L’INVITÉE D’ARTPASSIONS – Laurence Mattet

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Directrice dynamique du musée et de la Fondation culturelle Barbier-Mueller, Laurence Mattet gère la plus grande collection d’art non-occidental privée. En 1987, elle rencontre Jean Paul Barbier-Mueller, le fondateur du musée qui lui fait confiance et a su lui transmettre sa passion. En 1991, elle est nommée directrice du musée qui prendra dès lors son essor. Ce sont des centaines d’expositions qu’elle a organisées dans le monde entier et de nombreux ouvrages de références qu’elle a publiés au cours de toutes ces années. Elle a également fondé «Arts &Cultures», une revue annuelle s’intéressant scientifiquement aux peuples peu connus. De nombreuses distinctions lui ont été décernées pour son admirable travail. Quelle est l’importance de l’art dans votre vie ? Il me suffirait de vous répondre par une phrase de Baudelaire: «Vous pouvez vivre trois jours sans pain, sans poésie, jamais.» Peu importe la forme, l’art nous est en effet essentiel, voire vital. Le cœur entend et ressent. Avec l’art, nous partageons l’indicible. ll est le plus profond et le plus intime des moyens d’expression et constitue sans doute le lien le plus fort qui relie des êtres humains appartenant à des cultures, des pays et des continents différents. Amatrice d’art, lequel privilégiez-vous ? Probablement les arts plastiques mais toutes les formes d’art en général me touchent et je préfère les associer plutôt que de les distinguer ou de les hiérarchiser. D’ailleurs, pour moi, les créations les plus belles, les plus denses sont celles qui permettent à des disciplines comme la peinture,...

Directrice dynamique du musée et de la Fondation culturelle Barbier-Mueller, Laurence Mattet gère la plus grande collection d’art non-occidental privée. En 1987, elle rencontre Jean Paul Barbier-Mueller, le fondateur du musée qui lui fait confiance et a su lui transmettre sa passion. En 1991, elle est nommée directrice du musée qui prendra dès lors son essor. Ce sont des centaines d’expositions qu’elle a organisées dans le monde entier et de nombreux ouvrages de références qu’elle a publiés au cours de toutes ces années. Elle a également fondé «Arts &Cultures», une revue annuelle s’intéressant scientifiquement aux peuples peu connus. De nombreuses distinctions lui ont été décernées pour son admirable travail.

Quelle est l’importance de l’art dans votre vie ?
Il me suffirait de vous répondre par une phrase de Baudelaire: «Vous pouvez vivre trois jours sans pain, sans poésie, jamais.» Peu importe la forme, l’art nous est en effet essentiel, voire vital. Le cœur entend et ressent. Avec l’art, nous partageons l’indicible. ll est le plus profond et le plus intime des moyens d’expression et constitue sans doute le lien le plus fort qui relie des êtres humains appartenant à des cultures, des pays et des continents différents.

Amatrice d’art, lequel privilégiez-vous ?
Probablement les arts plastiques mais toutes les formes d’art en général me touchent et je préfère les associer plutôt que de les distinguer ou de les hiérarchiser. D’ailleurs, pour moi, les créations les plus belles, les plus denses sont celles qui permettent à des disciplines comme la peinture, la sculpture, la poésie, la musique, la danse, la photographie de dialoguer entre elles, produisant ainsi encore plus de sensibilité et de satisfaction.

Quel est le courant artistique avec lequel vous avez le plus d’affinité?
Si je dois absolument choisir, je dirai les courants artistiques du XXe siècle. En osant abandonner le figuratif, beaucoup d’artistes de cette époque ont créé l’inexplicable et le rêve.

Quel est l’artiste que vous admirez le plus ?
L’immensité du génie protéiforme de Picasso, sa curiosité, sa capacité à changer, à se renouveler continuellement, son style me choquent, me désorientent, me bousculent, m’émerveillent. Il a réinventé pour ses propres réalisations des solutions plastiques employées par les sculpteurs d’arts traditionnels non-occidentaux dont il s’était inspiré. En soulignant l’intérêt qu’il portait à ces arts venus d’ailleurs, il a contribué à ce que des créateurs anonymes acquièrent la reconnaissance et le respect qu’ils méritent.

Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle est votre première émotion artistique ?
Lors d’un voyage scolaire, j’ai eu la chance de visiter la chapelle Sixtine à Rome. La beauté des fresques de Michel-Ange, leur composition, leurs couleurs, la précision des détails m’ont enchantée.

Quelles sont vos œuvres incontournables ?
Beaucoup trop nombreuses pour être toutes citées : Le baiser de Gustave Klimt, une idole des Cyclades, une statue Nukuoro des Iles Caroline, La chevauchée des Walkyries de Robert Wagner, Madame Bovary de Gustave Flaubert, Les œuvres poétiques de Fernando Pessoa…

Êtes-vous collectionneuse? Quels sont vos rapports aux objets d’art ?
Je ne me considère vraiment pas comme une collectionneuse mais il m’arrive de temps à autre d’acquérir des objets africains traditionnels comme des sièges qui se déclinent en une infinité de modèles, des poteries qui évoquent la terre, la nature, la main de celles qui les ont réalisées mais aussi des boucliers dont les lignes, les couleurs et les motifs sont incroyables, des armes blanches ou des monnaies en métal aux formes parfois extravagantes mais d’une grande finesse. J’aime aussi fréquenter les bourses, les salons, les expositions, chiner dans des brocantes ou aux puces. Flâner dans les allées des brocanteurs et découvrir parfois de petits trésors ; un meuble, un objet, un bijou ancien, des livres, des cartes postales anciennes…

Comment êtes-vous meublée ? Plutôt dans un style épuré ou chargé de souvenirs?
Je vis dans un intérieur plutôt contemporain ponctué de quelques meubles anciens. Des objets africains, des tissus indonésiens, des lithographies, des dessins, des photos et évidemment beaucoup de souvenirs se côtoient. Et surtout, dans chacune des pièces de la maison trône une bibliothèque.

Quel artiste auriez-vous aimé rencontrer ?
Léonard de Vinci et son atelier.

Quel don artistique aimeriez-vous avoir ?
Avoir la verve et la plume de Sylvain Tesson ou d’Alain Mabanckou, écrire des poèmes comme Michel Butor !

Propos recueillis par Artpassions

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