TOUT RECOMMENCER, TOUJOURS …
Cette exposition démontre l’idée de la transformation spontanée, l’adaptation constante de l’individu dans la société. Les peintures, les oeuvres en tissu, les installations et les vidéos de Klodin Erb libèrent ceux qui les regardent. Elles déconstruisent les rapports du pouvoir et conduisent à l’émancipation ! Klodin Erb, née en 1963 à Winterthour, vit et travaille à Zurich, elle est une des artistes suisses contemporaines parmi les plus renommées. Observatrice minutieuse de son environnement et du monde, elle s’intéresse à l’évolution des structures sociales et à quel défi l’homme doit répondre. Dans ses univers visuels, sensuels, pleins d’humour, elle va jusqu’aux limites de la peinture et même au-delà. Le sujet détermine la forme selon la problématique abordée. Elle souligne, accentue et combine forme et contenu pour obtenir un maximum d’expression et de force. Peindre c’est sortir de sa zone de confort, un refus aussi de tout compromis artistique ! Un art libérateur expressif et fantastique … Klodin Erb, Aargauer Kunsthaus, Aarau, Suisse jusqu’au 4 janvier 2026.
EXPRIMER L’IMMENSITÉ
Le musée d’art du Valais se réinvente et propose dans un premier cycle trois expositions pensées autour d’une thématique connue : le paysage et sa représentation. Le public est invité à arpenter la première de Magali Dougoud, la deuxième, grande installation de Vivian Suter qui propose une expérience immersive unique, ses toiles flottent dans l’espace … et la troisième qui se compose d’un accrochage réalisé à partir de la collection du musée. Cette trilogie offre un voyage artistique stimulant abordant le thème de l’écologie, de la politique de l’eau et de la condition féminine … Le paysage se décline entre figuration et abstraction pour discerner les différentes stratégies de représentations et pour prêter attention à l’inventivité picturale des artistes. Le paysage retranscrit devient le fruit d’une expérience sensible, magique et mystérieuse, pleine de réflexions … Les Grands Espaces, musée d’art du Valais, Sion, Suisse jusqu’au 11 janvier 2026.
UNE RÉTROSPECTIVE INÉDITE
L’exposition la plus attendue de la saison, consacrée à l’artiste Gerhard Richter, est l’occasion d’un voyage vertigineux dans l’œuvre d’une vie. L’artiste allemand, né à Dresde en 1932, dont l’œuvre parsemée de paysages, de natures mortes et de scènes intimes, est reconnu depuis les années quatre-vingts comme une expérience artistique. Il vit et travaille à Cologne où il ne cessera d’alterner figuration et abstraction. Ses premières œuvres sont en noir et blanc, d’après des photographies qu’il floute d’un coup de pinceau. Plus tard il labourera les couleurs au racloir pour effacer la complexité de la réalité et la mélancolie de l’instant présent. Sensualité et rigueur, contrôle et hasard, histoire personnelle et collective sont au rendez-vous. L’exposition est gigantesque, elle couvre soixante années de création. Aucun visiteur ne sortira indifférent. Entre abstraction onirique et réalisme brutal, il reste l’énigme d’un visionnaire resté secret. Gerhard Richter, Fondation Louis Vuitton, Paris jusqu’au 2 mars 2026.
40 ANS D’ART CONTEMPORAIN
Cette exposition retrace à partir d’une collection façonnée au fil de sa programmation quatre décennies d’art contemporain. Elle en esquisse une cartographie alternative et inaugure une approche renouvelée du thème à travers un édifice architectural conçu par Jean Nouvel. Les axes fondateurs de ce patrimoine unique, par le biais d’œuvres emblématiques, ont ponctué sa programmation depuis sa création en 1984. Articulé autour de quatre grandes lignes, ce parcours présente la diversité des engagements que l’institution a portés par ses conventions artistiques. Composant une ville réinventée, ces formes côtoient les mondes vivants qui invitent à interroger le rôle de cette institution dans la conservation des écosystèmes menacés. La création est également explorée comme espace d’expérimentation, démontrant des porosités entre art, artisanat et design. Elle convoque aussi des pratiques artistiques mêlant technologie, fiction et savoir scientifique qui esquissent d’autres manières de lire et d’habiter le monde. Une alternative à l’encyclopédie muséale, la fonction de l’institution devient un espace public et une fabrication de nouveaux savoirs. La mise en espace d’« Exposition Générale » réactualise la dimension sociale des expositions organisées par les Grands Magasins du Louvre dans ce même bâtiment à la fin du XIXe siècle. Une vraie histoire scénographique. La Fondation Cartier réaffirme son ancrage dans la ville sur la place du Palais-Royal qui accueille aussi des interventions artistiques. Immense, spectaculaire, un vrai labyrinthe qu’il faut absolument découvrir ! Exposition Générale, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris jusqu’au 26 août 2026.
CHEFS-D’ŒUVRE DE LA GRAVURE
Une exposition de grande qualité attend les visiteurs à Martigny, celle des documents de la Bibliothèque de l’INHA, héritière de la Bibliothèque d’art et d’archéologie créée au début du XXe siècle. Ces collections documentent l’inventivité des artistes dans la pratique de la gravure à travers les siècles. La richesse de cette histoire est à l’honneur à la Fondation Pierre Gianadda avec un regard tout à fait inédit. Une sélection d’environ cent soixante-dix estampes à travers le parcours, où œuvres anciennes et contemporaines sont mises en dialogues, attise le plaisir, la curiosité et même la surprise. Des célèbres fantaisies gravées à l’eau-forte aux sérigraphies abstraites et minimales en passant par la rudesse de scènes sociales, l’exposition illustre la grande diversité des techniques de la gravure et l’intention des artistes. L’estampe est révélée comme un art de l’empreinte, de l’action de la matière, du multiple et de la variation. Une magnifique façon de réécrire l’histoire de ces développements artistiques sur près de deux siècles ! Un superbe catalogue illustré réunissant des textes de spécialistes accompagne cette exposition. De Manet à Kelly, l’art de l’empreinte. Collections de l’Institut national de l’art, Paris, Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse jusqu’au 14 juin 2026.
UN ÉVÉNEMENT CONSIDÉRABLE
Quatre-vingts ans après l’explosion des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, cette exposition est proposée par Nicolas Crispini, artiste photographe genevois. Il explore sa mémoire immédiate et sa postérité à travers des photos, films, livres, objets, témoignages ou entretiens. Ce parcours est placé sous les thématiques de l’Apocalypse et du péril nucléaire qui menace d’extinction toute vie. De nombreuses personnalités le rappellent, notamment Albert Schweitzer qui s’était alarmé à l’époque, et d’autres qui mesurent la portée de ces désastres. Place également, dans l’autre sens, à la promotion de l’atome militaire par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale … Des quantités d’objets invitent à remonter le temps pour entendre et voir les victimes ainsi qu’à observer les différentes manières dont les sociétés humaines ont géré l’inhumanité de leur surpuissance, à reconsidérer aussi pourquoi en Occident l’atome est parfois considéré comme un instrument de paix ! Une exposition qui fait réfléchir et pose quantité de questions … Apocalypses, qu’avez-vous vu à Hiroshima ?, musée international de la Réforme, Genève jusqu’au 11 janvier 2026.
FRIBOURG FÊTE LES CENT ANS DE JEAN TINGUELY
Au MAHF, l’exposition se focalise sur son œuvre tardive abordant les dérives d’un monde consumériste, en relation avec les œuvres de l’artiste appartenant à la collection du musée d’art et d’histoire de Fribourg. Une réflexion sur le temps qui passe, le carnavalesque, la mort et la fragilité de l’entreprise humaine. Sujets qui résonnent dans les œuvres présentées dans ce parcours. Le visiteur poursuivra à l’Espace Jean Tinguely-Niki de Saint Phalle autour de thèmes relatant la vitesse et l’amitié ( notamment celle avec Jo Siffert) et des interviews filmées de personnalités ayant côtoyé l’artiste. Un questionnement sur l’image de l’artiste et de sa médiatisation, sur les traces qu’il laisse dans le cœur et l’esprit de ceux qui l’ont connu et comment son œuvre perdure dans notre monde contemporain … 100 ans Tinguely-Émetteur poétique, musée d’art et d’histoire de Fribourg, Suisse jusqu’au 22 février 2026.
ENTRE NOSTALGIE ET INSPIRATION
Giulia Essyad, lauréate du prix Gustave Buchet, vaudoise née en 1992, vit et travaille à Genève,
est une artiste poète et performeuse, inspirée par l’architecture des espaces transitionnels qu’elle transforme au MBCA en un labyrinthe sensoriel et spirituel à travers une installation immersive qui mêle technologie, images numériques et souvenirs personnels. Elle met en scène et transforme son corps pour interroger les mécanismes de désir et de marchandisation. Elle explore dans ce parcours le lien entre représentation de soi et intériorité. Ses œuvres jalonnent l’espace rythmé par des ambiances variées qui mettent en évidence les contraintes physiques imposées à l’architecture. L’artiste joue sur les contrastes entre des images à l’aspect artificiel et la profondeur d’une quête spirituelle. Douleur, plaisir, émotions et pensées remontent à la surface de l’image. Tout ce qui du corps reste invisible. Cette réflexion s’accompagne aussi d’un retour aux sources de ses souvenirs. L’espace devient un labyrinthe de conscience auquel les visiteurs sont confrontés … Entre art numérique et introspection ! Giulia Essyad, Other Planes, musée cantonal des beaux arts, MCBA, Lausanne jusqu’au 11 janvier 2026.
























