À la suite de l’exposition consacrée en 2014 au kabuki, le MAH continue d’exploiter son fonds d’estampes japonaises à travers une centaine de surimono.
Ces pièces, en grand format, les plus rares, liées aux arts vivants constituent un témoignage inestimable de la vie artistique et culturelle nippone du début du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle.
Surimono, signifie œuvre imprimée en traduction littérale et désigne des feuilles magnifiquement travaillées , offertes lors de réunions, de fêtes, destinées à marquer une grande occasion au sein de cercles culturels.
Ces gravures occupaient donc une place importante dans la vie des japonais. Le texte, souvent sous forme de poèmes (haïku), et l’image à forte valeur symbolique ont fait l’objet d’un intérêt distinct auprès des chercheurs au Japon et en Occident. Les poèmes étaient placés dans un ordre déterminé, associés à des images qui reflétaient la célébration, la saison et la teneur des textes montrant des facettes intimes de certaines personnalités publiques et tissant des liens entre artistes de l’époque.
L’exposition vise à réconcilier ces deux éléments en les considérant comme un tout indissociable.
Ce sont des objets précieux auxquels un soin particulier était porté à leur impression avec l’utilisation de techniques raffinées. Ils n’étaient jamais destinés à la vente, leur faible tirage en est la preuve.
Grâce à ces gravures, on pouvait pénétrer dans la vie de gens connus. Elles documentent aujourd’hui un monde quasiment disparu : celui des acteurs, des artistes, des geishas et des poètes. Ces présents , insérés dans une enveloppe, étaient offerts par une personne à une autre faisant partie d’un même cercle culturel.
Un grand soin était également donné à la collaboration entre l’artiste, le poète et l’éditeur pour créer une œuvre d’art remarquable .
L’exposition est organisée en plusieurs sections: Kabuki / Bunraku / Geishas / Cercles littéraires / Amateurs.
Toutes ces estampes proviennent d’une figure féministe genevoise, Émilia Cuchet-Albaret, une physicienne, poétesse, passionnée par le Japon qui avait rassemblé cet important ensemble racheté en partie par le MAH en 1936 et reçu en don à la fin des années cinquante.
Ces feuilles particulièrement fragiles seront changées au cours de l’exposition, en juin notamment, afin de les préserver .
Un événement à ne pas manquer !