ce vent froid venu du Nord.

Louis Jullien (1856-1920) pour l’Etablissement photographique Jullien frères, Les quais genevois sous la glace, vers 1900-1905.
© Bibliothèque de Genève

Durant l’hiver, la bise projette les eaux du Léman sur les rives à tel point qu’elles couvrent d’un manteau de glace les quais ainsi que les bateaux, les arbres et les divers autres objets situés au bord du lac. Les embruns congelant dessinent alors de somptueuses sculptures de glace aux formes improbables qui attirent le badaud autour de la rade et dans les ports des environs.

Ces «bises glaçantes» reviennent chaque année et c’est l’un des thèmes les plus photogéniques qui soient à Genève. Curieusement d’ailleurs, ces spectacles hivernaux n’avaient guère retenu l’attention des peintres et des graveurs aux périodes plus anciennes. Le phénomène semble avoir attendu l’invention de la photographie, médium de l’éphémère, pour s’inscrire dans la mémoire visuelle urbaine. Dans la cité de Calvin, la photographie des «bises glaçantes» est presque devenue un genre qui appelle de manière irrésistible la prise de vue à chaque génération, des amateurs comme des professionnels. L’effet de surprise créé par ces objets familiers transfigurés par les glaces est l’un des attraits majeurs de ces représentations insolites.

Matthias Thomann,
Versoix, février 2012
© Bibliothèque de Genève
Matthias Thomann,
Versoix, février 2012
© Bibliothèque de Genève

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