L’INVITÉ D’ARTPASSIONS – Renaud Capuçon

Renaud Capuçon
Violoniste d’exception, Renaud Capuçon s’est imposé au plus haut niveau international, il collabore avec les orchestres les plus prestigieux et travaille avec les plus grands chefs. Fondateur du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, directeur artistique du Festival des Sommets Musicaux de Gstaad et de la Menuhin Academy, il enseigne aussi à la Haute Ecole de Musique de Lausanne et est chef d’orchestre et directeur artistique de l’Orchestre de chambre de Lausanne. Côté discographie, Renaud Capuçon a enregistré avec Warner Classics une trentaine de disques, notamment les Concertos pour violon de Bartók avec l’Orchestre symphonique de Londres, et un album intitulé Cinéma, consacré aux musiques de flms. Depuis cet automne, il entame une nouvelle collaboration avec Deutsche Grammophon. Il joue sur le violon Guarneri del Gesù «Panette» (1737) qui a appartenu à Isaac Stern. Avant le prochain Festival des Sommets Musicaux de Gstaad 2023, Renaud Capuçon a accepté de répondre à quelques questions. Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre première émotion artistique ? Les concerts de musique de chambre au Festival des Arcs en Savoie, des récitals de Brahms, Schubert et Beethoven. Avec quel art avez-vous le plus d’affnités à part le vôtre bien sûr ? Sans hésitation la poésie. J’ai eu la « révélation» de la poésie lors des révisions du bac de français, ma mère m’avait envoyé chez une dame professeur de latin et grec. Je suis arrivé avec mes livres, mes textes à étudier et, à ma grande surprise, elle a pris mes livres et...

Violoniste d’exception, Renaud Capuçon s’est imposé au plus haut niveau international, il collabore avec les orchestres les plus prestigieux et travaille avec les plus grands chefs. Fondateur du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, directeur artistique du Festival des Sommets Musicaux de Gstaad et de la Menuhin Academy, il enseigne aussi à la Haute Ecole de Musique de Lausanne et est chef d’orchestre et directeur artistique de l’Orchestre de chambre de Lausanne. Côté discographie, Renaud Capuçon a enregistré avec Warner Classics une trentaine de disques, notamment les Concertos pour violon de Bartók avec l’Orchestre symphonique de Londres, et un album intitulé Cinéma, consacré aux musiques de flms. Depuis cet automne, il entame une nouvelle collaboration avec Deutsche Grammophon. Il joue sur le violon Guarneri del Gesù «Panette» (1737) qui a appartenu à Isaac Stern. Avant le prochain Festival des Sommets Musicaux de Gstaad 2023, Renaud Capuçon a accepté de répondre à quelques questions.

Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre première émotion artistique ?

Les concerts de musique de chambre au Festival des Arcs en Savoie, des récitals de Brahms, Schubert et Beethoven.

Avec quel art avez-vous le plus d’affnités à part le vôtre bien sûr ?

Sans hésitation la poésie. J’ai eu la « révélation» de la poésie lors des révisions du bac de français, ma mère m’avait envoyé chez une dame professeur de latin et grec. Je suis arrivé avec mes livres, mes textes à étudier et, à ma grande surprise, elle a pris mes livres et les a fermés. Elle m’a ensuite récité un poème de Lamartine et un autre de Victor Hugo, cette dame de quatre-vingts ans a éveillé en moi cette passion pour toujours. Passion dévorante, car depuis, je me suis mis à acheter des livres de poésie sans jamais m’arrêter. C’est à ce moment-là que je suis tombé amoureux des textes d’Éluard et des poètes surréalistes.

Quelle est l’importance des arts plastiques dans votre vie?

Ils sont très importants et en évolution permanente, je vous donne un exemple. J’ai connu le travail du plasticien Lucio Fontana grâce un ami, Axel Vervoordt, un antiquaire belge qui connaît parfaitement son oeuvre. Son travail avec les points me fascine et je suis « aimanté » par ses oeuvres lorsque j’en vois une. Lorsque je dis en évolution permanente je veux dire que l’art contemporain m’intéresse et attise ma curiosité mais, je peux me trouver devant une oeuvre qui n’éveillera rien en moi, et voir une installation vidéo avec du son et là, rester « scotché ».

Quelles sont vos oeuvres incontournables, tous les arts confondus ?

Les Métamorphoses de Richard Strauss, les Lettres à Gala de Paul Éluard, Concetto Spaziale de Lucio Fontana, l’Homme qui marche d’Alberto Giacometti, Broadway Boogie-Woogie de Piet Mondrian, le Penseur de Rodin.

Les artistes que vous admirez le plus et que vous auriez aimé rencontrer?

Lucio Fontana, Pablo Picasso, Man Ray, Paul Éluard, Victor Hugo.

Y a-t-il une exposition ou un évènement culturel que vous aimeriez conseiller?

Vous me tendez la perche, en janvier pro-chain, le 27 débutera le Festival des Sommets Musicaux de Gstaad dont j’assure la direction artistique. Ce moment musical, à la montagne, inspire les musiciens ce qui rejaillit sur la musique. Le public et les artistes en ressortent diférents. Ces concerts, dans de magnifques églises à l’acoustique exceptionnelle, laissent un souvenir indélébile. Cette année nous aurons le plaisir d’accueillir une jeune compositrice mexicaine, Diana Syrse qui a écrit une oeuvre pour le Festival, jouée tous les jours à la chapelle de Gstaad par de jeunes artistes sous l’oeil et l’oreille bienveillante du génial violoncelliste Steven Isserlis. Ce sera une semaine en tout point exceptionnelle, avec des artistes confrmés et des jeunes talents, un programme magnifque ! Comme nous parlions de poésie, j’aimerais évoquer avec vous le Voyage d’hiver, Winterreise de Schubert, qui est une des oeuvres poétiques la plus belle de ce compositeur. On pourra l’entendre, chantée par Peter Mattei accompagné de David Fray, à l’église de Saanen, cela nous promet un moment de pure émotion.

Artpassions Articles

E-Shop

Nos Blogs

Instagram Feed